Klepsudres

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L'ordre de mission en main, je toquai à la porte de mon futur employeur. Monsieur Dionysos Morgenstern m'ouvrit. Il me toisa de toute sa hauteur, le visage froid.
— C'est pour quoi ?
Je l'observai avec attention et lui tendis l'annonce.
— Je viens pour le métier de servante.
J'esquissai un sourire, auquel il répondit.
— Entrez, je vous prie.

Monsieur Morgenstern me présenta à son majordome Hémon Chalk et à la cuisinière Ismène Chalk. Leur ressemblance n'était pas frappante. Je les dévisageai alors, me demandant pourquoi ils avaient le même nom de famille.
— Vous êtes frère et sœur ?
— Non, me répondit Ismène, nous sommes cousins.
Ils m'expliquèrent le travail que je devais mener. J'avais donc entrepris de commencer le ménage dans la grande demeure.

Au dîner, nous étions tous près du noble Morgenstern pour assouvir ses besoins. Il me demanda de remplir son verre de vin et je m'exécutai. Ismène avait une mine affreuse. Je décidai de lui demander ce qu'elle avait après le dîner.

— Rien, ne t'en préoccupe pas Antigone, m'avait-elle répondue.
Je trouvais cela étrange mais n'y prêtai pas plus attention.
Le soir, alors que j'avais fait toutes les besognes dont je devais m'occuper, Monsieur Morgenstern vint me retrouver dans ma chambre.

— Bonsoir Antigone, vous plaisez-vous donc dans ma demeure ?
En robe de chambre, ne m'attendant pas à trouver quelqu'un, je répondis donc, très gênée :
— Euh... Bien sûr.
— Asseyez-vous, m'ordonna-t-il, alors je m'exécutai.
Il s'assit tout près de moi.
— Vous êtes une très belle jeune femme, vous savez ?
Mes membres se mirent à trembler. Je n'aimais pas le ton qu'il employait.
— ... Comme Ismène ? demandai-je, faisant doucement le rapprochement quant au comportement du Seigneur.
— Effectivement, mais vous avez un plus. Vous m'intriguez.
Il souleva ma robe de mes jambes. Je bondis.
— Arrêtez !
Il se rapprocha dangereusement de moi. Je m'enfuis de la chambre, alors il me poursuivit tout en ordonnant à ses gardes de me bloquer le chemin.
Mais c'est Ismène qui m'arrêta la première.
— Je suis désolée, me dit-elle avant de m'assommer avec un vase.

J'étais nue... et attachée. Dionysos Morgenstern était là. Ainsi Qu'Ismène et Hémon. J'avais repris mes esprits et les fusillais du regard.
— Qu'est-ce que vous me voulez ?!
— Tu es mon jouet maintenant, m'apprit le maître des lieux.
— Certainement pas, vous êtes fou !
Ismène me regarda avec un air triste.
— Tu as signé pour être la servante du maître, et tu es payée. Il ne te tuera pas. Ne t'en fais pas.
— Qu'est-ce qui me force à vous croire ?!
— Tu n'es pas obligée de nous croire... mais tu n'as pas le choix, enchérit Hémon.
Dionysos s'approcha de moi, une dague à la main. Il me coupa légèrement tout le long de la peau protégeant mes côtes.
Je hurlai de douleur.
— Arrêtez, je vous en prie !

C'est alors qu'elle m'apparut pour la première fois. La Déesse Niflheim. Je plissai un œil pour pouvoir me concentrer sur elle. J'étais prise de douleur et n'arrivais pas à parler.
— Je ne vais pas t'aider, Antigone, déclara-t-elle. Il faut que tu le fasses seule. Réfléchis.
Et elle disparut, laissant trace d'une fumée noire derrière elle.

Je ne comprenais pas. Je ne comprenais vraiment pas. Mais la fumée rentra en moi.
Et le sang gicla.

Dionysos mourut. Et je me libérai de mes liens. Ismène et Hémon étaient couverts de sang. Le massacre devant moi me pétrifia un instant. Je me fis violence pour reprendre des forces et m'enfuir en courant du manoir, ne souhaitant jamais y retourner.


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⏰ Dernière mise à jour : Apr 18, 2022 ⏰

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