ʙᴜʀɴɪɴɢ

ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ ₆

❄️⚜️👹🌻

Les coups qui résonnent contre la vitre de ma fenêtre finissent par me tirer de mon sommeil. Le jour n'a pas encore totalement envahi ma chambre, signe qu'il est encore trop tôt pour se réveiller.

Le corps toujours endormi, je tire sur les rideaux et me retrouve nez à nez avec Akira, déjà en pleine forme alors que l'horloge accrochée à mon mur n'affiche que cinq heures et demie du matin.

— La porte est trop conventionnelle pour toi ?

— Je vais super bien, et toi ?

Son air ironique lui vaut une pichenette contre l'oreille. Je m'accoude sur le cadran de la fenêtre tandis qu'il s'installe plus confortablement sur son rebord, luttant contre son envie de gigoter partout tant il est excité.

— Tu pars à quelle heure ?

— On va pas tarder, les garçons m'attendent.

Je relève la tête vers le portail de ma maison, curieuse de les voir. Yuki et Haru me font de grands signes de mains, décidément très heureux d'aller souffrir pendant quinze jours.

— Yuki vient avec vous ?

Le voile de tristesse qui grise le regard d'Akira pendant une fraction de seconde répond à ma question.

— Il voulait juste nous accompagner.

Je hoche la tête et passe une main sur sa joue. Il s'appuie contre ma paume, acceptant volontiers le réconfort qu'elle lui apporte.

— Je lui ai dit de t'appeler s'il a besoin de quelque chose.

La surprise me fait reculer légèrement, mais Aki rattrape ma main pour la remettre à sa place et continue son explication avant que je ne puisse dire quoi que ce soit.

— Il a l'air de te faire confiance. Du moins assez pour s'attarder sur le verdict du médecin. Peut-être qu'il en n'a pas l'air, mais il choisit avec soin les personnes à qui il décide de se livrer sur les choses qui lui tiennent à cœur. Il a beau sympathiser avec tout le monde et se montrer gentil avec la plupart de ceux qu'il croise, son cercle proche compte seulement quelques personnes. A vrai dire, je crois même qu'on est les seuls à y être, Haru et moi.

Son regard se perd dans le mien pendant un moment. Il cherche ses mots, questionne son ressenti. Il se demande s'il n'est pas ridicule de donner autant d'importance à une blessure qui paraît si dérisoire. J'essaie de l'encourager à continuer. Peu importe de quoi il s'agit, il est légitime de parler de ce qui lui tient à cœur. Les semaines qu'il va devoir passer sans Yuki le rendent nerveux et je peux le comprendre. Cet accident ne faisait pas partie des plans qu'ils imaginent depuis des années. Et j'estime que c'est aussi mon rôle de tout faire pour le rassurer si j'en ai les moyens.