Chapitre 39

646 17 0
                                    

Coucou ! Comment allez-vous ? Je vous souhaite une bonne lecture ! Bisous  ;-)

**************************************************

Voilà maintenant 10 minutes que je suis garée devant la salle de sport. Le moteur est éteint, les clés sont dans ma main droite tandis que la gauche serre la poignée de la portière à m'en faire blanchir les phalanges. Mon corps est tendu, mes mains tremblent à tel point qu'on peut entendre mes clés s'entrechoquer entre elles. Mes yeux fixent le volant comme s'il allait me donner la force de m'extirper de cette voiture et entrer dans ce bâtiment dont j'ai longtemps franchi les portes sans réfléchir.

Aujourd'hui, c'est différent. Tout simplement parce qu'il me manque quelqu'un. Je ne suis jamais venue sans elle. Ou très rarement mais j'avais pris l'habitude de l'appeler lors de ma sortie de la salle pour lui donner des nouvelles de Bernie et lui raconter que j'avais encore battu un gars. J'ai même eu ce putain de réflexe de prendre mon téléphone et de composer son numéro pour lui demander si elle était déjà dans les vestiaires. Mais la seule voix que j'ai entendu a été celle du répondeur car ils n'ont pas encore coupés sa ligne et qu'elle trouvait ça stupide de faire un message personnalisé.

Je souffle pour essayer de trouver un rythme cardiaque normal et je déglutis. Allez ma grande tu peux le faire ! Je ferme les yeux puis les rouvre et ouvre franchement ma portière avant de me courber pour sortir. Je n'ai pas encore regardé mon refuge. Je veux d'abord faire descendre Ashley avant d'y jeter un œil.

Une fois la voiture verrouillée, c'est le fameux moment, le moment de se retourner. La main d'Ashley dans la mienne, nous nous tournons lentement vers ce grand bâtiment. Mon souffle se coupe et mon cœur bat la chamade pendant que mes doigts se crispent sur ceux d'Ashley. D'ailleurs celle-ci a remarqué mon trouble, ou je dirais plutôt, a senti à cause de mes doigts je présume, et enlève sa main de la mienne. Je baisse les yeux et vois qu'elle me tend les bras. Je la prends et me dirige vers la salle.

Le bâtiment n'a pas changé, il est toujours aussi gris que dans mes souvenirs. Il n'a toujours pas mis d'affichage moderne qui donnerait le nom de sa salle. Je ris légèrement, il n'a jamais voulu faire ça et il ne le fera jamais. Il a toujours dit que sa salle était comme l'antre des boxeurs, qu'elle n'était visible que par eux. C'est vrai, sans l'affiche du nom de la salle, personne ne pourrait savoir qu'il s'y cache une salle de sport. Il n'y a que les gens attentifs qui pourraient la trouver car sur la façade, bien qu'elle soit grise, il y a un portrait du célèbre boxeur Mohamed Ali qui brandit ses gants de boxe rouge devant lui prêt à frapper son adversaire invisible. Cette image me donne la force nécessaire pour avancer et pousser cette large porte.

Lorsque je rentre, je suis interpellée par l'odeur mais aussi le son des poings qui frappent contre le punchingball. L'odeur n'est autre que la sueur mais aussi un peu de sang et ça me chatouille les narines. Certains auraient rebroussés chemin dès que cette odeur serait parvenue à leur nez mais contrairement aux autres, moi cette odeur me détend et me renvoie à mon passé. Je l'avoue, la première fois que je suis venue, j'ai failli vomir et ma sœur n'en menait pas large non plus. Heureusement nous avons réussi à nous retenir sinon quelle première impression aurions-nous donnés ? Ça c'était à nos 18 ans.

La toute première fois où maman nous a inscrit, Bernie possédait une grande salle avec le ring, les punchingballs et d'autres machines pour s'entrainer, des vestiaires et d'autres salles pour donner des cours collectifs mais il avait racheté le petit bâtiment à côté et c'est là qu'il nous donnait nos cours. Les cours pour les petits. Il prenait tout âge. La grande salle ne serait accessible qu'à notre majorité. Bah oui, il n'allait pas donner des cours de boxe dans une salle où les grands s'entrainaient. Et puis à notre majorité, il a dit qu'on pouvait aller voir ce qu'il se passait chez les grands. Qu'est ce qu'on était heureuse mais dès qu'on a mis un pied dedans, nous avons failli ressortir, rebuter par l'odeur. L'odeur de fauve en sueur. Mais avec les années nous nous sommes habitués. Aujourd'hui, la salle s'est modernisée par les dernières générations de machines de sport et s'est développée. Elle est au moins deux fois plus grande qu'avant. À ma gauche se trouve une porte, celle pour les cours des petits dans le bâtiment d'à côté, tandis qu'à ma droite se trouve une autre porte qui n'est autre que le bureau de Bernie. En face est disposé le ring, encerclé par différentes machines qui font travailler des muscles spécifiques. Je nous revois, ma sœur et moi, en train de nous entrainer sur les machines en rigolant comme des folles, en nous défiant comme si nous étions ennemies alors que pas du tout.

My Guilty GuestOù les histoires vivent. Découvrez maintenant