Les voyageurs

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Voilà que nous sortons

Dans l'écume

Éraillée de l'hiver,

Les cris du couteau

Sous les gorges affamées

Nous servent

De tremplin

Pour distribuer

Le chant du coq

Aux pieds d'un sursaut

Frêle.

C'est avec les fêlures

Boiteuses de nos sueurs

Que l'auguste bonté

Nous envoie pondre

La vocation du poète

Sur les baisers

Que nous accrochons

Au sommet

du chagrin.

Un peu de paix,

Un peu de cœur,

Mais surtout

Un peu de poussières

Magiques sur ces pages

Maculées

Par les restes du trépas

Dans l'attente d'un sourire.

C'est un jour

Où nous portons

Des redingotes

Roses saumon

En espérant qu'un vent

Arnaqueur

Nous propulse dans la mâchoire

D'un nuage colérique

Qui nous laissera tomber

Sans parachute.

Ce sera un jour

Où la terre s'élargira

Encore plus pour accueillir

Notre chute

Sous forme de graines

Pour se nourrir.

Par ces beaux vers

De rien du tout,

Nous proclamons l'urgence

De la vie dans sa beauté

Et condamnons l'excès

De la mort dans sa froideur,

Parce que la douceur

De nos plumes fait résonner

Le tambour du vaudou.



Le combat des vocablesOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz