Chapitre 2

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Sous le choc, je recule et me cogne contre mon bureau. Je m'accroche à celui-ci des deux mains comme si ma vie en dépendait et cligne des yeux. Je n'en reviens pas, je suis abasourdie par cette nouvelle. Maintenant, je me sens bien bête d'avoir voulu rassasier ma curiosité. Je voulais absolument savoir parce que j'étais certaine qu'on défendait la partie adverse. Après tout, depuis le début de l'ouverture du cabinet, nous n'avons jamais défendu d'accusé parce que justement, nous sommes un cabinet qui ne défend que la partie des victimes et voilà qu'il accepte cette affaire. Je ne comprends pas ce retournement de situation. Pourquoi subitement ? Pourquoi cette affaire ? Surtout qu'il sait que ça risque de m'impliquer. Veut-il faire cavalier seul sur cette affaire ? Veut-il être plus qu'un simple cabinet d'avocat qui défend les victimes ? Pourtant, les affaires du cabinet tournent bien, on n'a pas de problème d'argent. Il m'en aurait parlé si jamais il en avait.. Peut-être veut-il diversifier ses clients... Enfin, je ne sais pas mais je sens bien le couteau qui tourne en ce moment même dans ma plaie qui s'était un peu refermée après les événements. Je n'aurai jamais dû lui poser la question mais ma curiosité a pris le dessus et voilà le résultat...

— T'es sérieux ?

— Oui Alessia.

— Mais pourquoi ? Tu as toujours dit que jamais tu ne défendrais des accusés.

— Je sais. Mais un bon avocat sait défendre les deux parties.

Je me tourne vers le mur, les mains sur les hanches. C'est pas possible c'est un mauvais rêve.

— Alessia, c'est pour ça que je voulais que tu restes en dehors de cette affaire.

— Oui je comprends mieux maintenant mais je ne te comprends pas toi, dis-je en me retournant vers lui.

— Même les accusés ont le droit d'avoir un avocat.

— Oui d'accord, mais pourquoi les accusés qui ont commis des crimes, violés et ont fait bien d'autres choses ne pourrissent pas en prison ?

— Vous oubliez vite que ce sont des personnes comme vous et moi, des êtres humains et qu'ils ont des droits. Ils ne méritent pas forcément de « pourrir » en prison, dit une voix que je ne connais pas.

Il me semblait que la porte était fermée mais bon bref. Je me tourne vers la personne qui vient de parler et me rends compte que c'est le client de Jason. Il est adossé au cadran de ma porte, l'air menaçant. S'il avait des mitraillettes à la place des yeux, je serais morte sur place. Mais il ne m'impressionne pas.

— Oui ce sont des êtres humains comme vous et moi mais dès le moment où l'on assouvi sa soif de vengeance ou autre, où l'on n'a plus le contrôle sur ce que l'on fait, je suis désolée de vous l'apprendre mais vous régresser et vous redevenez ce que nous avons toujours été : un animal.

— Certains n'ont pas le choix de régresser comme vous dites si bien. Ils sont même obligés s'ils veulent survivre dans cette société. Et vous ne croyez pas qu'il y a différents crimes ? Je pense comme vous, que certains devraient pourrir en prison pour avoir violer ou tuer mais pas ceux qui ont commis de « petits délits ».

— Qu'appelez-vous les « petits délits » ?

— Les vols, les braquages, dit-il en insistant sur celui-ci pour me faire part de son opinion sur ce dernier délit. Parce que certains sont obligés de faire ça pour survivre. Voyez avec Robin des bois.

— D'accord, dis-je en croisant les bras avant de m'appuyer sur mon bureau. Mais qu'est ce que vous faites des personnes qui deviennent des dommages collatéraux ? Parce qu'eux aussi essayent de vivre dans ce monde où chacun fait face à sa vraie nature. Je comprends tout à fait qu'on puisse avoir besoin d'argent mais de là à braquer une banque et à tirer sur des innocents, je ne suis pas d'accord.

My Guilty GuestWhere stories live. Discover now