Chapitre 12

Depuis le début
                                    

— Et pourquoi te le dirais-je ? demande-t-il.

— P-parce que... C'est mon frère.

Ah, il veut jouer à ça ? Je prends ça pour un défi.

— Et que j'ai autant le droit de le savoir que toi !

Il commence à s'éloigner et avant que j'aie pu commander quoi que ce soit, ma main rattrape la sienne et je l'embrasse.

Il ne peux pas me faire souffrir comme ça et ne pas me donner de récompense, quand même !

— Dis-moi, ordonné-je.

Il hoche lentement la tête.

— Très bien.


PDV Élise

Je me retrouve seule, en compagnie de Lemon, au milieu du salon de Margot.

Un grand silence s'installe, durant lequel je ne sais vraiment pas quoi faire. Sans le vouloir, l'entrée de Lou dans la pièce me sauve. Je tends la main à Lemon et lui propose de sortir, ce qu'elle accepte avec joie, étant mal à l'aise ici.

Nous nous retrouvons donc à nous balader sur les berges du Rhône, qui traverse Lyon en prenant sa source en Suisse, dans le glacier qui porte son nom.

Depuis quelques semaines déjà, nous avons pris la décision de nous assumer telles que nous sommes, parce que nous nous aimons et c'est le principal. Malgré ça, le regard des gens sur nos mains liées est parfois difficile à supporter. Mais je ne vais pas les laisser gâcher mon bonheur : s'ils nous jugent pour ce que nous sommes, alors ils n'ont jamais rencontré le véritable amour, sinon ils comprendraient ce que l'on ressent.

C'est pour cela que je prends la main de Lemon dans la mienne tandis que nous traversons un pont.

L'air est chaud pour le milieu d'automne, c'est plutôt inhabituel. Néanmoins, la plupart des gens profitent du beau temps sans vraiment se poser de questions.

Je tire Lemon dans un coin, à l'ombre d'un seul pleureur esseulé au milieu de la civilisation et l'embrasse. Elle répond tout de suite à mon baiser.

Je ne serais dire combien de temps nous sommes restées ainsi. Seulement que c'était magique et que j'aurais pu l'embrasser pendant des heures et des heures, ça m'aurait toujours procuré ces palpitations au cœur.

Mais le destin – tragique hélas ! – doit avoir quelque chose contre nous, puisque mon téléphone sonne. 

Je vais raccrocher quand je vois le nom de celui qui m'a appelée. Mon frère.

Retour au dimanche 16 octobre 2022, 23:30.

PDV Margot 

— Théo ? Tu penses sérieusement que c'est une bonne idée, là ? je soupire soudainement.

Il soupire et continue d'avancer.

— On n'a pas le choix.

— Si on se fait prendre, c'est de ta faute ! je m'écrie.

— On ne se fera pas prendre, Margot, tente-t-il de me rassurer, ce qui ne marche absolument pas. Loin de là, j'ai des frissons partout. Pas à cause de la température, qui nous rappelle que l'automne est arrivé, ni même à cause de Théo, qui se trouve derrière moi. Non, cette fois-ci, j'ai peur. Peur de ce que je m'apprête à faire.

— Si tu n'avais pas peur que ça soit illégal ce qu'on est en train de faire, tu aurais au moins prévenu tes parents.

Pas de réponse, j'ai raison et il le sait. Je soupire et continue mon ascension sur l'arbre. On est presque arrivés. Il ne reste que quelques centimètres. Mes jambes souffrent.

Further than Dawn II • Interdit [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant