10. Rupture. [SL.PT2]

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- Reste.

Il avait arqué un sourcil et m'avait longuement regardé, comme pour s'assurer qu'il avait bien entendu.

Je ne revenais pas moi même de ce que je venais de lui dire. Comment est-ce-que j'allais justifier ça ? Les mots m'avaient échappé bien trop vite et j'avais peur d'avoir eue l'air complètement ridicule.

J'avais essayé de me rattraper.

- Je veux dire, c'est moi qui t'ai invité à venir ici, alors je ne te demanderais pas de partir. Tu peux bien rester autant que tu le souhaites, la maison est assez grande pour qu'on cohabite sans s'entre-tuer...

Il m'avait lancé un regard dubitatif avant de finir de manger et partir.

Je ne savais pas si mentir avait été le bon choix, mais le laisser partir m'avais un peu déprimée.

Je n'étais pas capable de lui dire que je voulais qu'il reste parceque j'aimais sa présence, puisqu'en réalité je n'étais pas fichue de me l'avouer à moi-même.

Depuis ma rupture avec Yamcha en qui j'avais mis tant de confiance, j'avais du mal à laisser mon cœur me dicter ce que je devais faire.

Je trouvais qu'aimer était quelque chose de merveilleux mais ce n'en était pas moins douloureux et risqué.

Je pensais pouvoir surpasser ses sentiments en me disant qu'ils partiraient avec le temps.

Puis les jours étaient passés. Les semaines. Les mois. Et à chaque fois que je le voyais, peu importe avec quelle intensité on se disputait, au final, j'avais toujours envie de l'attraper et de l'embrasser.

J'avais compris que j'étais fichue le jour où je n'arrivais pas à le regarder dans les yeux sans m'y perdre.

- Femme ! Femme ! FEMME !

J'avais sursauté.

- Quoi, merde ?!

Il m'avait regardé indigné.

- Quel culot ! Tu es sourde ?! Ça fait des heures que je t'appelle !

- Mais bien sûr, toujours plus, tu ne vois pas que je suis occupée ? Combien de fois ai-je du te dire de ne pas entrer dans mon labo sans toquer ?!

- Ça serait peut-être envisageable si tu n'interfèrais pas dans mon entraînement !

J'avais mis un moment à comprendre que j'avais provoqué un court circuit par manque de concentration ce qui avait coupé toute l'électricité de la maison et donc sûrement de la salle de gravité.

Mon labo était alors seulement éclairé par les lampes à piles que j'avais au dessus de mon bureau.

Il faisait déjà nuit dehors.

Je ne pouvais pas m'empêcher de le regarder.

- Quoi ? Tu ne comptes pas rétablir le courant ?

- Je ne sais pas. Si je le rétablis, tu partiras.

- Et donc ?

- Et donc je n'ai peut être pas envie que tu partes.

Il m'avait regardé, surpris et avait eu l'air de tenter de rester neutre.

Je pensais qu'il allait se montrer agacé en m'ordonnant encore de réparer ma bêtise, mais il s'était contenté de me demander ce que je voulais dire par là, comme pour avoir une confirmation.

J'avais abandonnée l'idée de me faire rejeter.

- Peu importe. Tu peux y aller, ça sera réparé d'ici dix minutes. Désolée pour ça.

Il n'avait pas bougé, et son regard n'avait pas quitté le mien, ce qui m'avait fait perdre mes moyens.

Les bras croisés sur le torse, il avait l'air décidé à rester là, et je savais que je ne pourrais rien faire avec lui ici en train de me regarder comme ça.

- ... Pourquoi tu ne t'en vas pas ?

- Finis tes phrases avant d'attendre des actions. Pourquoi n'aurais tu pas envie que je m'en aille ?

- Je n'ai pas envie de répondre à ça.

- Alors je vais te faire y répondre.

Il s'était dangereusement approché de moi et je m'étais levée de ma chaise en reculant jusqu'à être bloquée contre le mur.

Il m'avait attrapée par le cou et avait levé mon menton de son pouce pour me pousser à le regarder.

- Non mais–! Q-Qu'est-ce que ?! Quel goujat ! Si tu ne me lâches pas immédiatement je-

J'avais mis mes mains sur son bras mais peu importe à quel point je tirais il ne bougeait pas du moindre millimètre.

J'avais arrêté d'essayer quand j'avais vu le regard qu'il me portait.

Les mains sur ses bras, je m'étais complètement immobilisée.

Il ne me faisait pas mal. Ce n'était pas son but. Il voulait avoir le dernier mot.

- Végéta. Si tu ne me lâches pas immédiatement tu risque de t'en mordre les doigts.

Il avait froncé les sourcils.

- Qu'ai-je à craindre d'une misérable terrienne ?

- Qu'elle ne te laisse plus partir.

- Ce ne sont certainement pas les baguettes qui te servent de bras qui vont me retenir quelque part.

- Alors qu'est ce qui te retiens, là ? Rien ne t'empêche de t'en aller.

- Je partirais lorsque tu ne me donneras pas pour ordre de le faire. Et sache que j'ai horreur qu'on se joue de moi. Ça fait des jours que tu me regardes de cette façon et que tu racontes des choses insensées sans venir au bout de ta pensée. Ça me rends fou. Alors si tu ne veux pas parler je ferais en sorte que tu le fasse moi-même.

- J'attends de voir ça.

Il avait eu l'air énervé, comme à son habitude.

Sa prise sur mon cou ne s'était pas resserrée mais son regard, lui, était devenu bien plus tranchant.

La pièce était sombre mais je le voyais si clairement.

J'avais envie de lui hurler dessus. De me débattre encore pour qu'il me lâche. Mais je n'avais même pas envie qu'il me lâche puisque ça signifiait qu'il allait partir.

Sans réfléchir au sens de mes mots, je l'avais regardée dans les yeux et je lui avait demandé :

- Si je t'ordonne de partir, tu partiras ?

- Non.

- Alors je t'ordonne de partir.

Il était resté, immobile, ses yeux plongés dans les miens.

- Hm, ça marche... alors. Je t'ordonne de ne pas m'embrasser.

Ses paupières avaient tremblées et il avait l'air pris de court.

J'avais ri.

Il m'avait lâché. Il était parti.

Je me remetais à peine de la bêtise que je venais de sortir de ma bouche qu'il était revenu en trombe avant de m'attraper brusquement par le col.

Avant que je ne réalise ce qu'il se passait, mes lèvres était recouvertes par les siennes et son nez chatouillais le mien.

Mes paupières s'étaient fermées tout de suite, comme pour profiter d'un moment qui était peut être l'objet de mon imagination, mais qui sur le moment semblait si réaliste qu'il aurait été stupide de ne pas en profiter.

Il s'était éloigné sans lâcher mon col, alors que je peinais à revenir à la réalité.

Il m'avait regardé, avec le même air dur qu'il abordait habituellement et il avait murmuré :

- Je ne reçois d'ordre de personne.

7𝐞𝐦𝐞 𝐮𝐧𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬. 9e parallèle 17 : 04

ℙ𝔸ℝ𝔸𝕃𝕃𝔼𝕃 - 𝑹𝑬𝑪𝑼𝑬𝑰𝑳 𝑫'𝑶𝑺Where stories live. Discover now