Chapitre 4

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I LE LION

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I LE LION

La nuit était tombée depuis une bonne heure lorsque Philos coupa le moteur du 4x4. Le tonnerre gronda, et les nuages qui cachaient la lune ne laissaient planer aucun doute : l'orage était proche.

— C'est là, je pense. Allons-y.

Les trois hommes descendirent de la voiture et s'avancèrent. Un éclair illumina soudain le ciel, qui permit d'entrevoir le lieu où ils se rendaient : un avion, un A385. Sans aucune aile. Depuis combien de temps était-il ici ? Comment avait-il survécu aux multiples bombes atomiques qui avaient décimé une grande partie de l'humanité ? Les rares carcasses qui n'avaient pas été anéanties à ce moment-là avaient quasiment toutes été démontées afin de réutiliser leurs pièces à d'autres fins... Un mystère de plus qui resterait probablement sans réponse.

— Putain, un avion, je ne croyais pas que j'en verrais un jour, soupira Alcide.

— Et ça volait, ça, par le passé ? demanda Abdère.

— Il paraît. Maintenant, c'est devenu une taverne, répondit Philos.

Suite à ce sinistre jour dit « des grands soleils », où pas loin de 99 % de la population du globe était morte en quelques minutes à peine, seule une poignée de chanceux soigneusement choisis au préalable avaient survécu en se réfugiant dans d'immenses abris antiatomiques. Ceux qui ne s'y étaient pas entretués, n'avaient pas manqué de nourriture ou d'eau et avaient réussi à ne pas sombrer dans la folie en restant enfermés sur une durée aussi longue dans un endroit clos en ressortirent après un hiver nucléaire de plusieurs années : il était alors temps de tout reconstruire. Après les habitats, ils rebâtirent des fermes. L'électricité était devenue une denrée rare ; seuls des groupes électrogènes, parfois gigantesques et fonctionnant uniquement au diesel, permettaient d'en avoir. Puis ils érigèrent des industries afin d'extraire et de raffiner le pétrole, et des usines de métallurgie, lesquelles tournaient désormais au ralenti, faute de main-d'œuvre et de connaissances. L'objectif était simple : pouvoir se déplacer et s'armer le plus vite possible pour lutter contre l'ennemi, avide de ressources, qui venait de partout. D'ailleurs, à part les militaires, peu de gens se déplaçaient entre les cités, car au-delà des routes en très mauvais état et où les pillages étaient fréquents, les véhicules encore utilisables étaient de plus en plus introuvables, et le faible nombre de stations-service, dont le carburant était souvent réquisitionné par l'armée, rendait les longs périples problématiques.

Le trio emprunta la passerelle métallique afin d'accéder à l'entrée de l'avion. Le tonnerre gronda de nouveau au loin, et une pluie diluvienne se mit à tomber.

— Faites gaffe, il y a des trous partout.

Un éclair révéla soudain un écriteau délavé indiquant le nom du lieu : la taverne du Lion volant. Comme par le passé, les auberges étaient redevenues un lieu où l'on venait pour se détendre, jouer aux cartes et surtout pour s'y désaltérer, souvent avec de l'alcool de mauvaise qualité, mais qui ne coûtait que peu de crédits. C'était surtout l'endroit parfait pour apprendre les ragots du coin.

"Nom de code : CERBERE", réécriture futuriste et fidèle des 12 travaux d'HerculeWhere stories live. Discover now