PROLOGUE

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Trente-cinq ans plus tôt, Athènes, salle Mycènes, dans le sous-sol du palais.

L'empereur Sthénélos, désigné comme le général des armées en chef, restait impassible devant le mur d'écrans représentant la carte du monde. Toutes les secondes, de nouveaux éléments s'affichaient, représentant des départs de tirs provenant des quatre coins de la planète. Son aide de camp se tourna vers lui et l'implora :

— Impact dans vingt-deux minutes, mon général. Il vous faut vous rendre dès maintenant à l'abri antiatomique, je vous en conjure. C'est la seule issue possible si vous voulez survivre.

Le système des alliances avait parfaitement fonctionné, contrairement à celui de la dissuasion nucléaire. Le chaos était imminent, l'humanité proche de l'extinction.

— Combien de missiles nous ciblent pour l'instant ? demanda l'empereur.

— Quatre, mon général.

— Conséquences probables ?

Le militaire déglutit, avant d'annoncer fermement :

— D'après nos estimations, mon général, celui qui vise Athènes ferait plus de 100 mégatonnes. Tout ce qui sera dans un rayon de 10 kilomètres autour de la cité sera instantanément détruit dès l'impact. Le souffle irradiera ceux qui seront jusqu'à 80 kilomètres aux alentours. Les trois autres missiles ciblant les plus grosses mégalopoles seront légèrement moins puissants... mais dévastateurs malgré tout.

— Quelles sont les chances de survivre, pour ceux qui ne seront pas dans un abri ?

— Relativement faibles, mon général. Les radiations qui se disperseront à travers le pays tueront ceux qui auront survécu aux impacts. Et ceux qui s'adapteront mourront tôt ou tard de faim ou de soif.

— C'est-à-dire ?

— Eh bien... d'après nos simulations, mon général, le risque d'un hiver nucléaire pouvant durer plusieurs années est de plus de 98 %.

Sthénélos hocha la tête. Derrière lui, sa femme Nicippée regardait impuissante le macabre spectacle de la fin du monde qui se dessinait sur le mur d'écrans. Comme pour rassurer l'enfant qu'elle attendait, elle caressait son ventre, inlassablement.

— Tout ça à cause d'une putain d'histoire de règlement de comptes de cette ordure d'Amphytrion... maugréa Stélhénos. Quelle idée a eu ma nièce de l'épouser... Si mon défunt frère Electryon peut nous voir, de là où il est, il doit être bien triste.

Une dizaine de militaires, équipés de casques et d'oreillettes, parlait bruyamment autour de lui tout en tapotant sur des claviers d'ordinateurs, donnant des ordres et en transférant certains. Le nombre d'impacts déclarés ne cessait de se rajouter sur la carte du monde. Tout à coup, l'un d'entre eux se leva et annonça :

— Mon général, plusieurs ennemis ont lancé des missiles hors de la stratosphère, soufflant tous les satellites, les nôtres mais aussi les leurs. Les communications seront désormais en mode dégradé.

— Impact dans vingt-deux minutes, résonna une voix féminine visiblement peu sensibilisée à l'horreur de la situation dans le haut-parleur principal de la pièce.

— Sthénélos, il faut vraiment que vous rejoigniez l'abri antiatomique, reprit l'aide de camp. Il n'y a plus rien à faire maintenant pour le pays. Mais de votre côté, vous devez impérativement vous mettre à l'abri, vous ainsi que votre descendance...

Il hocha la tête et soupira en mettant sa veste.

— Bien. Déclenchez l'opération Arès.

— À vos ordres, mon général. À tous, tenez-vous prêts à déployer tous les missiles nucléaires en réserve sur nos assaillants.

"Nom de code : CERBERE", réécriture futuriste et fidèle des 12 travaux d'HerculeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant