CHAPITRE UN

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CHAPITRE UN 

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"LA FIN DU MONDE"

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ON SE REVOIT PLUS TARD

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Une alarme stridente transperça le brouillard dans ma tête et je me suis assise subitement dans mon lit, le cœur battant la chamade. Une main agrippait ma poitrine et l'autre cherchait frénétiquement le bouton "off" du réveil-matin. Ma tête me faisait mal et le son aigu provenant de l'horrible machine n'aidait vraiment pas. Avec un gémissement de douleur, j'ai refermé les yeux et me suis frottée le visage avec mes deux mains quand l'alarme fût arrêtée. Une fois mon rythme cardiaque revenu à la normale, je me laissais retomber dans la couette douce et blanche de mon lit "queen size".

Il faisait soleil dehors. J'avais dû oublier de désactiver mon réveil la veille et je m'étais fait réveiller par mon alarme pour aller à l'école. C'était la première journée des vacances d'été et j'avais déjà la gueule de bois. Mes amis et moi avions célébré la fin de examens hier soir et je ne le regrettais que maintenant. Mon corps tout entier me faisait mal, même à des places où je croyais impossible d'avoir mal. Malgré le fait que j'étais en congé et que je n'avais aucunement besoin de me lever à huit heure du matin, mon corps semblait déjà près à commencer la journée.

Avec un autre grognement, je me suis levée, jetant mes pieds hors du lit avec plus d'entrain que je m'en croyais capable. Ma tête se mise à tourner et un petit gloussement stupide s'échappa d'entre mes lèvres. Mon corps n'était plus recouvert excepté pour la petite camisole blanche dans laquelle j'avais dormi et seulement à ce moment, j'ai remarqué à quel point il faisait froid dans ma chambre. En me levant, j'ai senti le plancher de bois foncé gelé sous mes pieds. Je me suis penchée et ai posé une main sur le sol pour tester la température. C'était comme de la glace! Ce n'était pas normal, on était à la fin du mois de Juin!

Je me suis habillée rapidement, prête à dire à ma belle-mère que même si elle commençait à tomber dans sa ménopause, elle ne pouvait pas mettre le climatiseur au réglage le plus élevé. Le soleil brillant plombait sur le sol noir de la rue donc j'optai pour un short en jean ample qui atteignait le milieu de mes cuisses - je suis presque sûre que je l'avais achetés dans la section pour hommes - et un t-shirt de Led Zeppelin.

Une fois dans le couloir, mes oreilles ont été agressées par le bruit fort du climatiseur et j'ai été obligé de mettre mes mains dessus pour bloquer le son horrible.

- Merde! m'exclamais-je, frustrée contre ma belle-mère avec qui je ne m'entendais déjà pas très bien.

Je me suis alors précipitée vers les escaliers au bout du couloir pour atteindre la petite boîte où nous pouvions contrôler le froid ou la chaleur de la maison seulement pour m'arrêter net dans mon élan, de la bile montant dans ma gorge. Mes yeux s'écarquillèrent et j'ai voulu crier, mais aucun son ne voulait sortir de ma bouche qui était scellé à cause du choc.

L'escalier de la maison de mon père était en angle et il y avait comme deux "palier". Là, sur la plateforme qui reliait les deux paliers, il y avait Lacie, ma belle-mère, étalée par terre, une flaque de sang entourant son corps mutilé. Il y avait tellement de sang et de matière humaine inidentifiable, je n'étais pas certaine comment j'avais réussi à la reconnaitre. La moitié de son visage avait été ce que je pouvais seulement décrire comme rongé et je pouvais voir l'os de son nez. Un de ses yeux était sorti de son orbite et pendait le long de sa joue, du sang comme je n'en avais jamais vu avant coulant sur le plancher. Son bras droit n'était même plus attaché à son épaule.

J'ai finalement réussi à lâcher un faible gargarisme quand j'ai cru voir son corps bouger. Je savais que je devenais probablement folle à cause de la vue dégoûtante devant moi : elle ne pouvait pas avoir bougé. Pourquoi étais-je incapable de crier? Pourquoi restais-je planté là comme une vieille femme sénile au lieu d'appeler à l'aide et de courir me cacher?

Je n'avais aucune idée comment descendre les escaliers sans risquer glisser dans le sang ou piétiner le corps de Lacie. Pour une raison inconnue, mes jambes se décidèrent finalement à bouger, mais elles me ramenèrent à ma chambre. Je m'appuyai lourdement contre la porte de ma chambre en la fermant, mon cœur battant hystériquement dans ma poitrine. Qu'est-ce que je foutais ? Depuis quand étais-je une trouillarde ?

En sortant mon téléphone de ma poche arrière, j'ai remarqué les multiples messages et appels que j'avais reçus de presque tout le monde que je connaissais. Les ignorant, j'ai glissé mon doigt sur le côté et ouvert l'application téléphonique avant de composer le 9-1-1. J'ai attendu et attendu sur la ligne mais personne n'a répondu. J'ai poussé un gémissement de frustration et j'ai rappelé mais j'ai obtenu le même résultat.

Une pensée a traversé mon cerveau paniqué, me motivant à sortir de ma chambre pour essayer d'obtenir de l'aide ou au moins enquêter sur ce qui s'était passé et comment j'avais pu dormir pendant une attaque aussi sauvage. J'avais deux demi-sœurs, un frère et un père qui avaient une chance d'être toujours en vie. Je ne savais pas s'ils allaient bien mais j'avais besoin de savoir. Me préparant en prenant une profonde inspiration, je me retournai et ouvris la porte avant de sortir dans le couloir. J'ai couru jusqu'à la chambre de mon frère Jayden et je n'ai pas pris la peine de frapper avant de me précipiter dans la pièce sombre. Ça sentait la sueur, la weed et l'odeur de quelqu'un qui dormait quinze heure par jour. Les rideaux étaient tirés mais il ne semblait y avoir personne dans la pièce. J'ai soupiré mais cela ne voulait toujours pas dire que Jayden était vivant. En marchant jusqu'à son placard, j'ai ouvert la porte coulissante et j'ai atteint l'étagère la plus haute pour l'arme de poing que je savais être là. C'était le cadeau du 15e anniversaire de mon frère de mon père. Je pourrais l'utiliser au cas où le tueur serait toujours là. Je suis partie rapidement et suis allée dans la seule autre chambre au deuxième étage : la chambre partagée de mes demis-sœurs.

Mon coeur se serra quand j'ai ouvert la porte couverte de fleurs roses et que le corps inerte de Ambre gisait sur le sol dans une autre flaque de sang sombre. Elle était face contre terre et je ne voulais pas savoir l'étendue de ses blessures alors je suis partie en fermant la porte derrière moi. Des larmes me montèrent aux yeux alors que je me demandais si je faisais un cauchemar ou si c'était réel. Que diable se passait-il ? Je me suis laissée retomber sur le sol, le dos contre la porte à fleurs. Mon corps était secoué de sanglot douloureux qui me déchiraient la gorge.

Avant que je ne puisse m'abattre sur mon sort, j'entendis un son distant. J'ai relevé la tête, les sanglots cessant instantanément avant de tendre l'oreille. Il y avait le bruit de quelque chose qui cognait lentement contre un mur ou une porte. L'espoir que ce soit un des membres de ma famille qui avaient miraculeusement survécu à l'attaque, je me suis relevée et ai couru vers les escaliers. J'ai déglutis, essayant de ne pas regarder le corps de Lacie alors que j'essayais de me faire petite pour me glisser loin d'elle. J'ai descendu le reste des escaliers, pressée avant de tendre l'oreille à nouveau. Debout dans la cuisine, j'entendis que le cognement revienne. Ça n'a prit que quelques secondes avant que je réentende le bruit lointain qui semblait venir du couloir menant vers la porte du garage qui était connecté à la maison.

Enlevant la sécurité de mon arme, je marchai lentement dans le couloir sombre qui n'avait pas de fenêtre. C'était la première fois que j'avais peur de ma propre maison. C'était peut-être un piège ? Une méthode utilisée par le tueur pour attirer les survivants restants hors de leur cachette. Un énorme frisson parcouru mon corps entier, mais je me suis forcée à continuer.Je n'avais jamais remarqué à quel point le plancher en bois du premier étage craquait sous nos pieds, mais c'était probablement parce que je n'avais jamais marché aussi lentement dessus. Maintenant dans le couloir, j'ai conclu que le bruit venait bien du garage. Quelqu'un cognait lourdement contre la porte à un intervalle aléatoire. C'était un son étrange. Il était un peu... creux. Cela ne ressemblait pas à quelqu'un qui frappait du poing contre la porte, c'était comme si quelque chose de plus mou qu'une main frappait le plastique de la porte de garage.À ce stade, mon cœur battait douloureusement contre ma cage thoracique et ma respiration était rapide et irrégulière. Je voulais juste me réveiller de ce cauchemar horrible!

Le bruit de claquement s'est arrêté brusquement et j'ai cru entendre un gargarisme humide derrière le mur et je me suis figée. Il y avait quelque chose de vivant là-dedans. J'ai fermé les yeux et ai pris une grande inspiration pour me calmer et me donner du courage. Avec un cri de guerre, j'ai donné le plus gros coup de pied possible dans la porte fermé et elle parti à la volée, la poignée de porte faisant probablement une entaille dans le mur lorsqu'elle l'a frappé durement.Un gargouillement s'éleva dans le garage sombre, la seule lumière provenant des fines lignes autour de la porte à voiture. Le gargouillement se transforma en gémissement animal et j'entendis quelque chose bouger. J'ai braqué mon arme vers la figure indistincte qui se tenait devant le sac de sable de Jayden. Mes mains tremblaient intensément. J'avais trouvé le responsable du meurtre de ma belle-mère et de ma demi-sœur et j'allais certainement être sa prochaine victime si je ne me décidais pas à faire quelque chose.

Gardant le fusil pointé sur la figure qui commençait à s'avancer vers moi lentement, j'ai allumé la lumière et toute l'air dans mes poumons s'échappa dû à la surprise.

Devant moi, couvert de sang, se tenait mon père. Ses yeux étaient injectés de sang et sa mâchoire avait l'air d'avoir été déplacée seulement pour être replacée de force ensuite. Il faisait claquer ses dents dans ma direction et ses yeux étaient ternes et vides.

- Papa, qu'est-ce que tu as foutu ? J'ai gémi, ma voix faible et tremblante.

Il ne m'a pas répondu et j'ai gardé mon arme pointé sur lui. Il continuait de claquer ses dents comme un piranha affamé, sa mâchoire cassée craquant à chaque mouvement. Du sang coulait de sa bouche et je doutais que ce n'était pas le sien.

- Ne t'approche pas! je lui ai ordonné, mais aucune de mes paroles ne semblaient s'enregistrer dans sa tête.

Mes yeux l'examinèrent rapidement et j'ai vu un petit trou dans son cou, une petite blessure laissée par une aiguille. Je ne savais pas quoi faire, mais ce que je savais, c'est que j'étais terrifiée. Alors, quand il s'est jeté sur moi comme un fou, je n'ai pas hésité à tirer, la balle l'atteignant en plein dans l'épaule et l'envoyant sur le sol en ciment.

J'ai sifflé de douleur et j'ai regardé mon cou qui me brûlait. Il y avait une longue égratignure qui commençait à mon épaule et se terminait près de mon cou, juste au-dessus de ma poitrine. Ma tête se tourna vers mon père alors qu'il commençait à se lever lentement, des grognements et des gargouillements quittant sa bouche ensanglantée. Je ne pouvais pas en croire mes yeux. Il y avait un trou dans son épaule laissé par la petite balle de mon arme. Il n'y avait pas beaucoup de dégâts puisque c'était un petit fusil mais n'importe quel être humain normal aurait eût trop mal pour se lever instantanément comme ça.

C'était comme dans un film d'apocalypse de zombies.

Mes yeux se sont agrandis à cette pensée et j'ai senti mon cœur manquer un battement. Non, c'était impossible ! Mon père n'était pas un zombie, il était-

Il était en train de se précipiter vers moi ! Il s'est approché une fois de plus, mais je n'ai pas pu me résoudre à lui tirer dessus à nouveau. Me reculant vers la porte, j'ai fermé la lumière et claqué la porte avant de la verrouiller de l'intérieur de la maison. Je l'ai entendu taper dessus mais je l'ai ignoré et me suis précipitée dans le salon, ignorant autant que possible le cadavre de Lacie.

Même si je ne voulais pas me l'avouer, je savais maintenant qui était responsable de la mort de Lacie et Ambre. Je détestais l'idée que mon père aurait vraiment pu faire ces meurtres horribles. Je me suis effondrée sur le sofa du salon. Je ne savais pas quoi faire. Personne ne répondait quand j'ai appelé le 9-1-1... Peut-être que je pourrais appeler à l'aide mes voisins ou quelqu'un qui se trouvait à l'extérieur ?

En me levant, je me dirigeai vers la fenêtre seulement pour pousser un petit cri de choc. Des dizaines de cadavres jonchaient la rue, du sang recouvrant l'asphalte sombre. Je reculai de quelques pas, couvrant ma bouche de choc, des larmes me montant aux yeux.

- C'est un rêve, c'est un rêve, c'est un rêve ! Je me suis répétée, ma voix s'élevant à chaque fois que je le disais.

J'ai soudain eu la nausée et j'ai eu envie de vomir. Courant vers la salle de bain, je tombai à genoux devant la cuvette des toilettes et vidai le faible contenu de mon estomac. Il n'y avait presque rien puisque je n'avais pas mangé depuis un moment et ma gorge me brûlait. J'ai éloigné ma tête des toilettes, me laissant retomber contre le bord de la baignoire. Des larmes coulaient librement sur mes joues maintenant et je me sentais complètement perdue.

Me souvenant des multiples messages que j'avais reçus sur mon téléphone. En le sortant de ma poche arrière, j'ai ouvert des dizaines de messages de mes amis me demandant si j'allais bien et si j'étais en vie. Certains venaient d'hier soir, alors j'ai supposé qu'ils s'assuraient simplement que j'étais rentrée à la maison saine et sauve. J'ai ouvert les messages que Marianna, une de mes meilleures amie, m'avait envoyés. Elle me parlait de la soirée de la veille et à quel point tout avait viré au chaos juste après que je sois partie. Elle me disait d'aller voir la "story" de Tom. Je n'ai pas hésité à le faire, sachant que cela pourrait m'aider à comprendre ce qui se passait.Sa "story" était une vidéo et d'après son apparence, elle avait été filmée chez lui où la fête avait eu lieu la nuit dernière. Ça a commencé et tout était noir mais je pouvais entendre les gens crier et Tom rire bruyamment derrière la caméra. Ce qui bloquait la vue a bougé et j'ai pu voir ce qui causait le chaos. Il y avait une femme au milieu de la cour et au début, j'ai pensé que c'était juste une voisine folle qui se plaignait. Mais ensuite, j'ai remarqué ses yeux injectés de sang et la bave écumante qui coulait sur son menton. Une autre fille pleurait sur le sol, du sang coulant le long de sa jambe et dans la piscine, tachant l'eau de rouge.

Assez étrangement, Tom riait toujours mais je n'étais pas surprise. Mon ami était un connard et je savais que des trucs comme ça le faisaient rire. La voix pessimiste à l'arrière de ma tête a dit qu'il ne rirait pas longtemps mais j'ai repoussé cette pensée.

Il s'est approché de la femme et j'ai remarqué que quelques personnes s'étaient rassemblées autour de la fille blessée mais Tom ne semblait pas s'en soucier alors qu'il se rapprochait de plus en plus. Je pense que nous avons réalisé en même temps que la femme ne leur criait pas de baisser la musique mais qu'elle gémissait et se gargouillait, exactement comme mon père l'avait fait plus tôt. Comme pour me rappeler sa présence, il se remit à taper sur le mur. Je sursautai en regardant le couloir mais je savais qu'il ne pouvait pas entrer puisque j'avais verrouillé la porte, avant de regarder à nouveau l'écran de mon téléphone. Tom disait à ses amis d'essayer de se rapprocher d'elle, se moquant toujours de la femme folle et mon cœur bondit dans ma gorge, connaissant le danger. Un gars lui a sauté dessus mais elle semblait indifférente et l'a poussé au sol avant de se jeter sur lui et de le mordre au cou, lui arrachant un morceau de chair. Tout le monde, même Tom, cria d'horreur. La dernière chose que j'ai vue avant la coupure de la vidéo était le garçon mort sur le sol et la femme qui avait l'air de le dévorer.

J'ai laissé échapper un souffle tremblant à la fin de la vidéo alors que Snapchat me montra le stupide nom d'utilisateur de Tom. Je lâchai mon téléphone et mis mon visage dans mes mains, essayant de calmer ma respiration. Je voulais croire que c'était une farce ou une coïncidence. Cela ne pouvait pas réellement se produire!

Saisissant à nouveau mon téléphone, j'ai ouvert les messages d'Agnès, ma meilleure amie, quand j'ai réalisé qu'elle en avait envoyé quelques-uns il n'y a pas si longtemps. Elle était encore en vie ! Je me suis sentie soulagée en lisant ses messages me disant qu'elle s'était enfermée dans sa maison et qu'elle ne savait pas ce qui se passait. Elle avait aussi vu la "story" de Tom et était aussi horrifiée que moi. Je lui ai répondu rapidement, lui demandant si elle était toujours là.

Elle m'a répondu presque instantanément, me disant d'allumer la télé. Je me levai d'un bond et courus vers le salon, saisissant la télécommande pour allumer la télé. Il y avait une émission d'urgence bloquant toutes les autres chaines et je me suis assise, sous le choc, regardant l'écran rouge disparaître pour laisser apparaître le visage d'un homme. Cela rendait tout bien trop réel.

- Les autorités ont découvert un nouveau virus qui se propage rapidement. Les symptômes de ce virus pourraient être ; yeux injectés de sang, sang dans la gorge, fièvre élevée, agressivité soudaine et... L'homme fit une pause comme s'il avait du mal à dire ce qui allait suivre. Faim pour de la chair humaine.

J'ai senti mon cœur tomber dans mon ventre. C'était vraiment une apocalypse de zombie.

- Nous savons que le virus n'est PAS aéroporté et ne se propage que par contact. Nous vous recommandons de rester à l'intérieur jusqu'à ce que les autorités vous disent où aller et de ne jamais, en aucun cas, vous engager avec une personne susceptible d'être infectée : elles sont très dangereuses. Nous essayons en ce moment de mettre en place des abris et vous informerons prochainement de ce qu'il faut faire et où aller.

L'écran est redevenue rouge et j'ai fermé la télévision, tournant lentement la tête vers la porte verrouillée du garage. Il n'y avait maintenant plus aucun bruit et je pouvais entendre les gouttes de sang de Lacie tomber sur le sol. Mon frère et ma plus jeune demi-sœur étaient disparus et j'avais dormi durant les meurtres de ma belle-mère et autre demi-sœur. Qui l'avait enfermé dans le garage?

Je me suis levée très lentement, mon corps entier tremblait de peur alors que je marchais autour du premier étage de la maison que je n'avais pas encore vérifié. Peut-être que quelqu'un était encore là et se cachait quelque part. Quelqu'un devait être là, mon père n'aurait pas pu s'enfermer dans le garage tout seul.

J'ai ouvert la porte qui menait à la chambre de mes parents et je n'ai rien trouvé d'autre que les signes évidents d'une lutte. J'ai vérifié le placard et n'ai rien trouvé, mais j'ai quand même cherché le fusil Berthier de mon père que je savais qu'il avait fourré ici quelque part. Vive les États-Unis qui nous laissent avoir des armes dans la maison comme si ce n'était pas un danger immédiat! pensais-je quand mes doigts effleurèrent le métal froid de l'arme. Mais alors que je levais le bras pour l'attraper sur l'étagère du haut, je me suis souvenue de l'égratignure que mon père avait laissée sur mon cou. Je me suis figée, mon esprit allant à des milliers de kilomètres à l'heure. Si le virus était aussi contagieux qu'ils le prétendaient, il n'y avait aucune chance que je ne l'aie pas attrapé...

J'ai soudain cessé mes efforts, mes épaules tombant. Y avait-il vraiment un intérêt à continuer? Pour autant que je sache, j'étais aussi bonne que morte... Laissant les armes tomber au sol, je me précipitai dans la salle de bain de l'autre côté du couloir et sortis une trousse de premiers soins. J'ai sorti quelques boules de coton et une bouteille de peroxyde, trempant le coton dans le liquide avant de le presser contre ma plaie. Je sifflai de douleur instantanément, mordant ma lèvre inférieure alors que des larmes me montaient aux yeux. Après avoir soigneusement nettoyé la plaie, j'ai attrapé un gros pansement et je l'ai recouvert pour essayer de le cacher. Je ne voulais pas qu'il soit infecté et peut-être que vu que je l'avais nettoyé, je ne serais pas infectée...

C'était un vœu pieux... Mais peut-être que les égratignures n'ont pas transféré le virus. Prenant une grande inspiration, j'ai sorti mon téléphone quand Agnès m'a envoyé un autre message. Elle et quelques autres s'étaient rassemblés chez elle et elle me suppliait de venir avec eux. Je ne pouvais pas les mettre en danger. Il y avait un risque que je devienne une... malade. J'avais besoin de m'enfermer et d'attendre de voir si je me transformerais... Je n'étais pas encore prêt à me suicider. Je lui ai envoyé un texto disant que je ne pouvais pas encore venir et que si je réussissais à passer la nuit, je les rejoindrais demain matin. Sa maison était heureusement juste en bas de la rue. Elle a insisté mais j'ai éteint mon téléphone pour l'ignorer. Je ne voulais vraiment pas mettre elle ou les autres en danger.

