Livre premier : les Analogues, ou livre de l'opposable : Chapitre 3 : Cycle des Solitudes ; La fatigue d'Héraclès
Héraclès (Hercule) vient de perdre son épouse assassinée par jalousie en portant une robe empoisonnée. Elle s'éteint, la peau brûlée par le poison. Ce texte est la narration que fait Héraclès de sa colère et de son désespoir.)
Il y eut un grand incendie.
Je crois que j'ai mis le feu.
Je ne sais plus si je le voulu.
Était-ce la jalousie ?
Il y eut un grand feu.
Atroce, épouvantable.
Il y eut un grand incendie.
Et quand la force il me fallu,
Quand je sus que j'aurais du
Je sentis en moi les cendres.
Je sentis ce grand vide, anéanti.
Qu'une fatigue me gagne et me terrasse,
A cette heure, impardonnable !
La colère me consume :
« Expulse moi. Expulse moi, misérable. »
Comme une lave sous la cendre
« Vomis-moi de ta gorge ! »
L'esprit est là :
Les braises sous la cendre,
Et comme un mystère :
Que reste-t-il à brûler ?
Mon cœur, ma vie,
Celle que j'aimais n'est plu !
La force est à son silence.
Celle que j'aimais n'est plu !
Et que pourrait donc ma puissance ?
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Le sens des sens
PoetryLe sens des sens où "Ceux qui touchent" s'entend dans toute la variété de l'expression. Cela parle de sensation, aussi bien que d'émotion. Ceux qui touchent sont les doigts, comme les livres de ce recueil. Ils sont aussi les autres. Ils sont nos se...