[HO]-Nuits d'insomnie <FR>

Le Lac

Après une matinée des plus mouvementées, des plus excitantes, des plus criées à l'aéroport, nous nous sommes déplacés, pendant un étendu temps, vers cet amas calme d'eau, vers un lac...
La dernière fois que je pourrais me baigner avant la rentrée!
Ni une, ni deux, je me suis assis, observant cet azur horizon zébré en ce zénith, en ce zephyr de soleil, contemplant avec ferveur cette eau d'un opaque bleu luisant par ce feu des cieux, imaginant histoires et contes, récits et poésies, rythmés ces gais cris de ces enthousiastes enfants jouant de long en large de cette naturelle peinture des eaux
Cris et hurlements étaient au rendez-vous, entre ces passionnés de ces envies aquatiques, ces enfants amusés de, et avec, leurs parents, même le mirador des noyades, perché sur son arbre tel un oiseau riait aux éclats de cette journée

Je vis même un adulte s'entraîner, plongeant dans cet océan de Lapis, disparaissant sous ces vagues
1 minute,
2 minutes,
3 minutes...il tient longtemps...
4 minutes,
5 minutes...
Le temps se mît à filer et je ne le vis plus sortir
« Monsieur ? » fît une faible voix au loin

« Vous allez bien ? » Continua-t-il avec une voix de plus en plus fébrile

Le plongeur est finalement remonté...

Inerte, empli de rouges creux sur sa chair flottante, conduite par les flots...

« Appelez un... » commença de vociférer le sauveur du regard, mais, avant même que sa phrase fût terminée, la pénombre de cette eau l'aspira en un simple coup...

2 victimes...

Non ! 3 !

4 !

5 !

Les morts s'enchaînaient au fil des cris, tantôt à la cadence de ces victimes de l'ombre, tantôt rythmés de ces inconscients enthousiastes...toujours surpris que leur tout arrive ...

Ainsi, et dans un mouvement fluide, le bleu de cet art merveilleux des natures, vira d'un pur azur à un sombrement cruel rouge sanguinolent, camouflant l'horreur dans la vie enlevée de ses victimes
"SORTEZ TOUS!" Sicla avec peur le maître-nageur aux survivants, à la dizaine restante

9...

8...

Le nombre s'écroulait si vite qu'ils ne firent que 5 lorsque je repris mon souffle, ralentissant les tremblements claqués de ma jambe...

L'un, pendu aux cordes, était si serré que même les vagues ne pouvaient le mouvoir, l'autre, au crane brisé, gisait échoué sur les rochers, quant au troisième...sel son bras restait vivant...arrivant au rivage par les vagues voulant le recracher

Il n'en restait plus que 5...Quoique

4 maintenant,

Je les entendais se dépêcher vers le rivage

3...

S'agripper, comme si leur vie en dépendait, aux cordes de sûreté

2...

Se rapprocher, angoissés, du maître-nageur

1...

Se faire avaler par l'abîme, dévorer par l'abysse de cette pénombre...

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