En revenant à la chambre de mes parents, j'ai retiré les draps et suis allée dans la cuisine. J'ai attrapé les gants en caoutchouc sous l'évier et je suis retournée vers le cadavre de Lacie. J'ai mis les draps à côté de son corps mutilé et ils ont été rapidement trempés dans son sang mais j'ai fait de mon mieux pour l'ignorer et de rester concentrée sur la tâche à accomplir. Avec les gants dans les mains et mon chandail couvrant ma bouche et mon nez, je l'ai roulée sur le drap et l'ai enveloppée dedans. J'ai fait un nœud à l'endroit où se trouvaient ses pieds avant de saisir le bout du drap au-dessus de sa tête et de la traîner jusqu'au bout des escaliers. Ses pieds heurtaient chaque escalier avec un bruit assourdissant et je me crispais à chaque fois. Je l'ai traînée dans sa chambre, pensant que c'était l'endroit le plus sûr pour que son corps se repose éternellement parce que je ne voulais pas la mettre dehors au risque qu'elle se fasse manger par un autre infecté. Je trouvais ça très important de respecter les morts, mais je pense que j'allais changer d'avis bientôt. Si le virus transformait les gens en zombie qui était un synonyme de "mort-vivant", j'allais probablement avoir moins de respect pour ses connards. Une fois la porte de sa chambre fermée, je suis retournée dans ma chambre, laissant Ambre dans la sienne, pour sortir mon vieux sac de hockey de mon placard. Je l'ai amené en bas et j'ai commencé à piller la cuisine, en prenant toute la nourriture sur laquelle je pouvais mettre la main. Le sac devenait vraiment lourd et je le posai par terre à côté de la porte d'entrée qui était fermée à clé. J'ai attrapé tous les sacs que j'ai pu trouver dans la maison et les ai remplis de tout le contenu de la pharmacie et de quelques couteaux de cuisine. J'ai placé les deux sacs en plastique remplis sur le sac de hockey et je suis retournée dans ma chambre. J'ai mis quelques vêtements et mon chargeur de téléphone dans mon sac à dos d'école ainsi qu'une autre paire de chaussures et une boussole que j'avais eues le jour de mon huitième anniversaire. Je ne savais pas si elle fonctionnait toujours mais elle aurait à faire en cas de panne d'électricité. J'avais maintenant un sac de sport, deux sacs en plastique et un sac à dos rempli à ras bord à apporter chez Agnès demain si je réussissais à passer la nuit. J'ai mis l'arme de poing et le fusil dans le sac de sport ainsi que les munitions que j'avais trouvées dans la maison. Il me restait une dernière chose à faire avant d'aller m'enfermer dans ma chambre.

Je me suis dirigée vers le bureau de mon père pour trouver la porte verrouillée. En colère, j'ai essayé d'enfoncer la porte avec un coup de pied puissant et j'ai heureusement réussi, grâce à moi-même puisque j'allais m'entrainer au gym dès que je pouvais. J'étais plus forte que je ne le croyais. A l'intérieur, c'était le chaos. Tout avait été jeté au sol et il y avait des taches de sang sur les murs comme si quelqu'un l'avait craché. Cela avait du sens puisque c'était l'un des symptômes de la transformation. La seule chose qui était intacte était l'ordinateur de mon père qui était placé au milieu de son bureau. Je l'ai pris avant de quitté la pièce.

Mon père travaillait dans un laboratoire et il passait des jours à inspecter et à examiner les échantillons sanguins et salivaires. Lui et son équipe ont découvert quelques virus mais ils étaient tous inoffensifs mais j'avais un doute que ça avait changé. Si quelqu'un savait quelque chose sur ce virus, c'était mon père. Maintenant qu'il était... mort... son ordinateur était la seule chose qui pouvait peut-être me donner des informations.

Maintenant que j'avais ce que je cherchais, je suis retourné dans ma chambre et j'ai fermé la porte, déplaçant ma commode devant pour bloquer la sortie au cas où je me transformerais.J'ai passé tout le reste de la journée à essayer de trouver le mot de passe de l'ordinateur de mon père, à essayer tout ce qui avait du sens : ma date de naissance - j'étais un peu offensée que ce ne soit pas le cas, j'étais sa première enfant après tout - la date de naissance de Jayden, son anniversaire de mariage avec Lacie, l'anniversaire de ma mère, sa date de divorce avec ma mère, tout ! Mais rien n'a fonctionné et j'ai fini par m'endormir, mon front était incroyablement chaud...

On se revoit plus tardWhere stories live. Discover now