LE SILLAGE

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Livre troisième : les Phénomènes, ou livre du majeur ; Le sillage

Le vertige est l'oubli où sombre tout vestige,
Et pleurer pour jamais n'est qu'un âge transitoire
Où migrent les regrets.
Le silence de la voix n'est pas le silence des âmes
Et penser qu'on est loin n'évoque pas de distance
Et penser qu'on est loin ne fait pas l'âge qu'on a.

Les délires sont replis où le trouble se cache
Sans savoir où errer tant l'abîme s'espace.
Avoir le vent où l'on va ne murmure pas d'orage,
Avoir le vent où l'on va ne fait pas l'âge qu'on a.

Et si voilure sur les eaux fait oublier la berge,
C'est qu'un soupir à lui seul n'y aura pas suffi,
C'est que tourmente plus puissante y pousse les navires
Puisque l'âme dans le port n'arrive à s'aguerrir.
Et des fleurs aux racines ne font pas de fruits mûrs.
Et pleurer pour jamais n'est qu'un âge transitoire
Où migrent les regrets.
Et pleurer pour jamais avance l'âge qu'on a.

Le sens des sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant