Cher Journal...

*4*

– J'ai peur de ne pas être à la hauteur de tes attentes, Lei, susurre-t-il en ouvrant les yeux. Je te veux tellement, si tu savais, pourtant l'échec me terrifie... même si je jure devant Dieu de ne pas refaire les mêmes erreurs qu'avant. Avec toi, ce sera parfait... je l'espère. Je ne veux pas te décevoir. C'est contre moi que j'ai juré, Leila.

L'émotion me gagne, je comprends ses craintes. Son impression d'avoir échoué avec Sarah sera toujours présente en Adam, après tout, il l'a retrouvée morte. Elle s'est suicidée alors qu'il est sorti prendre l'air tout simplement. Je me redresse pour déposer un baiser sur ses lèvres tremblantes, et lui prends la main pour le mener chez moi.

Adam ne proteste pas même si son malaise est palpable. Dans l'ascenseur, je l'embrasse encore, le rassure, l'aide à se détendre un peu. L'annonce de l'ouverture des portes me fait gémir dans sa bouche, et ses bras me serrent un peu plus fort avant de nous mener jusqu'à ma porte. Mon cœur bat à tout rompre. L'excitation à son apogée, je suis ravie de voir la même chose dans le reflet de son âme. J'enlève mes escarpins, le guide jusqu'à ma chambre, et toute la fougue d'Adam se mue en une timidité malvenue.

Trouver des mots pour l'encourager me semble inutile, je sais qu'il pourra me combler. Il m'est arrivé de brûler de désir pour un regard voyageur, chose que je ne suis pas prête à avouer. Sans le quitter des yeux, je déboutonne sa chemise, la laisse tomber au sol pour déposer de tendres baisers sur sa poitrine frémissante. Lentement, je me dirige vers son pantalon, mais une poigne de fer m'immobilise, et ma poitrine se comprime d'appréhension.

A-t-il changé d'avis ?

– Non, c'est à moi de le faire. Je dois juste me remettre des émotions que tu crées en moi, Leila. Si tu savais combien j'en ai envie, combien je te désire, combien j'ai hâte... de t'avoir pour moi seul.

Ces derniers mots éveillent d'étranges frissons dans ma nuque, j'ignore comment les interpréter, ils sont vraiment indéchiffrables. Je brûle de désir pour cet homme, pourtant, durant une micro-seconde, j'ai un mauvais pressentiment qui disparaît aussitôt. Son regard bleuté m'absorbe littéralement, il crée le vide en moi, ses gestes me magnétisent. Adam passe sa main sur ma bretelle, la fait glisser le long de mon bras et dépose ses lèvres sur mon épaule. Il recommence de l'autre côté, puis se recule pour observer mon ensemble tout en se mordant la lèvre inférieure. L'attente est insupportable, sans préambule, je me jette sur lui pour reprendre ce qui m'est dû, dévore sa bouche sans retenue. Adam saisit mes fesses, me soulève, et je m'accroche à lui le temps qu'il nous allonge sur le lit.

– Je te veux depuis si longtemps, susurre-t-il en passant sa paume chaude sur mes courbes. Je rêve de ton corps, de ton goût, de tes plaintes alors que je te dévore.

Je déglutis sans le quitter des yeux, satisfaite quand il dépose une nouvelle fois sa bouche sur la mienne. Je sens sa main passer derrière mon dos, il dégrafe mon soutien-gorge, tire le tissu pour libérer mes seins sans interrompre notre baiser. Je courbe mon corps sous la chaleur de sa paume qui caresse mon ventre, monte sur ma poitrine qu'il malaxe tendrement et redescend sur ma culotte qu'il ôte avec impatience. Brusquement, Adam se détache de moi, les lèvres gonflées, le souffle court, il observe mon corps tout en me débarrassant de mon sous-vêtement. Je deviens timide tout à coup. Petite. Fragile... C'est avec un sourire plein de satisfaction que le bel homme arrive à me calmer... puis il enlève son pantalon, mon cœur rate un douloureux battement tant je suis éblouie.

Magnifique !

Il est un Apollon, aussi beau que dangereux. Parce qu'il semble si fort, intouchable, vorace, que respirer devient laborieux.

– Je te voulais à mes côtés, Lei, dit-il en posant son corps sur le mien. Ta présence m'a suffi ... Du moins, j'essayais de le croire. Une fois seul dans mon lit, le soir venu, toutes mes pensées s'affolaient, car je t'imaginais à mes côtés, nue, gémissant mon prénom, et ma main te cherchait vainement dans les draps.