Race against a Heartbroken

c h a p i t r e 1

En revanche je n'ai pas encore eu le temps d'énormément parler à mon coéquipier. Nous ne nous sommes pas vraiment croisées, seulement une ou de fois mais ce n'était qu'un rapide bonjour ou à des réunions. Les personnes qui se chargent de la communication ont d'ailleurs préféré que je reste encore un peu à l'écart avant que la saison ne débute. Ils disaient que cela ramènerait plus d'audience et de visibilité à l'écurie quand la saison débutera.

Aujourd'hui, j'y suis. Nous sommes vendredi et le week-end va réellement débuter, je suis un peu stressée car même si j'avais l'habitude des médias et des journalistes. En formule 1, il y a encore plus de caméras braquées sur nous qui vont surveiller le moindre de nos gestes et enregistrer la moindre phrase qui sort de notre bouche.

J'entends quelqu'un toquer à la porte et je devine mon chargé de communication qui s'occupe de mon emploi du temps à la minute près. Il est encore tôt et je sais dorénavant que je ne vais pas pouvoir me poser de la journée à part pour manger. Je lui crie d'entrer et la poignée de la porte s'abaisse après quelques secondes.

— Bonjour Victoria ! Prête pour cette journée ? Je venais te prévenir que c'est l'heure d'aller aux interviews de début de week-end.

— Très bien alors allons-y ! lancé-je en me levant du canapé.

Il fait demi-tour et je lui emboîte le pas. Nous sortons du motorhome Alpha Tauri, ma nouvelle écurie. Le groupe Red Bull Racing a tendance à aimer les risques et à miser sur des jeunes pilotes. Et aujourd'hui, ils ont décidé de miser sur moi, une jeune femme d'à peine vingt-deux ans.

— Comment se déroulent exactement les interviews et le reste de la journée ? demandé-je à Lukas tandis que nous marchions dans le paddock encore assez calme.

— Les organisateurs ont décidé de vous mettre par deux pour le premier grand prix pour que les échanges avec les journalistes soient plus simples. Tu vas donc te retrouver avec un pilote Ferrari. Ensuite, tu auras encore deux entretiens privés avec d'autres médias. Pause midi. Puis, après tu as les premiers essais libres en début d'après-midi. Après tu as quelques heures pour te reposer et voir les réglages de la voiture avec les mécaniciens et ingénieurs. Et de nouveau des essais libres, énumère-t-il en un temps-record.

Je ne peux m'empêcher de souffler, la journée va être longue. Mais cela ne me dérange pas plus que ça, j'aime être occupé et ne pas avoir à rester seul. L'ambiance du paddock, les week-ends de course et ce que je préfère au monde. J'aime voir les fans se rassembler pour venir nous regarder, j'aime monter dans la voiture en me disant qu'à partir de ce moment plus rien ne compte.

— Très bien, j'ai hâte ! Et je peux savoir quel pilote sera à mes côtés pour cette interview ?

— Chase Dixon. La nouvelle perle de l'équipe italienne !

Intéressant. En fait non pas du tout. Bien sûr, Chase est l'un des pilotes le plus en vogue depuis son arrivée dans l'écurie Ferrari il y a déjà deux ans. Il a réussi à remonter l'équipe dans les tops team et chaque année, il gravit les échelons pour se rapprocher un peu plus du titre de champion du monde. On parle de lui partout cette année car il va sûrement se battre pour le titre avec Logan Henderson, septuple champion chez Mercedes et Matthew Heeren pilote expérimenté chez Red Bull. Il a aussi un fan-club énorme, et fait des ravages surtout auprès des femmes. De ce que j'ai pu voir et entendre grâce aux interviews, il est très arrogant ce que je déteste le plus au monde. Je suis la première à dire qu'il ne faut pas se fier aux apparences mais je sais d'avance que je ne vais pas le supporter.