Sexting My Teacher ➼ Z.M (PAUSE)

E l e v e n : Reproches fraternels

Le lendemain matin, je me réveillai en me disant que c'était la dernière fois que je dormais dans ce lit. C'était un vrai soulagement de savoir que j'allais rentrer dans mon appartement, et pourtant, il y avait toujours cette boule coincée dans mon estomac.

Je n'y pouvais rien si j'étais une personne anxieuse.

Je descendis les escaliers en me frottant les yeux et entrai dans la cuisine, encore vide. Je pris des toasts dans le placard et les mis dans le grille-pain, attendant quelques minutes.

Entre, Chris arriva dans la cuisine. Je le saluai mais il ne me répondit pas, ne croisant même pas mon regard. Au lieu de ça il prit un bol, versa des céréales et du lait, et alla s'asseoir à la table.

Le grille-pain laissa échapper un tintement annonçant que mon petit-déjeuner était prêt. Je pris mes toasts - me brûlant au passage, trop préoccupée pour me rappeler que le chaud ça brûle -, les posai - ou plutôt jetai en sifflant de douleur - dans une assiette et la posai sur la table. J'attrapai le pot de confiture de fraises, une cuillère et m'assit en face de Chris.

J'étalai de la confiture sur mes toasts avant de croquer dans l'un deux. Tout ce qu'on pouvait entendre, c'était nos croustillements.

"Tu as fait tes valises ?" Demandai-je entre deux bouchées.

Il redressa la tête et me lança un regard noir. Je levai les mains en signe de défense et finis mon déjeuner en silence.

Une demi-heure plus tard, on était tous les deux dans la voiture en direction de l'école, l'atmosphère toujours aussi tendue. Je détestais ça. Je détestais qu'il m'en veuille et me rende coupable alors qu'il n'y avait qu'un seul vrai coupable : notre père.

"Tu vas me faire la gueule longtemps ?" Dis-je en tournant brièvement la tête vers lui.

Il ne daigna pas me répondre, fixant par la fenêtre un point à l'horizon.

Arrivés à l'école, j'eus à peine le temps de couper le contact qu'il était déjà descendu de la voiture. Je me détachai en vitesse et sortis de la voiture à mon tour, trottinant pour le rattraper par le bras.

"Chris, on s'en est sortis jusque là sans lui, on n'a pas besoin de lui et de sa nouvelle vie. C'est déjà assez compliqué comme ça, ne me tourne pas le dos toi aussi."

Il s'arrêta et me regarda enfin dans les yeux.

"Ca serait moins compliqué si tu mettais ta stupide fierté de côté. Je ne vois pas pourquoi tu t'obstines à ne pas vouloir lui pardonner. Il a fait des erreurs, mais il avait ses raisons de nous éloigner de lui. Et maintenant qu'il est heureux, tu préfères faire l'égoïste ?" Dit-il d'une voix remplie de reproches. "Il a le droit au bonheur lui aussi tu sais."

Je restai muette, sachant à quel point il avait raison. Mais c'était plus fort que moi.

"Toi tu n'as peut-être pas besoin de lui, mais moi oui," poursuivit-il. "Et tu ne m'empêcheras pas de partager sa nouvelle vie si je le souhaite. Je n'ai pas envie de perdre encore un an ou deux ans que j'aurais pu vivre avec lui."