Chapitre 5

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— Quelqu'un a un plan ?

— Idéalement, il faudrait le coincer sans ses gars, répondit Philos.

— Le loup est en train de filer, remarqua Alcide.

— Merde. Suivons-le avant de le perdre de vue.

Les trois mercenaires se levèrent de la table pour sortir, Philos en tête. Mais tandis qu'ils n'étaient plus qu'à quelques mètres de la porte, Abdère s'étala par terre. Le croche-patte dont il avait été victime déclencha soudain l'hilarité de la table d'à côté.

— Eh ben, mon gars, on a trop bu ?

Le plaisantin à l'origine de cette mauvaise blague était l'un des partenaires de jeu de leur cible, un quinquagénaire rouquin aux cheveux ébouriffés, qui rigolait à gorge déployée. Abdère, vexé comme un pou, se jeta sur l'homme qui esquiva son coup poing et lui colla une beigne en retour, l'envoyant paître dans le décor. Comprenant ce qu'il était en train de se passer, Alcide courut vers l'assaillant la tête la première et le projeta loin derrière. Il se mit à hurler de rage et renversa la lourde table, faisant voler tout ce qu'il y avait dessus par la même occasion. Le B22 qui n'avait rien loupé de la scène arriva immédiatement, mais le colosse, qui l'avait vu venir dans le miroir, le fit tomber grâce à un balayage parfaitement maîtrisé. Le robot couché sur le ventre, le Thébain se jeta sur lui, et, prenant appui sur son dos avec son genou, il lui arracha la tête. Tout autour d'eux, les visages étaient tous médusés. Alcide, les yeux pleins de rage, chercha du regard quiconque aurait encore eu son mot à dire. Il balança son trophée nonchalamment, tandis qu'Abdère se relevait, légèrement groggy. Ils se retirèrent dans un silence de mort. Une fois à l'extérieur, les trois compagnons firent le point. La pluie tombait de plus belle.

— Merci, Alcide, soupira Abdère.

Alcide bloqua la poignée de la porte avec une barre de métal.

— Eh bien, on peut dire que tu soignes tes sorties !

— Regardez, au coin du bâtiment, notre homme est en train de s'enfuir ! hurla Alcide.

Malgré l'obscurité, grâce aux nombreux éclairs fendant régulièrement la voûte nuageuse, ils repérèrent rapidement leur cible, en train de filer vers le bourg.

— Là-bas, je le vois ! s'écria Philos.

Il s'ensuivit une course effrénée dans les rues désertes de la petite cité de Némée.

— Il connaît bien les lieux, si on le laisse nous distancer, c'est foutu... Et si c'est le cas, on sera tous morts avant le lever du soleil, soupira Abdère, essoufflé.

Alcide, qui avait l'angle idéal pour atteindre le fugitif, se mit en position et tira avec son arbalète.

— Je l'ai eu ! Mais...

Il avait continué à courir, comme si de rien était.

— Je suis pourtant sûr de l'avoir touché !

— Ça ne lui a rien fait, visiblement... répondit Philos. Viens, ne le perdons pas de vue.

Ils arrivèrent à l'endroit en question, et Alcide ramassa son carreau, brisé en deux.

— C'est pas possible... On dirait qu'il s'est cassé à son contact... confirma Alcide.

La chasse à l'homme dura une petite vingtaine de minutes, pendant laquelle ils eurent le désagréable sentiment de tourner en rond, jusqu'à ce que le polymorphe finisse par se réfugier dans un gros hangar, dont l'allure extérieure lui donnait l'impression d'être à l'abandon depuis belle lurette.

"Nom de code : CERBERE", réécriture futuriste et fidèle des 12 travaux d'HerculeNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