Tome 2 : FORGIVE ME

24 - ALYSSA

  Aaron a les yeux rivés à sa feuille sur laquelle il écrit silencieusement depuis une vingtaine de minutes. Ses sourcils sont froncés et sa mâchoire est serrée, il est concentré. Je suis surprise de le voir si investi dans ce devoir quand je me rappelle à quel point il a été difficile de le convaincre de s'y mettre. Je reporte mon attention sur ma propre feuille profitant qu'il soit enfin disponible pour sauver mon année et par la même occasion, la sienne. Je ne peux pas me retenir de lui jeter un énième coup d'œil discret et croise ses deux prunelles bleues. Je baisse rapidement les yeux réprimant un sourire et m'insulte silencieusement d'avoir l'air aussi bête. Je me mords la lèvre inférieure ignorant la sensation de son regard posé sur moi.

- Tu aimes ce que tu vois ?

Je relève la tête surprise et remarque qu'il s'est adossé au dossier du canapé et arbore un sourire narquois. Je ne réponds pas trop surprise par sa question et il fait bouger ses sourcils de façon malicieuse.

- Concentre-toi. Lancé-je baissant les yeux sur mon travail.

- C'est ce que j'essaye de faire mais tu n'arrêtes pas de me regarder. Je commence à croire que j'ai quelque chose sur le visage. Déclare-t-il moqueur.

- Je vérifie seulement que tu es bien en train de travailler. Soufflé-je.

Prise sur le fait. Je nie le fait de l'observer depuis qu'il est assis en face de moi. Je n'arrive pas à être cent pour cent concentrée quand il est là, je ne peux rien y faire.

- Donc, je réitère ma question. Tu aimes ce que tu vois ? Demande-t-il.

J'observe sa feuille et tend la main méfiante pour qu'il me la donne. Il sourit fièrement en posant son travail dans ma main et je lis les lignes qu'il a écrites. Ce qu'il a fait est bien. Même excellent. Je relève les yeux et croise son regard arrogant. Il sait pertinemment qu'il est fort dans cette matière et en joue.

- Oui, j'aime ce que je vois. Mais, ce n'est pas fini. Réponds-je en lui rendant sa feuille.

- Allez l'emmerdeuse, avoue que je suis le meilleur partenaire que tu n'aies jamais eu !

Je rougis en commençant à m'égarer. Connaissant Aaron, ça ne m'étonnerais pas qu'il soit en train de se jouer de moi en faisant des sous-entendus.

Son sourire en coin me confirme qu'il ne parle pas seulement du fait qu'il soit mon partenaire de travail et je lève les yeux au ciel. Il rit et se remet à écrire sur sa feuille.

- Tu étais moins prude dans le local de rangement du terrain de basket. Marmonne t-il tout en écrivant.

Je le fusille du regard mais il est bien trop occupé pour le voir. La proposition d'Aaron concernant le local du terrain de basket a réussi à me tenter et je l'ai rejoint sans hésitation dans le gymnase. Si McKenzie n'avait pas débarqué, je crois bien qu'on aurait fait l'amour entre deux étagères. En y repensant, l'excitation du moment est effacée par la honte. Je n'ai jamais fait ce genre de chose dans l'enceinte de ma fac et je n'ose plus croiser le regard de Kenzie. Je ne parviens toujours pas à comprendre ce qu'il m'a pris, Aaron efface toute notion de bon sens chez moi.

- Pourquoi tu as suivi McKenzie ? Demandé-je soudainement curieuse me rappelant ses paroles avant de quitter le local en trombe.

Il pose son stylo et me détaille un instant perdu dans ses pensées.

- Qui ça ? Demande-t-il perplexe.

- McKenzie, la blonde avec qui tu restes la plupart du temps.

- Oh, la gothique ? Comprend t-il.

Un sourire prend place sur son visage et je sais déjà qu'il va encore dire une bêtise.

- Tu aurais préféré que je reste ?