Le manoir du comte

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La grande bâtisse apparut à travers les arbres et dominait la plaine sur toute la propriété. Eloigné de toute civilisation, ce manoir vieux de plusieurs centaine d'années, je le connaissais par cœur. 

La voiture passa le portail pour rouler encore quelques mètres puis s'arrêta juste devant. Le chauffeur descendit, je pris une grande inspiration en serrant ma clef dans ma main. Il m'ouvrit la porte et je fus accueilli par les employés tous habillés de noir. 

- Bon retour, monsieur, firent-ils en me saluant. 

Le manoir était éclairé par les rayons du soleil, haut dans le ciel du midi. Il faisait vraiment chaud. J'atteins la porte et tombai sur le seul majordome de cette maison. 

- Livai... 

Il me salua et releva la tête, le visage de marbre comme d'habitude. 

- Monsieur. Votre déjeuner est servis dans la salle à manger. Permettez que je vous débarrasse. 

- Ca va aller, je vais ranger mes affaires dans ma chambre et je descends. 

Il ne réagit pas et me laissa entrer. Je tombai inévitablement sur les portrais de famille accrochés au mur. Mon père... avec toutes ses distinctions, sa famille et sa femme. 

Je passai à côté pour monter le grand escalier et aller dans ma chambre. Elle n'avait pas changé durant les mois où j'étais parti. L'absence de poussière me fit sourire. Je m'allongeais dans le lit pour regarder la parure rouge au-dessus. 

Qu'est-ce que je vais faire, maintenant? 

Mes doigts caressaient mes draps soyeux. Je soupirai longuement quand on frappa à la porte. C'était Fanny, la femme de chambre. 

- Monsieur, votre déjeuner va refroidir. 

- J'arrive. 

Je me relevai et redressai mon costume froissé pour descendre dans la salle à manger. Un plat était dressé en bout de table. Je m'assis silencieusement et regardai l'autre bout qui était désormais vide, laissant place à un tableau de mes grands-parents. 

Je m'accoudais à la table, perdu dans mes pensées. 

- Monsieur, vos coudes, fit Livai en me servant de l'eau. 

- Oh, oui... 

- Vous avez besoin d'autres choses? 

Je regarde l'assortiment de petits plats qui fumaient devant moi. 

- Non, ça va aller. Merci, Livai. 

Le noiraud s'éloigna pour me laisser manger. Je pris plusieurs bouchées avant de lever encore le regard sur la chaise vide devant moi. Je sentis les larmes me monter aux yeux, j'enfouis mon visage dans mes mains. 

- Monsieur, ça va? 

- Elle ne va plus être là, sanglotais-je. Je vais être tout seul dans cette grande maison...

Le majordome ne sut quoi répondre. Je pleurais silencieusement sur ma chaise 

___

13 ans plus tôt 

Le soleil rougeoyait sur la grande propriété entourée de champs, coupée du monde dans la campagne allemande profonde. Je cueillais des pâquerettes pour en faire un bouquet. Mes genoux frottaient la pierre et la terre labourée. Il m'arriverait d'y trouver des sauterelles et autres insectes. 

- Monsieur Jaeger! Cria ma nourrice en haut du champ. 

Je relevais la tête en redressant mon chapeau et je la vis me faire de grands signes, me disant de revenir à elle. J'attrapai mon panier et couru pour la rejoindre. 

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⏰ Last updated: Mar 12 ⏰

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OS Riren/EreriWhere stories live. Discover now