Chapitre 2

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Mon arrivée à Peterborough a été plus mouvementée que prévue mais au vu de la mission qui m'a été confiée, cela ne m'étonne pas. Démanteler un réseau de trafic d'organes ne se fait pas d'un claquement de doigt.

Après ma petite rencontre avec le jeune homme du Çao, je me suis empressée de me diriger vers le repère que m'a préparé le MI5. Une petite maison de campagne qui au premier abord ressemble à une maison familiale mais qui en réalité est un repère fourni en armes, en technologies dernier cri, plus sécurisé que Birmingham et connecté aux réseaux du monde entier.

Je passe la sécurité informatique du repère et dépose ma valise sur le seuil de la porte. Mes pieds marchent automatiquement vers la salle d'analyse où je vais pouvoir connecter le téléphone que j'ai récupéré pour que Tomi puisse le hacker à distance.

En attendant qu'elle finisse l'analyse, je m'empresse de rejoindre la salle de bain afin de me doucher et de faire ruisseler une bonne douche glacée sur ma peau.

Le miroir reflète le figure que j'ai actuellement et ce n'est pas terrible du tout. Mon teint est devenu un peu pâle, mes boucles sont toutes emmêlées à cause de la sueur. Sans oublier mon cou qui est marqué par quelques hématomes foncés, souvenirs de ma bagarre de ce jour.

Sans surprise, lorsque je retire ma chemise mes bras ont subis le même sort. Ma prothèse a quand même eu le mérite de protéger mon buste.

Je me débarrasse de mes derniers bouts de tissus et m'introduis dans la cabine de douche. L'eau glacée coule sur moi et réveille mes muscles engourdis par le trajet.

Mon esprit divague quelques instants. Est-ce qu'ils vont bien ? Que font-ils ? L'envie de les appeler résonne en moi mais je ne peux me permettre de mettre en danger ma famille et moi-même par la même occasion.

Je me contente alors de faire défiler le visage de ma mère, de mon père et de mes frères dans mon esprit en souriant. Notre dernier repas en famille remonte à l'année dernière lorsque j'étais en congés et ils me manquent déjà.

L'hiver vient de commencer et notre prochaine rencontre n'est pas prévue pour maintenant mais j'ai espoir que prochainement je pourrais les serrer dans mes bras et leur répéter à quel point je les aime.

Être agent spécial c'est aussi être coupé de sa famille pendant des mois, sans rien leur dire, en trouvant des excuses et des prétextes, en faisant croire que notre métier est des plus banals alors qu'il ne l'est pas du tout.

Les mettre en sécurité en leur mentant est un des plus gros déchirements qui m'ait été donné de faire mais aussi le plus grand soulagement afin de les garder sains et saufs.

Ma montre connectée sonne afin de me signaler la fin de l'analyse du téléphone.

Je sors alors de la douche, enroule une serviette autour de moi et une autre sur mes cheveux. J'enfile rapidement quelques sous-vêtements ainsi que des habits confortables. Je passe un léger coup de sèche-cheveux après avoir hydraté mes boucles puis tresse mes cheveux en deux grosses nattes collées. Après ma légère routine, je me dirige vers la salle d'analyse.

J'appelle Tomi afin qu'elle m'explique ce qu'elle a réussi à analyser.

« — Et bah enfin, je croyais que t'étais morte !

— T'inquiète, je vais très bien. Même si je t'avoue que j'ai du faire face à un agent du Çao qui a tenté de me trancher salement la gorge.

— Le pauvre, il a dû se manger une raclée. Je comprends mieux d'où vient le téléphone du coup.

— Je te le fais pas dire ! Allez dis-moi tout.

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