L'alcool un peu trop présent dans les veines de Maely, une larme coule sur sa joue, ses sentiments multipliés, le regard fixé sur son verre vide. Elle n'est pas comme Mila, cacher ses émotions n'est pas chose simple, et elle sait que c'est mauvais dans le milieu dans lequel elle s'est lancée. Elle s'était améliorée avec le temps, mais le liquide qu'elle venait d'ingérer lui enlevait tout contrôle.

- Vous savez, commence-t-elle d'une voix tremblante, j'avais l'impression pendant un moment qu'elle allait mieux, qu'elle arrivait à remonter la pente... C'était la première fois qu'elle s'était réellement abandonnée à l'alcool. Je l'avais retrouvé bourrée dans son bureau, dansant au milieu de la pièce, un verre à la main, la musique à fond. J'étais surprise de la voir avec un sourire sur les lèvres, le premier qui avait l'air sincère depuis des semaines ; elle s'essuie la seconde larme qui coule sur sa joue. Je m'étais approchée d'elle, contente de la voir enfin heureuse et je lui ai demandé pourquoi elle était si joyeuse. Vous savez ce qu'elle m'a répondu ? « Pour la première fois, Maely, je ne sens plus ma poitrine se fendre, je ne ressens plus la souffrance me briser les tripes, je suis enfin vide. Je ne ressens plus rien et qu'est-ce que ça fait du bien ! »

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Clignant des yeux, le bourdonnement qui résonne dans sa tête la réveille sans douceur, la sortant de son sommeil léger. Lourdement, elle se redresse, retirant les draps de son corps et se rend dans sa salle de bain en soufflant, se sentant collante, molle.

Le goût d'alcool encore dans la bouche, elle se rince le visage à l'eau froide, la fraîcheur la ramenant rapidement sur terre, ses idées plus claires. Elle récupère la serviette la plus proche, s'essuie doucement le visage et relève la tête vers le miroir, observant les dégâts de la veille à travers son reflet.

Sa lèvre basse est plus fendue que ce qu'elle pensait et en se passant la serviette, elle a dû enlever la croûte de sa coupure sur sa joue gauche, laissant à nouveau le sang briller. Le reste de ses blessures au visage ne sont plus que des égratignures.

Elle souffle devant l'image qu'elle renvoie, énervée de s'être faite avoir de façon si médiocre, et se tenant douloureusement l'épaule droite, elle se déshabille et entre dans la douche, se laissant glisser sous l'eau tiède. L'eau coulant sur son corps, les yeux fermés et la tête posée contre le mur face à elle, elle se repasse les images de la soirée.


La veille, elle avait eu besoin de se changer les idées et rester dans l'hôtel n'était pas envisageable. Elle se sentait séquestrée dans ce lieu de luxe, observée par les membres de la meute et elle ne voulait pas commettre l'erreur de finir bourrée une fois de plus dans ces lieux, dévoilant sa faiblesse.

C'était après quelques heures à chercher quoi faire, qu'elle avait pris un taxi, décidée à ne pas rester enfermée. Une fois en ville, elle s'était rendue à une boîte de nuit pour passer une soirée comme n'importe quel jeune de son âge et se libérer de ses chaînes qui la lie au mauvais côté du monde.

Les verres avaient coulé, les bouteilles s'étaient vidées et elle s'était retrouvée joyeuse, sans contrôle d'elle-même dans un endroit rempli d'inconnus, la musique à fond, l'odeur de sueur et de drogue se mélangeant entre les corps qui se déhanchaient dans la fumée.

Au départ tout était parfait. Elle dansait au milieu de la foule, ondulant son corps sur le rythme des sons qui passaient, les jeux de lumières glissant sur son visage. Le sourire aux lèvres, elle était heureuse de pouvoir enfin se détendre après si longtemps. Elle se sentait bien.

Puis un mec s'était frotté à elle, longtemps, sous le charme du charisme qu'elle dégageait, ne voulant plus la lâcher. Trop gaie pour réagir comme à son habitude, elle lui avait juste rapidement demandé d'arrêter, ne voulant pas lancer de conflit et gâcher son moment de liberté.

The Bad 2Where stories live. Discover now