Chapitre 1

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Mon réveil sonna dans un tintement insupportable sans avoir le tact de me laisser terminer mon rêve. Mon premier réflexe fut de faire cesser ce bruit puis de me redresser dans mon lit. Je n'étais pas spécialement un lève-tard, j'étais même du genre à considérer que les journées étaient trop courtes et que peu dormir permettait de palier à cet inconvénient. Certains jours cependant, je sentais le manque de sommeil me peser dans les tâches que j'avais à faire.

Une fois mon jean enfilé et un t-shirt passé, je réfléchis quelques instants à ce que j'avais prévu pour ma journée. Je devais tout d'abord me rendre au café où j'étais employé pour rentrer les cartons des commandes. Après ça j'enchaînais deux cours rasoirs en amphithéâtre avant d'aller faire le service pour le début de soirée. C'était une journée typique de mon début d'année, un programme ni enthousiasmant ni insurmontable. J'avais beau repasser tout ce que j'avais dans les prochaines heures, strictement rien ne me donnait la moindre envie de sourire. Avant de trop me perdre dans mes pensées, je me levai et piquai vers la salle de bain.

Je passais d'abord ma tête sous l'eau pour me réveiller. Le jet froid de ma douche acheva de me faire émerger complètement du sommeil. Cinq minutes ensuite pour me coiffer et faire mon sac et j'étais sur le palier, prêt à partir. C'était un avantage de cet appartement minuscule, il n'y avait pas de quoi s'éparpiller. Le salon qui faisait quelques mètres carrés faisait une chambre très convenable. Il me suffisait d'allonger le canapé et avec quelques coussins, le tour était joué. Je n'avais pas aménagé l'endroit, tout était plus ou moins là lorsque j'étais arrivé. Le coin cuisine et la salle de bain me permettaient de largement vivre par mes propres moyens, je vivais au rythme qui me plaisait. Le seul inconvénient était que la pièce principale était un peu petite pour y recevoir mais ce n'était de toutes manières pas dans mes projets.

Une fois sorti, je marchais dix minutes dans le froid de janvier, les mains dans les poches. Mon quartier était constitué d'immeubles de quelques étages. C'était peuplé mais on n'y étouffait pas, ce matin par exemple, seulement quelques passants se trouvaient sur le même trottoir que moi.

Il faisait pratiquement 0° mais cela ne me dérangeait pas plus que ça. Je n'étais pas frileux et j'étais bien assez habillé avec mon blouson. Cela me tenait chaud au détriment de mon style vestimentaire. Mon apparence était pourtant bien l'un des seuls points dont je me souciais. Je me trouvais plutôt beau physiquement alors j'aurais été stupide de ne pas en profiter.

Aujourd'hui par exemple je m'étais contenté d'un pull-chemise bleu marine et d'un pantalon taille haute sous mon manteau d'hiver. Je n'avais aucune connaissance de la mode mais je parvenais en général à trouver des choses agréables à l'œil tout en épargnant mon portefeuille. Mon dressing n'était pas bien rempli mais j'avais autant de quoi travailler que de quoi sortir. Ce qui manquait étaient davantage les occasions de me faire beau.

Sur le reste de mon physique, je me débrouillais. Ma coupe de cheveux était très simple mais j'en prenais soin en allant régulièrement chez le coiffeur. Je faisais un minimum attention à ma peau et je mettais du vernis sur mes ongles, rien d'extraordinaire. Le maquillage n'était pas quelque chose qui me rebutait mais je n'avais aucune connaissance sur le sujet et personne pour m'y introduire donc je m'étais résigné à ignorer ce plaisir.

En arrivant au boulot, j'eus pour m'accueillir une bien mauvaise surprise. La personne qui ouvrait et installait le service avait également pour mission de rentrer les cartons que les livreurs déposaient devant la porte. Ce matin cependant cette personne, c'était moi et il y avait bien plus de colis que d'habitude. Un besoin supplémentaire d'ingrédients sans doute, pour être honnête ça ne me fascinait pas donc je me contentais d'exécuter.

Après avoir soupiré et maudit mes collèges une bonne minute, je me retroussai les manches et je me mis à la tâche. Je n'avais pas le choix de toutes manières, je n'allais pas arriver en amphithéâtre à l'heure sinon. Le regard des gens ne tue pas mais entrer en retard sous les yeux de deux cents personnes, très peu pour moi. Ranger la marchandise et faire chauffer les machines ne dura pas bien longtemps. J'étais plus fin que musclé mais à force de travailler ici, je commençais à m'épaissir un peu. Après avoir terminé, je fermais le coffee shop derrière moi et me mis en route vers le tramway. Selon mes calculs j'allais arriver pile à l'heure.

-En Pause- Les enfants perdus (Stray Kids) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant