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Mai 2024. Paris.

Je marche d'un pas pressé pour ne pas louper le métro que j'entends arriver alors que je suis en train d'emprunter les escaliers. Aujourd'hui, j'ai pris ma journée, sans rien dire à Ken. Je n'avais pas envie qu'il s'inquiète et qu'il n'aille pas au studio alors qu'il a un album à préparer depuis quelques mois déjà.

Je m'assois sur les strapontins, écouteurs vissés dans les oreilles et je ne peux m'empêcher d'amener mon pouce à ma bouche et de mordiller mon ongle. J'avais pourtant juré d'arrêter. Mais je suis beaucoup trop stressé. Et le retard sur la ligne n'arrange rien à mon état.

Je hoche discrètement la tête au rythme de la musique qui s'infiltre dans mes oreilles. C'est Ken qui a bien voulut me faire écouter un son qu'il a finit il y a quelques jours. J'ai dû batailler pendant de longues minutes mais il a finit par accepter prétextant que de toute manière elle était nulle et qu'il ne la mettrait sûrement pas sur son album.

Je pourrais lui donner pleins de raisons pour lui donner tord, sachant que le son est beaucoup trop propre pour ne pas qu'il y figure. Même si il parle de notre pseudo-rupture que nous avons eût il y a quatre ans et que ça m'a fait tout drôle d'y repenser lorsque j'ai écouté la musique pour la première fois. Je pense que c'est pour ça qu'il ne voulait pas vraiment me la passer.

Ken et moi on s'était embrouillé pour de la merde, qu'on se le dise, et comme nous avons de fort caractères tous les deux, on s'étaient emportés en se balançant des choses que l'on ne pensait même pas, à la figure. Résultat, on ne s'était pas vu pendant plusieurs jours, se fuyant l'un et l'autre alors que chacun de notre côté, la seule chose que nous voulions, c'était de nous retrouver. Fierté à la con.

On était arrivé en même temps en bas de notre immeuble où nous partagions un appartement, avant de se jauger pendant plusieurs secondes et d'exploser de rire, nous trouvant complètement stupide d'avoir réagit comme nous l'avions fait. Ken s'était approché de moi, je l'avais pris dans mes bras et nos lèvres s'étaient collés avec fougues les unes contre les autres, afin de sceller nos retrouvailles.

Je sors de mes pensées lorsque la voix féminine du métro annonce l'arrêt où nous nous trouvons et auquel je dois descendre. Je n'ai même pas vu que que l'on est déjà arrivé.

Je serre mon sac contre moi et monte les escaliers afin de rejoindre le chemin qui mène à la sortie du métro. Je sens mon cœur palpiter de plus en plus fort et les larmes ne cessent de monter jusqu'au bord de mes yeux, ayant pour seul but que de s'échapper et s'échouer le long de mes joues. Je me retiens du mieux que je peux.

Je marche de longues minutes tout en ayant mal au crâne, et arrive enfin à destination. Je pousse la lourde porte comme je peux et m'adresse à la secrétaire pour lui dire que j'ai rendez-vous.

« - Vous pouvez aller attendre dans la salle d'attente bleu au fond à droite, son rendez-vous précédent est bientôt terminé, elle me sourit doucement. »

Elle me regarde avec peine et je prend sur moi pour je lui faire aucune remarque parce que je comprend son point de vue, elle doit en voir défiler des personnes à longueur de journée.

J'accède à la salle d'attente et pose mes fesses sur une des chaises après avoir dit bonjour aux personnes qui se trouvent dans la pièce.

Cinq minutes plus tard, le docteur que je vois deux fois dans l'année, arrive et me sourit avec de me serrer la main.

Il m'invite à le suivre et referme la porte derrière lui lorsque nous sommes tous les deux rentrés dans son bureau.

« - Alors mademoiselle Lellouche, qu'est-ce qui vous amène? Nous ne devons pas nous voir avant six mois, il croise ses mains entre elles. »

  taiyō • 𝐧𝐞𝐤𝐟𝐞𝐮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant