Chapitre 3 (26) : Expression of trust

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Je suis devant le petit salon.

Celui ou Sachiko est tenue enfermée, depuis bien le début de l'enquête.

Elle n'a même pas participé aux interrogatoires. Ansgar, en revenant de son entrevue avec elle, a jugé que ce n'était pas la peine. J'ai bien tenté de lae questionner, histoire de voir ce que Sachiko avait bien pu lui révéler ; mais apparemment, même elle n'a rien pu en tirer.

Elle se contente de répéter « vous verrez bien » et « pour moi ça ressemble beaucoup à ce que ça semble être, vous ne croyez pas ? » Ce qui est.... Très Sachiko, il faut le reconnaître. Mais aussi très peu utile. Ce qu'elle nous dit ne nous apprend ni si elle est coupable, ni en cas de son innocence, si elle a une preuve qui peut nous aider.

Ansgar semblait plus pensife qu'autre chose quand iel m'a dit que Sachiko ne lui avait rien appris de plus. Sans doute compte-t-iel creuser une piste dans les mystérieuses paroles de la Chanceuse Ultime. Mais iel m'a quand même permis d'aller la voir après mon interrogatoire, plutôt que de me concentrer avec les autres sur le scénario. De toute façon, m'a-t-iel dit, il y a des chances pour que j'y sois allé quand même, même sans son accord.

Il y a de fortes chances pour qu'iel fasse référence à la défection d'Emerens.

Mais j'ai préféré ne pas chercher à lae questionner.

Ibrahim est devant la porte, lui aussi. Il évite soigneusement mon regard, mais cette fois je ne lui en tiens pas rigueur. J'ai pu avoir une petite conversation avec lui en attendant qu'il me laisse rentrer. Son ton était complètement neutre, mais je suis pas con, je vois bien qu'il affiche une façade. Il essaie d'être le meilleur gardien possible d'une potentielle meurtrière, et je ne peux pas vraiment lui reprocher son zèle au vu de la situation.

Maintenant, nous sommes tous les deux silencieux, à attendre que le visiteur actuel de Sachiko ressorte.

Enfin, la porte s'ouvre. Et derrière, Emerens, qui en sort mains dans les poches, le regard encore déviant vers l'intérieur. Il hausse un sourcil surpris en me voyant. Je crois que je fais à peu près la même tête. Certes, il fait ce qu'il veut à ce stade, mais je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il aille questionner lui-même Sachiko Kimura ?

Sans doute remarquant mon étonnement, il hausse les épaules.

« Si je peux avoir des infos supplémentaires pour l'enquête, je ne vais pas me priver.

— Parce que Sachiko te parle ? Bah voyons, je marmonne. Je suis même étonné que t'aies pensé en tirer quoi que ce soit. »

Il se penche pour me caresser les cheveux. Et, en même temps, ses lèvres s'étirent en un sourire que je ne peux que qualifier d'énigmatique.

« Tu serais surpris de voir à quel point les gens sont loquaces quand ils te détestent. »

Léger rire. Et puis, sa main se retire de mes cheveux, et il me laisse obligeamment le passage, un sourire toujours aussi mystérieux aux lèvres.

« Et puis, tu espères sans doute qu'elle te révèle quelque chose, n'est-ce pas ? Sinon, tu ne serais pas là. Je me demande bien ce que tu vas invoquer pour lui arracher ses renseignements ? »

... Je n'ai pas de réponse à cette question et il le sait. Ce qui fait qu'il n'attend même pas que je lui dise quoi que ce soit. Il se contente de s'éloigner dans le couloir, non sans un salut amical à l'adresse d'Ibrahim qui ne lui rend même pas. Ne laissant devant la porte ouverte que moi et le Soldat, qui se penche vers moi, le visage toujours le plus neutre qu'il puisse.

« Tu peux y aller, Thibault. Je reste devant la porte, donc si elle essaie de t'attaquer, crie, je viendrai le plus vite possible. Mais sinon, je ne m'en mêlerai pas. Je sais que ma présence l'empêchera de parler. »

The Art of Creating HopeWhere stories live. Discover now