chapitre soixante huit

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— Ton téléphone ne fait que vibrer depuis une demie heure... Tu ne réponds pas ?

— Non, répondit Moon en riant, ça doit être Mei qui parle toute seule.

Seijuro sourit. La voir rire le rendait heureux, l'entendre rire aussi, son corps était en train de le lâcher et Seijuro était en train de se rendre compte qu'il était amoureux.

— Où est-ce que tu m'emmènes sinon ? On marche depuis une demie heure.

— Patience jeune homme, lui lança t'elle d'une voix mystérieuse. On y est bientôt.

Ils continuèrent à avancer. Le lycée de Seijuro se situait en périphérie de sa ville, et plus ils avançaient, plus la ville disparaissait. Il était curieux, mais avait aussi beaucoup de fierté donc ne voulais rien demander.
Ils longeaient une route goudronnée, côte à côte. Moon parlait beaucoup et Seijuro l'écoutait. C'est comme cela que leur duo fonctionnait.

Moon s'engouffra d'un coup dans la forêt qui longeait la route. Seijuro marqua un temps d'arrêt, étonné, avant de la suivre sans cesser de se demander où diable elle l'amenait. Les branches lui fouettait le visage, mais il gardait la face et s'engouffrait dans les pins.

Il arriva sur une clairière où Moon se trouvait déjà, entourée par des ruines. Le décor était magnifique, et le soleil froid de ces soirs de décembre frappait doucement sur les pierres. Moon s'assit sur ce qui avait du être les fondations d'un monument. Elle était en harmonie avec le décor, avec son sourire tendre et sa douceur d'âme. Seijuro contemplait la scène comme un tableau.

Oui, Moon était un tableau, du pointillisme, plutôt que du réalisme. De l'art abstrait, plutôt qu'une nature morte. Seijuro la voyait bien comme une peinture. Picasso lui irait bien aussi, pourquoi pas Miro, ou même Dali pour le grain de folie. L'art plastique n'était pas sa matière clé, mais il n'en restait pas moi s doué et il se voyait bien la peindre, un jour d'été. Il la peindrait sur ces ruines.

Elle lui faisait signe de la rejoindre alors il s'avança pour la rejoindre. Il s'assit en face d'elle, sur une pierre ou elle avait tendu une couverture.

« Tu as pensé à tout dis moi. Ça te ressemble peu. Qui êtes vous et qu'avez vous fait de Moon ? La taquina t'il.

— Hé t'imagine pas à quel point j'ai galéré ! Le plus dur ça a été de pas me perdre, j'ai passé 2 heures à mémoriser le trajet par cœur pour garder la face. Et oui, ceci est un aveu de faiblesse. »

Il rit, et s'installa plus confortablement sur la pierre. Moon ouvrit son sac à dos et en sortie un thermos et deux tasses de camping.

« Tadaaam ! rigola-t'elle. Du chocolat chaud ! »

Décembre à la campagne japonnaise, c'était des températures plutôt froides. En plus de cela, la nuit était en train de tomber et les températures se rafraîchissaient encore. La chaleur de la boisson requinqua leurs corps, et leurs cœurs avec.

Le ciel se couvrait d'étoile, et leur amour se peignait sur la toile.

***

Ils avaient changé de position. Ils avaient trouvé une pierre plus grande, avaient tendu la couverture dessus, et s'étaient allongés côte à côte. Moon devenait étrangement silencieuse. Elle s'interrogeait sur ce sentiment qui la liait à Seijuro. Elle avait compris bien sûr, et lui aussi, mais ils refusaient de le nommer. "Amour", ça rendait la chose trop réelle. Car ce sentiment leur faisait peur. Ils se regardèrent.

« C'est quoi ton signe astrologique ? s'interrogea Moon »

Seijuro rit.

« Je pensais que tu n'y croyais pas. Mais je suis capricorne et toi ?

— Mais non j'y crois pas imbécile. Je voulais juste trouver ta constellation. Et moi je suis sagittaire. Il paraît qu'on est compatibles d'ailleurs.

— Comme quoi, parfois les astres ont raison »

Ils rougirent en coeur.

Moon se retourna brutalement, faisant sursauter Seijuro, et fouilla dans son sac. Elle en sortit son téléphone, et une enceinte. Elle trifouilla son téléphone quelques temps, et Seijuro la regardait sans se cacher.

Qu'est-ce qu'elle est belle.

Son cerveau hurlait ces mots.
Elle leva la tête pour le regarder.

« Un peu de musique ? »

Il acquiesça et elle démarra le clair de lune de Debussy. L'ambiance était mystique. Les pierres des ruines, la lune, les étoiles eux. Le décor semblait être peint au dessus de leurs têtes. Allongés, ils souriaient.

Ils parlaient sans s'écouter, écoutant seulement les nuances dans la voix de l'autre, puis se turent.

Le moment semblait être écrit pour eux. Akashi prit les devants.

« Je peux t'embrasser ?

— Tu as besoin de mon autorisation pour agir maintenant ? plaisanta-t'elle.

— Le consentement, c'est important

— Dans ce cas oui, vous pouvez, votre majesté »

Ils étaient toujours allongés, et Akashi se glissa plus près d'elle. Il posa ses lèvres sur les siennes, et la nuit en découla.

Les étoiles les regardaient en souriant.

MON EMPEREUR ET MOIWhere stories live. Discover now