𝐁𝐚𝐛𝐲-𝐬𝐢𝐭𝐭𝐞𝐫

Chapitre 9

Quand je me réveille, après avoir pensé maintes et maintes fois à Jack, vous vous doutez bien que je suis fatiguée. Pour cacher les cernes qui ont décidé de décorer mon visage, je mets de l'anticerne que je ne mets presque jamais. Au moins comme ça, personne ne verra que j'ai passé une "mauvaise nuit".

Sur la route, alors que j'écoute des musiques de Taylor Swift, je repense à ce que m'a dit Jack. Sa façon de réconforter les gens est étonnante, mais il trouve toujours les bon mots. Il n'empêche que je n'ai pas envie qu'il devienne mon psychologue personnel. J'vous jure, je suis gênée à chaque fois qu'il essaye de me réconforter.

Ce n'est pas son travail. Lui il me paye pour que je garde sa fille, non pas pour m'écouter parler. Et même s'il m'a dit à plusieurs reprises que ça ne le dérange pas, je ne dois pas en abuser. De toutes façons je compte bien m'excuser auprès de lui ce matin.

*

- Elle s'est levée à minuit pour se relever à quatre heures, m'explique le chanteur lorsque j'arrive chez lui. Du coup elle dort encore.

On dirait qu'il n'y a pas que moi qui ai mal dormi cette nuit.

Remarque je profite de l'occasion pour parler à Jack.

- Jack, commencé-je en me grattant la nuque, par rapport à hier...

- Oui ?

- Je suis encore désolée que tu aies joué les psychologues avec moi.

Il semble amusé par ce que je viens de dire, vu son petit sourire qui se dessine au coin de ses lèvres.

- Vic, je t'ai déjà dit que si tu as besoin de te confier je suis là. Ca ne me dérange pas le moins du monde, de toutes façons mes amis m'ont toujours dit que réconforter est mon point fort. Autant en profiter pour remonter le moral des gens.

WoW, je ne m'attendais pas à ce qu'il me dise ça. Je pensais entendre quelque chose du genre "Ce n'est rien t'en fais pas". Or là il s'est décidé à me montrer que je peux entièrement me confier à lui.

Ce qui est quelque chose de rassurant, au moins je suis certaine que je ne l'ennuie pas.

- Et sinon, dit-il comme pour changer de sujet, mon groupe a décidé de faire une sortie dans quelques jours. Tu voudrais venir avec nous ? Après tout ils t'ont beaucoup appréciée.

Je suis touchée de l'apprendre, malheureusement je ne veux pas déranger.

- C'aurait été avec plaisir mais je ne veux pas m'imposer.

- Tu ne t'imposes pas, je t'invite après tout. Et puis je sais qu'ils seront contents de te revoir.

- Oh, eh bien pourquoi pas.

- Haha, c'est assez simple de te faire changer d'avis, me taquine-t-il.

Je n'ai rien à perdre, de plus j'ai bien envie de passer un peu de temps avec cette bande de fous.

- Il faut croire que tu as des éléments convaincants.

- Mh... je l'admets.

Nous rions tous les deux avant d'être interrompus par les petits cris de Lavender. Je vais de ce pas là chercher. Comme d'habitude, histoire de la calmer, je lui fais entendre ma voix. Ses petits pleurs s'arrêtent net.

- Coucou ma belle, lui dis-je en arrivant au niveau de son berceau, viens là ma chérie. Tu as mal dormi il parait ? Je vais t'emmener prendre un bon bain, ça va te faire du bien.

Je la sors de son berceau.

- J'emmène ta fille à la douche vu qu'elle a pas mal transpiré: ça doit la déranger.

- Tu as raison, et puis ça m'étonnerait qu'elle ait très faim. Je te la laisse, je dois y aller. Passez une bonne journée toutes les deux.

- Passe une bonne journée aussi, à ce soir.

- A ce soir.

Il s'empare de ses clés de voiture avant de quitter la maison. J'emmène donc la petite prendre une bonne douche qui lui fait le plus grand bien, puis je l'habille d'une belle robe blanche. On dirait une véritable princesse.

Je prends une photo en guise souvenir, avant de préparer son petit déjeuner. Je l'ai posée sur sa chaise haute de façon à l'avoir à l'œil. Une fois que son biberon est prêt, je le lui donne et elle l'avale toujours aussi goulûment.

Mais alors que je croise son regard, elle me sourit, ce qui fait que le liquide coule de sa bouche comme une petite rivière. Immédiatement je lui retire son biberon.

- Eh beh alors Lavender, on ne rit pas quand on mange, lui dis-je tout en essuyant sa bouche.

Résultat, elle sourit de plus belle, fière de sa petite bêtise. Tss, quelle coquine.

*

L'après-midi, je décide d'aller me promener avec la petite. Il fait bon, et puis au moins ça nous occupera un peu. 

- On va se promener Lavender ? Il fait super beau aujourd'hui. 

Je mets la petite princesse dans sa poussette, vérifie que je n'ai rien oublié pour elle, puis nous sortons de la maison. Cette fois-ci je décide de l'amener en ville plutôt qu'au parc, on va faire les boutiques ensemble.

Nous nous arrêtons dans un petit magasin de vêtements, j'ai besoin de voir si ils ont des vestes cintrées de couleur crème. Pendant que je fouille parmi les nombreuses vestes existantes, j'entends la vendeuse parler à Lavender. 

- C'est votre fille ? Me demande-t-elle visiblement curieuse.

- Oh euh... non. Je la garde en tant que baby-sitter.

- Ah je vois. Elle est adorable.

- Haha, je l'avoue. Elle s'appelle Lavender. 

- Quel beau prénom. 

Elle continue de surveiller la petite princesse tandis que je trouve enfin la veste que je cherche depuis presque un mois. Je l'enfile rapidement par dessus mon t-shirt, avant d'aller la payer. Nous quittons ensuite la boutique et le même schéma se répète tout le long où je m'arrête dans des magasins: Lavender fait craquer tout le monde. 

*

- Ta fille a du succès, les clients n'arrêtaient pas de la complimenter. Une vendeuse m'a même demandé si j'étais sa mère, expliqué-je à Jack qui est rentré il y a de ça dix minutes.

- Haha, j'avoue que Lavender est magnifique. En vrai t'aurais pu te vanter et dire à la femme que tu es sa mère. 

- T'es fou ? On n'a aucune ressemblance. 

- Et alors ? Les gens l'auraient même pas remarqué. 

- Ouais bon, changeons de sujet.

- Tu veux parler de quoi ?

- De la sortie prévue avec tes potes ? Ce serait quand exactement ?

- Mh, dans deux jours peut-être. On en a reparlé et ils sont super contents que tu viennes avec nous.

- Ah oui ? 

- Ouais, me répond Jack comme s'il s'agit d'une évidence, ils t'ont beaucoup appréciée. Par contre j'te préviens qu'une journée avec eux demande beaucoup d'énergie, termine-t-il en riant.