Chapitre 0 : Prologue

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D'autant que je me souvienne, je ne me suis jamais battu pour rien dans ma vie. Aucun élément n'avait suffisamment retenu mon attention pour mériter un tel entêtement de ma part. L'ensemble de ce que je possédais ou étais aujourd'hui l'était parce que c'était comme ça et pas parce que je l'avais cherché.

J'avais par exemple décroché une bonne fac de droit en ville sans avoir des masses eu besoin de travailler. Rien que les matières auxquelles j'assistais en elles-mêmes ne m'intéressaient pas, j'avais jeté mon dévolu sur le droit mais ç'aurait très bien pu aussi être le tricot, à vrai dire je m'en fichais. J'avais tout juste étudié assez dans mon école de campagne. Au collège puis au lycée ensuite je m'étais débrouillé sans jamais faire de vague ni jamais m'attacher.

C'est comme ça que je m'étais retrouvé à dix-huit-ans sans un seul ami d'enfance ou quiconque à appeler pour raconter ma vie. Pour mes camarades, j'étais une sorte de curiosité mais personne n'était jamais venu m'embêter en raison de ma solitude. Je n'avais jamais concrètement fui le contact des autres gens de mon âge, j'avais simplement vécu à l'écart, comme ci c'était ainsi que je devais vivre et pas autrement.

Mes parents étaient là pour moi bien sûr mais pour être honnête, je ne le leur avais jamais demandé. Quelle déception ce devait-être pour eux. Ils s'étaient isolés de leur famille respectives afin de vivre leur histoire d'amour et d'élever leur enfant. Tout ça pour se retrouver avec un fils distant et désagréable tel que moi. Je ne m'étais jamais comporté cruellement et surtout pas à leur égard, je n'avais juste pas la fibre familiale... voir pas de fibre tout court.

D'autant que je me souvienne, je n'avais jamais eu de passion. Je m'occupais bien sûr mais rien qui ne pouvait s'approcher d'une activité que j'aimais pratiquer avec assiduité. Je traînais sur Internet, je lisais ce qui me tombait sous la main : livres, mangas, cours... Malgré toutes ces tentatives de trouver quelque chose de satisfaisant, rien n'avait vraiment retenu mon attention.

Contrairement à ce que beaucoup de gens murmuraient dans mon dos depuis mes plus jeunes années, je n'étais pas dépressif. J'en étais pratiquement certain. À 90%, ça laissait une bonne marge.

Je savais apprécier de petits plaisirs du quotidien : manger un bon plat, réussir plus de trois ricochets sur l'eau, avoir son train pile à l'heure, refermer un livre après l'avoir fini... Mais rien d'excitant qui me fasse me sentir en vie.

C'était dans cet objectif que je m'étais débrouillé pour quitter tout ce que j'avais connu jusqu'ici et venir en ville. Pour trouver quelque chose qui fasse battre mon cœur. Un garçon, une fille, un métier, un lieu, une musique, n'importe quoi. L'une des rares certitudes que j'avais réussi à me faire avec les années était qu'une telle chose existait.

Six mois dont l'été étaient passés depuis mon installation dans le centre-ville. Mes parents m'avaient généreusement loué une chambre d'étudiant quand j'avais été accepté à l'université.

Dès mon arrivée, je m'étais mis à la recherche d'un petit boulot à faire sur le côté. Si je n'avais rien pour m'occuper, autant me faire un peu d'argent. Il m'avait suffi d'écumer le quartier pour trouver un coffee shop à quinze minutes porte à porte de chez moi qui cherchait un vendeur sans expérience. Ma chance m'avait à nouveau aidé, c'était parfaitement ce que je cherchais.

Dans le reste de mon temps libre, je n'étais pas resté à attendre sans rien faire un signe de la providence. J'étais sorti dans des bars, j'avais marché de jour comme de nuit, en me perdant bien souvent dans le métro. J'avais même passé la nuit chez une fille avec qui j'avais sympathisé lors d'une soirée organisée par les étudiants de ma promo mais là non plus, rien de bien fascinant. Ç'avait été une bonne expérience mais de là à la considérer comme marquante...

Chaque jour passant, je désespérais de plus en plus. Existait-il seulement quelque chose dans ce monde qui pouvait me divertir plus de quelques minutes ? En essayant de trouver la réponse, je continuais à alterner entre cours et travail sans vraiment savoir pourquoi. Probablement car j'imaginais que la réponse deviendrait évidente en me levant un matin.

Bref, Kim Seungmin, 19 ans, 1 mètre 78. Pour faire simple, je ne crois en rien, je ne déteste rien mais je n'aime rien non plus. J'espère qu'un truc viendra un jour me sauver de cette vie ennuyante à mourir. J'ai comme l'impression que je suis voué à faire semblant de vivre pour toujours. 

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Bienvenue à tous sur cette histoire autour de Stray Kids ! Je compte poster plusieurs chapitres dans les semaines qui viennent afin que vous puissiez davantage en voir sur cette aventure. 
Si vous avez des questions sur le format ou l'histoire en elle-même, n'hésitez pas ! 
À très vite !

-En Pause- Les enfants perdus (Stray Kids) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant