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Si ça avait été toi

Le train me berçait au petit matin,
Et parmi cette crasse urbaine,
C'est toi que mes yeux dessinaient dans le reflet de la vitre.
Un soupir anxieux déverse son poison dans mon crâne et m'assène de son murmure.

"Si ça avait été toi."

Tu aurais été le premier à me prendre la main et à rougir devant moi de ta vulnérabilité.
Tu aurais pu être le titre d'un de mes poèmes.

"Si ça avait été toi."

Je n'aurai plus réprimé l'adrénaline que me procure la mélodie de ton prénom,
J'aurai raconté au monde entier combien je te trouve intéressant.

"Si ça avait été toi."

Tu aurais été le premier à m'embrasser, à assouvir mes fantasmes.
Tu aurais pu tout m'apprendre de ton monde, et moi du mien.

"Si ça avait été toi."

J'aurai pu dire que tu étais mon premier amour, dans toute sa candeur.
J'aurai pu te donner tant.

Raisonner au conditionnel nourrit mon chagrin.
Il est ce qu'il me reste de toi.
Jusqu'à ce qu'un jour je comprenne, qu'il n'y a toujours eu que moi.
Et ma solitude.