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Mon coeur battait. J'ai essayé de garder ma respiration régulière et calme. Je pouvais traverser ça. Je pouvais vaincre la bête. Mon besoin de vengeance l'emportait de loin sur ma peur. Ce monstre m'avait pris ma famille. Je n'avais d'autre choix que de la venger. Je ne pouvais pas échouer. Je me suis arrêtée quand je l'ai trouvé dans sa tanière. Nos yeux s'enfermèrent dans une fureur tendue. Il savait pourquoi j'étais là, mais il a quand même attendu. Ses yeux vert pâle me fixaient. Il a préparé l'attaque. Il savait que je venais pour lui, et il n'allait pas me laisser m'en sortir vivante. Son regard ne disait qu'un mot : tuer ! Je suis venue pour me venger, mais j'espérais le prendre au dépourvu. Je fis un pas en arrière et levai les mains, en signe de défaite. Je l'aurai quand il s'y attendra le moins. Mais, il n'a pas reculé. Alors ma main se tendit vers l'arme à mes côtés. Il était plus rapide que je ne l'imaginais. Je l'ai sous-estimé. Je ne pouvais pas l'abattre toute seule, mais je n'avais pas de partenaire. Aucune famille. Pas d'amis. Je les aurais ramenés s'il ne me les avait pas tous pris. Puis, il a utilisé son coup le plus meurtrier. Mille coups de pied ! Le mouvement le plus meurtrier connu de la société souterraine secrète des guerriers ninja de la ville. Il a levé les deux pattes arrière et a donné un coup de pied à la merde absolue de mon tibia. Je suis tombée au sol avec assez de force pour secouer les fenêtres de sa cachette secrète. Et puis, j'ai entendu le son que je craignais le plus. Nous étions tous les deux figés de terreur alors qu'elle s'approchait.

Ce n'était pas possible.

C'était...

Patrice Finnegan ! La cheffe du gang de super-vilains le plus notoire que le monde ait jamais connu. Elle était mon pire cauchemar. Une bête si fétide que même les méchants ninjas les plus terrifiants craignaient de prononcer son nom. J'étais tellement stupide. J'aurais dû savoir qu'il travaillait pour elle. Elle croisa les bras sur son pull en cachemire. Ses yeux bleus me lançaient des coups de poignard sur le sol.

- Que fais-tu ? demanda-t-elle, manifestement mécontente de me trouver en train de lutter par terre avec son acolyte vampire.

- Qu'est-ce que tu penses que je fais, Patrice ? répliquai-je. Je suis venue pour me venger. Mais la bête, il est tout simplement trop fort. Fais vite, Patrice, fais vite, je meurs, grimaçai-je.

Ses yeux roulèrent vers l'arrière de sa tête en un cercle presque parfait. Parce que tout ce que Patrice faisait, était parfait.

- Lève-toi du sol. Nos invités seront là d'une minute à l'autre. Et c'est maman. Pas Patrice. Tu n'as pas le droit de m'appeler ainsi.

- S'il te plaît, ai-je supplié, serrant ses jambes, ne m'oblige pas à affronter tes sbires ! Je ne suis pas assez forte !

- Allez, monte. Tout de suite !

Je gémis et m'appuyai contre mes paumes pour m'asseoir droite. Mon chat, Reginald, m'a relâché et s'est précipité hors de la pièce, la queue grise tremblant. Il était probablement parti à la recherche d'une autre cachette. Il aimait ce jeu - ma mère, pas tellement.

- Je suis debout, ai-je dit puisque ma mère se tenait toujours là, me fixant.

Elle était tout aussi méchante dans la réalité que dans mon jeu.

- Tu dois t'apprêter. Va mettre la robe que je t'ai préparée. Ça m'a coûté une fortune.

- C'est trop froufrou. Pourquoi ne pourrais-je pas en avoir une comme celle de Paige ?

- Piper !

- Euh, d'accord.

Je me levai à cor et à cri et me dirigeai vers le couloir.

- Et porte les chaussettes ! elle a crié.

Je gémis à nouveau et me dépêchai de monter les escaliers avant qu'elle ne puisse me forcer à mettre des noeuds dans mes cheveux. J'aurais dû savoir qu'il ne fallait pas poursuivre la bête si près du repaire de la méchante.

Greedy, lazy and lonely like my cat.Where stories live. Discover now