CHAPITRE TROIS

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CHAPITRE TROIS

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"PANIQUE"

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ON SE REVOIT PLUS TARD

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Mon cœur battait si vite contre ma cage thoracique que j'avais l'impression qu'un lapin y était piégé. Il m'était difficile d'avaler et ma bouche était sèche alors que je regardais avec horreur les multiples visages des infectées qui mordaient, grattaient et cognaient contre la petite fenêtre de la cabane. Il n'y avait pas d'issue et qui sait combien de temps je passerais coincée ici... Je ne savais même pas si les portes ou même les murs résisteraient aux coups et aux poussées incessants des infectés. Poussée contre le mur le plus éloigné de la porte, j'ai ramené mes genoux contre ma poitrine et j'ai enroulé mes bras autour de moi. Je ne pouvais même pas me résoudre à pleurer ou même crier, j'étais figée de peur. J'aurais dû savoir que quelque chose comme ça allait arriver. À quoi est-ce que je m'entendais ? Je pense que mon cerveau avait encore du mal à croire qu'il y avait un danger imminent à l'extérieur et c'était pour ça que j'avais été si confiante de sortir.

Je pouvais sentir que je transpirais abondamment, mes cheveux collaient à mes joues et à mon front et j'avais de la bave aux coins de ma bouche. Depuis combien de temps étais-je ici ? Il me semblait que ça faisait des heures, mais ça ne faisait probablement que quelques minutes. Je pense que je n'avais jamais eu aussi peur de toute ma vie et les cris et les gémissements des infectés n'ont pas du tout aidé à me calmer.

Je fermai les yeux et me concentrai sur ma respiration erratique, essayant de la ralentir. Cela ne fonctionnait pas alors j'ai rouvert les yeux et j'ai regardé autour de moi pour cinq choses que je pouvais voir... Une paire de ciseaux, un tas de bûches pourries, une pelle, un seau et une vieille chaise de camping... quatre choses que je pouvais toucher... la poussière sur le sol, le mur derrière moi, mon t-shirt, un petit caillou près de mon pied... trois choses que je pouvais entendre... avec tout ce bruit, je ne pouvais entendre que les coups des infectés sur les murs! Fermant à nouveau les yeux, je me concentrai sur un autre son que celui-là... ma respiration, le vent dehors, quelqu'un criant mon nom-

Quelqu'un criant mon nom !?

J'ai rouvert les yeux et j'ai sauté sur mes pieds alors que je continuais d'entendre quelqu'un m'appeler. Les infectés à la fenêtre semblaient l'avoir entendu aussi et certains d'entre eux se détournèrent de la remise pour regarder vers la maison. Mes yeux s'écarquillèrent et ma respiration se coupa. C'était Marianna ! Je me suis précipitée vers la fenêtre maintenant qu'il n'y avait plus d'infectés qui frappaient dessus et j'ai regardé avec choc la fille aux cheveux bruns debout sur le porche avec un petit couteau de cuisine dans les mains. Elle ne pourrait pas se défendre avec ça ! Qu'est-ce qu'elle foutait ? Elle allait se faire tuer !

Je ne semblais pas être la seule à penser qu'elle était idiote car Daniel s'est précipité hors de la maison et l'a repoussée à l'intérieur en brandissant mon petit pistolet dans ses mains. Il lui cria quelque chose et elle recula de peur et de culpabilité, fermant la porte coulissante. Je pouvais voir Agnès et Tom derrière elle, à l'intérieur de la maison. Seul Daniel était dehors. Nos yeux se rencontrèrent et il m'envoya un bref signe de tête comme pour m'assurer de quelque chose. Je n'ai pas pu l'empêcher de se précipiter dans les escaliers et de commencer à tirer sur l'infecté le plus proche. Il n'était pas le meilleur au tir mais quelques balles ont atteint leur cible. Il a couru vers la remise en leur tirant dessus, alors j'ai rapidement éloigné l'établi de la porte et je l'ai ouverte pour sortir. Apparemment, ils étaient attirés par le son, alors je n'ai pas crié en sortant et j'ai décidé de me précipiter vers Daniel. J'avais besoin de le joindre avant qu'il ne vide son chargeur. Cette arme de poing n'avait de place que pour 13 balles et il les gaspillait rapidement.

Agrippant ma batte, j'ai frappé l'infecté qui se tenait entre nous dans la tête et j'ai rejoint Daniel. D'après les pop distinctifs d'un coup de feu que j'avais réussi à entendre, il lui restait peut-être quatre balles et nous devions entrer rapidement à l'intérieur.

- Il ne peut pas te rester plus de quatre balles et c'est si le chargeur était plein ! lui ai-je dit en donnant un coup de batte à un autre infecté qui s'est approché un peu trop près. Heureusement, ils n'étaient pas trop rapides. Il faut qu'on retourne à l'intérieur ! ai-je ajouté et il a hoché la tête, essoufflé.

- Toi d'abord, dit-il et j'obéis, ne voulant pas passer plus de temps dehors.

Je l'ai entendu tirer et je me suis retournée pour voir qu'il avait été encerclé. J'ai crié son nom et j'ai regardé avec horreur la file d'infectés qui arrivait lentement dans le jardin. Il devait y en avoir au moins vingt. En balançant ma batte, j'ai essayé de retrouver Daniel qui avait maintenant tiré toutes ses balles. J'ai attrapé son bras entre les corps des infectées qui étaient trop concentrés sur mon ami impuissant pour se soucier de moi et je l'ai tiré hors de la foule puante. Je l'ai attiré contre moi et nous avons couru vers le porche. Je me suis arrêtée en haut des escaliers et j'ai commencé à frapper ma batte contre les escaliers en bois pour les casser. Il n'a pas fallu beaucoup d'efforts pour les rendre inutilisables. Il ne faisait aucun doute que les infectés trouveraient un moyen de grimper sur le porche mais cela les ralentirait.

J'ai ensuite poussé Daniel à l'intérieur et nous nous sommes tous les deux appuyés contre la porte vitrée, respirant fortement. Nos trois amis nous regardaient, choqués, à quelques mètres de nous.

- Mec, dit Tom en désignant le bras de Daniel.

Nous nous sommes tous tournés vers lui et avons regardé avec de grands yeux la marque de morsure sur son poignet.

- Putain, jura-t-il en levant les yeux vers nous d'un air suppliant. Je suppose que je ne l'ai pas senti...

- Mec, fous le camp d'ici, gronda Tom, la peur évidente sur son visage même s'il essayait d'avoir l'air seulement en colère. Tu vas tous nous tuer!

- Allez, mec, je ne peux pas y retourner, ils vont me dévorer ! supplia Daniel, ses yeux se tournant tristement vers moi alors que je m'éloignais lentement de lui.

J'ai arrêté de bouger. Je n'avais jamais vu autant de douleur dans ses yeux auparavant. Regardant Marianna qui avait les larmes aux yeux, je la vis se diriger vers lui. Elle attrapa sa main et se tint entre lui et Tom qui se tenait, menaçant devant elle, les yeux plein de colère et de douleur.

- Nous ne le renvoyons pas dehors, lui lança-t-elle en lançant un regard noir au grand garçon devant elle.

- Il pourrait être immunisé, j'ai pris la parole et tous les regards se sont tournés vers moi. Je me raclai la gorge, ne sachant pas vraiment où je voulais en venir. Je ne pouvais tout simplement pas me résoudre à vouloir qu'il sorte d'ici pour mourir.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Tom grogna, tournant sa large silhouette vers moi.

- Tu te souviens quand toute notre classe a attrapé la varicelle sauf toi et quelques autres parce vous étiez immunisés ? Peut-être que c'est quelque chose comme ça, j'ai essayé d'expliquer. Mon père en savait beaucoup sur les virus et il m'avait transmis ces connaissances, mais il était difficile de l'expliquer à mes amis qui n'y connaissaient rien.

- Arrêtes, Ryanne, dit soudainement Daniel qui sonnait démoli. Ça sert à rien, tu sais bien qu'il a raison.

Je ne pouvais pas savoir ce que ça faisait quand notre meilleur ami nous envoyait à notre mort et je ne voulais pas le savoir. Mes yeux se sont déplacés vers Agnès involontairement, mon coeur se resserrant.

- Non! Pleura Marianna, des larmes coulant le long de ses joues roses, des sanglots secouant son corps entier.

Il eût un long moment de silence tendu où tous les yeux étaient rivés sur les deux garçons. Tom semblait bien décidé et Danielle lui, avait l'air abattu. Il avait clairement accepter sa mort.

- Une nuit, dis-je abruptement, une nausée s'emparant de moi. Je ne voulais pas être celle qui prenait les décisions sur la mort de mes amis. Je me suis tournée vers Tom. Une nuit enfermé dans la salle de bain, au matin on pourra décidé de...

- De ce qu'on fait avec moi, Danielle murmura quand il fût clair que j'étais incapable de finir ma phrase, sa voix triste et affaiblit.

Ma gorge était sèche et serrée, me donnant presque envie de la gratter avec mes ongles comme pour retirer ce qui m'empêchait de respirer proprement. Mais on ne pouvait pas simplement se débarrasser de la culpabilité et de la tristesse en se grattant le cou.

- Tu es mieux d'avoir raison, me grogna Tom, pointant son index directement vers ma poitrine de façon accusatrice avant de se détourner et de quitter la pièce.

Il était vraiment difficile de le voir comme ça. Je savais bien que la mort de Daniel allait le hantée pendant des mois après et qu'il prenait le rôle du méchant pour nous éviter - les filles et moi - de prendre la décision horrible.

- Ne me laissez pas me transformer en l'une de ces choses, murmura Daniel et je me suis retournée pour le regarder, surprise de voir des larmes aux coins de ses yeux. Tuez-moi s'il le faut...

Marianna laissa échapper un dernier sanglot avant de sortir de la cuisine en courant, les mains sur la bouche. Mon coeur se brisa pour mes amis. Agnès décida de suivre Marianna alors je suis restée aux côtés de Daniel.

***

La nuit approchait et je me suis rendue à la salle de bain du deuxième étage avec Daniel qui, même s'il n'était pas encore un infecté, avait l'air mort. Le peu de vie qu'il avait réussi à ramener dans ses yeux maintenant qu'il n'était plus sous l'influence d'aucune drogue avait complètement disparu. Il avait l'air d'une de ces poupées Ken sans les abdos et le sourire aux dents blanches parfaites. Sans vie et torturé par les mains abusives d'un enfant sans pitié.

Il tressaillit légèrement quand je plaçai ma main sur son dos - un essai de geste amical - et me regarda, ses yeux hantés par la peur alors que nous montions les escaliers.

- Ryanne, chuchota-t-il lorsque nous atteignirent le haut des escaliers. Promets-moi que tu vas faire tout en ton pouvoir pour m'empêcher de me transformer. Je préfère être mort.

Mon estomac se resserra et les nausées sont revenues, deux fois plus intenses cette fois. Pouvais-je faire cette promesse? Serais-je capable d'abattre quelqu'un d'autre? Chaque fois que je fermais les yeux, je pouvais voir le corps de mon pauvre père s'affaisser sur le sol froid de ciment du garage, une balle entre les yeux, le fusil dans mes mains.

- Daniel-

- Promets-moi! Hurla-t-il et je fis un pas vers l'arrière, surprise.

Il avait les yeux injectés de sang et je ne pouvais ignorer les veines mauves et bleus qui ressortaient autour de la morsure sur son bras. J'ai hoché de la tête rapidement, mon coeur battant hystériquement contre ma cage thoracique. Il a semblé se calmer un peu quand j'ai accepté et nous avons continuer de nous diriger vers la salle de bain. Je le laissai là-dedans, quittant la pièce pour aller chercher quelques affaires pour le mettre plus à l'aise et l'y enfermer en toute sécurité. Nous ne pouvions pas risquer qu'il s'échappe pendant que nous dormions au cas où il se transformerait.

J'ai ramené un oreiller et une couverture et les ai placés dans la baignoire avant de sortir le dernier article de ma poche arrière. Les yeux de Daniel s'écarquillèrent à la vue des menottes roses et pelucheuses que j'avais trouvées dans la chambre des maîtres. Nous sommes restés silencieux pendant un moment avant qu'il ne se mette à rire et je fis pareil. Nous avons ri jusqu'à en avoir mal au ventre, comme des enfants.

- Je plaisante, bien sûr. J'essayais de détendre l'atmosphère, expliquai-je en jetant les menottes hors de la pièce.

- Je sais bien, rigola-t-il, un sourire reconnaissant sur ses lèvres. Je pensais que je ne verrais jamais le jour où tu m'attacherais avec des menottes roses, ajouta-t-il, me frappant le bras.

Nous sommes restés silencieux pendant un long moment, assis sur le sol de la salle de bain l'un en face de l'autre, plongés dans nos pensées. Je n'ai rien dit et je ne l'ai pas non plus forcé à parler, ne sachant pas ce que c'était que d'avoir à accepter notre mort imminente. Il commençait à faire sombre alors Daniel entra dans le bain comme s'il se préparait à dormir. J'ai prié de tout mon cœur pour qu'il s'endorme et se réveille demain matin comme lui-même, pas d'infection, pas de virus...

- Pourquoi m'as-tu sauvé ? Je me suis finalement demandé à haute voix, ma voix faible et rauque.

- Je ne sais pas, c'était la bonne chose à faire, dit-il en haussant les épaules.

Marianne passa la tête par la porte ouverte, ses yeux tristes. J'avais des doutes qu'elle faisait partie des raisons qui avait poussé Daniel à venir me sauver, mais je ne dis rien. Je me levai et lui souris, quittant la pièce pour leur donner de l'intimité. Je les ai regardés par-dessus mon épaule alors que je descendais les escaliers et je les ai vus partager un baiser bâclé rempli de larmes et mes joues devinrent rouges. Je détournai rapidement les yeux et descendis le reste de l'escalier rapidement.

Dans le salon, Agnès nous avait aménagé l'endroit le plus douillet pour dormir, couvrant les deux matelas que les garçons avaient apportés avec toutes les couvertures et les oreillers de la maison.

- Comment va-t-il? La blonde en question me demanda silencieusement, lançant un regard prudent dans la direction général de Tom qui était assis sur le canapé, pas trop loin de nous.

- Ça va.

C'était tout ce que j'arrivais à dire. Je ne savais pas comment lui dire que Daniel avait accepté sa mort et que nous ne le reverrions probablement pas vivant demain matin.

- Il est avec Marianna, ajoutais-je, décidant de garder le baiser que j'avais accidentellement vu pour moi.

Marianna est redescendu pas trop longtemps après et Tom est monté pour s'assurer que Daniel n'avait aucune chance de sortir et probablement pour lui dire au revoir même s'il ne voulait pas l'admettre. Nous avons fini de bloquer toutes les fenêtres avec ce que nous avons trouvé dans la maison et Tom redescendit quand nous commencions à nous glisser au lit. Je savais déjà que j'aurai de la difficulté à m'endormir, des images des minutes éternelles que j'avais passé dans la remise apparaissant dans mon esprit alors que j'essayais de m'endormir.

Ça allait être une nuit horrible pour nous tous et pour certain plus... 




note :

chapitre plus court que les autres parce que j'avais hâte de le publier :)

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⏰ Última actualización: Jan 25, 2022 ⏰

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