quarante-cinq

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Décembre 2015. Paris.

J'enfile ma grosse doudoune que j'ai pas ressortie depuis l'hiver dernier et enroule une écharpe autour de mon cou, avant de refermer la fermeture jusqu'en haut. C'est pas le moment de tomber malade.

Je prend mon sac à dos et mon skate en main et sort de mon immeuble après avoir refermé la porte de mon appartement.

Je brave le vent comme je peux mais je n'ai pas le choix, parce que j'ai clairement la flemme de prendre le métro et je dois absolument arriver avant que Clément parte. Ce qui est quasiment impossible si je prend ma voiture, à cause des bouchons.

Je monte sur mon skate et commence à dévaler les rues de Paris, déjà bien animées. Il est sept heures du mat et les gens commencent à partir pour se rendre à leur travail. Il y a même des jeunes qui finissent leur soirée et qui partent se coucher.

Et il y a moi, qui n'ai pas réussie à dormir de la nuit, beaucoup trop inquiète pour mon ami. Clément doit se faire opérer aujourd'hui, afin d'avoir une greffe du pancréas, il a réussit à avoir un donneur et les médecins ont direct programmé son intervention. Ça me rend très heureuse pour lui. Mais d'un côté je flippe.

J'ai du mal à voir que le bon côté des choses, et je me pose donc pleins de questions qui n'ont pas lieu d'être. Telles que si l'opération ne réussit pas? et si il rejette l'organe qu'on lui transplante?

Mais je sais que je ne dois pas penser à ça, j'en ai fais part à Clém' et c'est lui qui m'a rassurée alors que ça aurait dû être l'inverse. C'est n'importe quoi.

Akram ne peut pas venir ce matin, il n'a pas pu se libérer du taffe et n'a pas le temps de pouvoir passer en coup de vent avant d'embaucher. C'est pour cela qu'il a passé la soirée d'hier avec lui, lorsque c'est moi qui n'était pas disponible, puisque j'ai dû travailler aux studios un peu plus tard, afin de pouvoir avoir ma journée.

Je décide de m'arrêter dans une boulangerie pour acheter un pain au chocolat et une canette minute maid à l'orange. J'aurais aimé en prendre pour Clém' mais il doit rester à jeun. Foutu protocole.

En sortant de l'enseigne, j'emprunte le passage piéton afin d'aller en direction de la rue perpendiculaire à celle sur laquelle je suis et je manque de me faire renverser par une voiture qui déboule de nul part, à toute vitesse.

« - Fils de pute va !, je lui gueule. »

Le mec m'a mit en rogne, les parisiens savent vraiment pas conduire, c'est un fait. Heureusement pour moi, il ne me calcule pas plus que ça, j'aurais eu la flemme de me prendre la tête avec un connard dès le matin.

Une trentaine de minutes plus tard, j'arrive enfin au centre hospitalier. Je prend mon skate à la main et monte les dizaines de marches pour arriver à l'entrée où se trouve les portes automatiques.

Je marche jusqu'au bureau de l'accueil, où une secrétaire se trouve. Une fois devant, je constate qu'elle me regarde hyper mal. Je peux comprendre que ce soit chiant de rester assise toute la journée sur une chaise et de voir défiler des centaines de personnes mais c'est gratuit un sourire, surtout que nous sommes le matin. Je passe au dessus de ça et attends qu'elle prenne la parole, après que je lui ai dis bonjour.

« - Bonjour, qu'est-ce que je peux faire pour vous? »

Je pose mon bras sur le comptoir.

« - Je viens voir mon ami avant qu'il parte en salle d'opération. J'aimerais savoir le numéro de sa chambre, s'il vous plaît.
- Son nom, s'il vous plaît?
- Clément Di Fiore. »

  taiyō • 𝐧𝐞𝐤𝐟𝐞𝐮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant