Chapitre 3

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PDV Théo

Trois jours ont passé. Trois jours où il ne s'est rien passé de vraiment spécial, mais j'étais avec Margot et je n'arrivais pas à m'ennuyer.

La journée, nous trainons en ville, le soir au bar. Une chance que je sois bilingue.

Malgré tout, elle s'impatiente, elle ne comprend pas, et je sais qu'elle en a marre.

Marre de ne jamais dormir, parce que le manque de sommeil se lit sous ses yeux chocolat.

Marre de déambuler dans les mêmes boutiques tous les jours, et marre de plein d'autres choses.

Je décide finalement, un matin où elle est plus pâle que d'habitude – elle évite de boire de l'alcool, seul le café la remet debout –, de lui prendre une chambre d'hôtel.

Parce que même si je n'en ai pas besoin, je sais qu'elle veut dormir, mais qu'elle s'empêche de me le dire pour une raison que j'ignore.

Je la conduis donc, à six heures du matin, vers l'hôtel le plus proche.

Elle ne parle pas, me suit calmement, et je me fais la réflexion qu'elle a énormément changé ces derniers jours. Elle n'est plus la Margot que je connaissais, mais une Margot obéissante. Pas du tout son caractère.

Nous arrivons dans le hall et je vois une étincelle dans ses yeux.

— Vraiment ? dit-elle seulement.

— Tu as vu ta tête ? J'aurais du te prendre une chambre d'hôtel avant, pourquoi es-tu aussi têtue ? Une heure et demie de sommeil par nuit, ce n'est pas assez.

— Ce n'est pas nécessaire, tu sais ? Je peux tenir, tant qu'on ne reste pas trop longtemps ici. 

Je m'approche du comptoir ou un homme de grande taille au regard froid me tend des clefs, je paye et nous montons.

La chambre 127 est à l'étage, elle est plutôt petite – tant qu'on peut y dormir, c'est le principal – et possède une seule fenêtre donnant sur la rue.

C'est un hôtel qui n'a pas l'air d'être beaucoup fréquenté, puisqu'il n'y a pas beaucoup de bruit à l'étage. Malgré tout, au moins un quart des chambres doivent être occupées. Nous sommes donc en sécurité.

Elle pose son sac sur un fauteuil, j'en fais de même. Il est maintenant sept heures du matin, mais je sens qu'elle ne souhaite qu'une chose : s'allonger sur ce grand lit au milieu de la pièce. Elle n'a pas besoin de me le dire, seul son regard en est témoin.

— Tu devrais dormir, je dis, tu as du sommeil à rattraper.

— Et toi ?

— Je vais rester éveillé, pour être sûr que tout va bien dehors. Je te rejoindrai ce soir, j'ai pris une chambre pour deux nuits, ce sera assez, je pense. Ne t'en fais pas et dors.

Elle hoche la tête, comme si elle était réticente, tout en voulant à tout prix y aller, puis cède et s'allonge.

Quelques minutes plus tard, elle s'est endormie. Je place la couverture sur elle pour qu'elle n'ait pas froid et sors de la pièce en prenant soin de fermer à clefs. Elle ne devrait pas se réveiller avant le soir.

Je traverse le couloir, descends les escaliers – l'hôtel n'est pas équipé d'ascenseurs – et sors de l'hôtel. La fraîcheur de l'air me frappe immédiatement. Un instant, j'ai envie de retourner à l'étage, de m'affaler près d'elle et de tomber dans les bras de Morphée, parce que je n'en peux plus.

Mais je continue quand même de marcher. Soudain, je sens mon téléphone vibrer.

Élise.

Je décroche immédiatement, tout en priant pour que celui qui a enlevé le frère de Margot ne nous ait pas retrouvés. 

Further than Dawn II • Interdit [EN PAUSE]Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora