Elliot's song

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Qu'il est difficile de se reconstruire seule après tant de temps auprès de toi.
Ces cinq années ont tellement marqué ce que j'étais. Profondément, j'ai changé. J'ai évolué. Mais toujours dans la perspective de t'avoir près de moi.

Je sais que lorsqu'on est jeune, adolescents et même jeunes adultes (seulement dans nos têtes), on se fait des promesses infantiles. Des promesses de toujours. Des promesses éternelles qui ne dureront pas. Parce que c'est long toujours. Ça dure toute la vie.

J'ai pris ces années en pleine gueule. Sans blague. J'ai vu mon corps changer. J'ai vu mon cœur se briser et se reformer. Mais surtout je t'ai vu toi.

Nous avons eu notre lot de disputes, comme les pages passées ont pu le démonter. Je t'ai aimé. Je t'ai haï. Mais j'ai toujours su ce que je devais ressentir pour toi. Ce que je ressentais au fond de moi. Et je savais que la haine n'était là que pour masquer la colère et la frustration de ne pas pouvoir te gifler en face. 500 kilomètres nous séparaient. Alors, bien que je fus exagérément en colère contre toi, je savais qu'une fois qu'on se retrouverait près l'un de l'autre, l'amour triompherait.

Notre dernière année a peut être été la plus belle finalement.

L'été 2019, j'ai décidé de reprendre contact avec toi. On a passé plusieurs semaines à se parler. A reprendre nos habitudes. Et finalement, on n'avait jamais cessé de partager tout cet amour.
Mon cœur s'est brisé quand j'ai su ce qu'il t'arrivait. Je ne pouvais pas être prês de toi. Tu avais besoin de moi.

Finalement, dans tous les instants les plus durs, les plus cruciaux dans nos vies, on a été là l'un pour l'autre. Je me souviens de ces mois à se téléphoner chaque jour. A se raconter nos vies, dans les moindres détails.
J'ai grandi en 5 ans. Bien plus qu'à n'importe quel autre moment. J'ai évolué mais c'était toujours en ta présence. D'une façon où d'une autre. J'avançais dans l'optique de te retrouver. Parce qu'on aurait droit à notre apogée.

Et cette année 2020, on a eu notre apogée. On n'a pas su géré. Regarde, encore en écrivant ces mots, je prends ta défense. Alors que je sais bien que tu t'es servi de moi en grande partie. Mais je t'ai offert tout ce que j'avais. Je ne le regrette pas. Tu avais besoin d'une amie, je l'ai été. Une copine ? Je l'ai été. Un toit ? Je te l'ai donné. Une chance de te remettre debout ? J'aurais été tes béquilles.

Il y a 7 ans, alors que tu me disais que tu ne méritais pas mon amour, je t'ai répondu ces quelques mots.
"Si seulement tu pouvais te voir à travers mes yeux."
Je t'ai toujours trouvé digne d'amour. Je t'aimais d'une façon que je ne saurais jamais définir. Et c'est ce qui nous définissait.

On a bu, on a fumé, on a fait la fête. On a tenté de se trouver notre place ensemble dans ce monde. Alors qu'on était fait pour avoir des chemins qui s'entremêlaient sans jamais se croiser.

"Us against the world
Just a couple sinner's makin' fun of hell
If I keep you here
I'll only be doing this for myself"

Et ce soir, j'ai besoin d'être honnête. Ce monde me fait peur sans toi. Parfois, je ne sais plus être moi même toute seule. Tu étais la pour me le rappeler. Pour m'encourager et me soutenir. Avec toutes mes insécurités. Mes trop nombreuses incertitudes. Ma peur de l'abandon, de la solitude. Tu gommais ce brouillard en quelques instants. J'avançais, parce que je croyais ce que tu me disais.
Tu n'es pas la pour me rassurer. Tu n'es pas la pour me soutenir. Tu n'es pas la pour me faire rire, ou pour me comprendre en un seul regard. Et tu me manques.

Tu n'es plus là. Tu as fait un choix. Un choix sans connaître toute l'histoire. J'aurais voulu pouvoir te dire ce qu'il s'était vraiment passé. J'aurais aimé que tu saches pourquoi j'étais incapable de parler. Pourquoi j'ai été comme ça avec toi. Je n'en ai pas eu l'occasion. Ce regret-là il restera. Si tu avais pu avoir toute ma version, m'aurais-tu soutenue encore une fois ? Peut-être que je ne veux même pas savoir...

Aujourd'hui, j'apprends à avancer, dans l'optique que tu n'existes plus. Et tu me manques. On était deux âmes en peine. Et on n'a pas réussi à se relever ensemble. Je n'arrive pas à t'en vouloir.

J'ai essayé pourtant. Mais je n'y arrive pas.
Et je crois que c'est ce qui fait que je m'en veux le plus.

Alors sache que j'espère sincèrement que tu vas bien.

Relations Épistolaires Where stories live. Discover now