Commençant doucement à manger, il soupire.

— Si je dois être honnête, je sens que y'a quelque chose qui cloche avec cette fille, admet-il et les trois autres se retournent vers lui.
— Qu'est-ce que tu veux dire? demande Nam' et Jin fronce des sourcils. Le dernier homme sourit, satisfait de voir les choses légèrement tourner en sa faveur.
— Elle me donne un mauvais sentiment. Je sentais qu'elle me mentait, mais en même temps, tous les signes m'indiquaient qu'elle disait la vérité. Je sais même pas comment l'expliquer, dit le plus jeune, posant sa main sur sa tête, ébouriffant ses cheveux bruns.
— Est-ce que ce serait trop demander d'élaborer? roulant des yeux devant le sarcasme qu'on lui offrait, le benjamin de ce groupe ténébreux s'engage dans une explication dont lui-même ne comprenait pas l'acception.
— Elle avait peur. C'était une vraie peur. Une peur naturelle d'humain normal. Ça, j'en suis sûr, mais à un moment, j'lui ai demandé où elle était née et elle m'a dit que Busan était sa ville de naissance.., regardant le sol, il pianote ses doigts blanchâtres sur la table, essayant d'organiser ses pensées alors qu'il se remémore l'inquisitoire de la veille.
— Mais..? tous les yeux étaient sur lui, attendant patiemment une réponse détaillée de l'homme.
— On aurait dit qu'elle avait déjà prévue d'dire ça, finit-il par dire et deux soupirent, l'autre riant de façon hystérique.
— On doit l'éliminer. C'est ça que j'arrête pas d'répéter! s'exclame le noiraud avec frénésie et excitation.
— Baisse d'un ton! s'exclame Jin, regardant le couloir.
— On aurait dit que quelqu'un lui avait dit de dire ça, mais peut-être pas... en fait, poursuit l'anémique, levant la tête vers ses membres, hésitant. Après quelques secondes de réflexion, il finit par rire. Bon sang, je sais même pas si elle a menti ou pas. Il faudrait normalement des années de pratique pour me rendre incapable de déterminer si c'était un mensonge ou une réalité, précise-t-il et le silence se préserve. Ils connaissaient tous les qualités et les attributs psychologiques de leur camarade. L'entendre douter ainsi sur un sujet dont il connaissait chacune des parcelles les rendait inquiets, perturbés.

— Elle mentait ou pas? finit-on par lui demander et le jeunot grince des dents, fixant le sol, puis, le plafond, avant de se tourner vers le chef.
— Pour le moment, je dirais qu'elle est louche. Elle m'a pas menti sur tout. J'doute seulement des réponses de quelques questions, répondit-il, hochant la tête.
— J'crois que je suis avec Jimin, déclare Jin, faisant sourire celui qui portait ce nom. On doit la tuer, dit-il et un petit silence funeste accueille cette phrase à bras ouverts. On devrait éviter cette fille. On devrait éviter toutes sortes de danger qui risqueraient de nous mettre dans la merde, chuchote Jin et Jungkook plisse ses lèvres.
— Je crois que la tuer sans s'interroger un peu plus est exagéré, mais j'approuve avec le fait qu'on doit être discrets, marmonne Jungkook et les autres hochent la tête.
— Ordre de tuer? cette phrase nonchalante, toujours sortie par la même personne, la même bouche qui s'étirait en un sourire. Cette phrase faisait sécréter de l'adrénaline du corps du chef.
— Accepté, répondit Namjoon, pinçant ses badigoinces. Lorsque Taehyung revient, tu pars directement avec lui. Ne mentionnez cette discussion à personne. La dernière chose que j'veux, c'est un Yoongi éberlué me sautant à la gorge parce que je complote à tuer cette fille. Me demande bien pourquoi il a tant insisté à ce qu'elle reste vivante. C'est pas son genre, marmonne-t-il d'une voix inaudible.
      — Tu le connais. Il en a rien à foutre qu'une partie du bateau coule tant que lui et sa drogue soient en bon état, dit Jungkook et tous hochèrent la tête face à l'ironie de sa voix.
— D'ici deux heures, je veux que cette maison soit sécurisée et propre. Ramenez un martyr à l'Hôpital et faites en sorte de rassembler les Sulpiciens. On va avoir besoin d'eux, dit Namjoon et les autres remuent leur tête, imprimant les directives dans leur cerveau.
Ils se regardent entre eux.
— L'extraction va quand même avoir lieu? Nam' bouge la tête d'en haut en bas, dans une motion positive.
— Hobi possède encore un contact avec l'un de ses malfrats du marché noir. Je vais lui demander d'organiser un échange avec eux. Ça va donner l'illusion que nous sommes de retour dans les affaires et on aura quelques mois de plus de répit, explique-t-il et Jin soupire, croisant une jambe sur l'autre, agacé à son tour.
— Les clients vont bien finir par se révolter, Joon. Ça fait quatre mois qu'on a arrêté de marchander les organes. Nos alliés commencent doucement à se retourner contre nous et tu l'vois toi-même, Namjoon, dit Jin, irrité, s'exprimant à l'aide de mimiques énervés.
      — Impossible, nomme-moi en d'autres qui pourraient rivaliser avec nous, dit Jungkook, s'adossant à sa chaise alors qu'il esquisse un maigre sourire confiant.
— Il y en a un, Jungkook. Et tu'l connais mieux que quiconque, dit Jimin, voyant le rictus de son camarade perdre de son éclat en quelques secondes seulement.
— Il faut se débarrasser de quiconque jouant aux compétiteurs avec nous. On aura aussi besoin de l'écarter de la carte lui aussi, déclare Namjoon et tout le monde se retourne vers lui, carrément choqué et embarrassé qu'il ait l'audace de projeter ce genre de crime devant Jungkook. Ce dernier se lève de sa chaise.
— Mais t'as perdu la tête? On a déjà tué mon oncle. T'as envie que ma famille tue la tienne et que vous finissiez tous morts? il était indigné, Jin aussi. Ce dernier affichait une surprise teintée d'effroi face à cette perspective.

𝐕𝐄𝐍𝐃𝐄𝐓𝐓𝐀 | 𝘱.𝘫𝘮Where stories live. Discover now