PIÑA COLADA ➹ changlix

🍍 chapitre 13

— Vous avez bientôt terminé ?

Changbin se pencha de façon à ce qu'il puisse voir Jisung, appuyé contre le bâti de la porte. Il hocha la tête tout en lui déclarant un sourire forcé tandis que Chan et Minho lui indiquaient de vive voix qu'ils n'en avaient plus pour longtemps. Leur ami leur adressa un « Ok »de la main et il disparut dans le salon. Ils étaient en train de boucler leurs valises, le départ était imminent.

Lentement, Changbin repliait ses t-shirts pour les ranger. Ses gestes étaient apathiques, comme s'il était au ralenti. Il avait la gorge nouée et l'estomac serré. Il en avait même mal et il n'arrivait pas à penser à autre chose qu'à son retour à la vie « normale ». Il avait beaucoup râlé de devoir aller en vacances, mais désormais, il était réticent à quitter les lieux.

— Binnie, l'interpella Chan.

Il décrocha les yeux de sa valise pour les poser sur son camarade. Ce dernier put voir à quel point il semblait triste.

— Hé, mec…

Chan stoppa ce qu'il était en train de faire pour s'approcher de lui. D'un geste tendre, il lui frotta le dos. Il n'aimait pas le voir se mettre dans un état pareil et cela lui rappelait à quel point il avait souffert lors de sa dernière rupture. Il n'avait pas envie qu'encore une fois, son ami se sente mal. Quelques jours auparavant, il lui avait dit de profiter de ce qu'il vivait avec Felix, et aujourd'hui, il ressentait un pincement au coeur. Il était heureux qu'il ait suivi ses conseils, heureux qu'il ait osé le leur présenter, mais peut-être que c'était de ce fait plus douloureux.

— C'est bon, c'est rien… balbutia Changbin en essayant de se défaire de Chan.

— Non, c'est pas rien.

Il lui saisit le poignet et l'obligea à relever la tête. Les larmes lui montaient aux yeux et s'il n'avait pas pris l'habitude de les réfréner lorsqu'il se trouvait en compagnie d'autres personnes, il se serait probablement laissé aller.

— Tu le reverras, d'accord ?

Changbin secoua la tête et s'essuya rapidement les yeux. Non, il n'allait pas le revoir. Il allait partir, rentrer chez lui, et Felix ne resterait qu'un souvenir agréable. Sa lèvre inférieure se mit à trembler. Il n'arrivait pas à se contenir. D'une manière ou d'une autre, il allait dévoiler combien il était malheureux. Il ne voulait pas qu'on ait encore pitié de lui et qu'on lui sorte des phrases bâteau. Un de perdu, dix de retrouvés ? Et puis quoi encore ! Ça n'était jamais vrai et ça n'était pas ça qui allait lui remonter le moral.

— Pourquoi tu ne le reverrais pas ?

— Parce que c'est trop compliqué. Et que j'envisage rien avec lui. Nos vies sont trop différentes et éloignées.

— Vous allez rester en contact ?

— Je me connais, et ça me ferait mal de lui parler sans pouvoir le voir. J'ai pas assez confiance en moi pour une relation de ce genre.

— Tu n'as pas confiance en lui ?

Changbin déglutit. Il n'en savait rien. Peut-être qu'il lui faisait un peu confiance. Mais pas assez pour accepter de vivre une relation alors que des centaines de kilomètres les séparaient. 

— C'est pas lui le problème Chan. J'ai encore beaucoup de travail à faire sur moi-même pour envisager quelque chose comme ça. J'ai pas envie de souffrir plus que ce n'est déjà le cas.

— C'est dommage.

— Je sais. Mais c'est ce que je pense être le mieux pour moi.

Chan acquiesça et lui tapota le dos avant de repartir s'affairer à sa valise. Minho avait tout entendu mais était resté silencieux. Son petit ami étant plus doué pour réconforter les autres, il se contenta d'adresser un sourire à Changbin.