chapitre cinquante cinq

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— Faut quand même pas être très douée pour se perdre dans le quartier...

Mei sourit avant de se retourner et de rétorquer :

— Je peux pas être parfaite sur tous les points. Et puis ça m'a permit de visiter !

— Visiter un quartier gris et industriel de Tokyo ? rigole Kise. Franchement ?

Mei lève les yeux au ciel et observe un peu son interlocuteur. C'est fou comme le dialogue a l'air naturel avec lui ! Elle avait peur d'être gênée de le rencontrer comme ça, alors qu'ils ne se sont parlés que par message... Elle découvre sa voix, et elle hésite entre la définir comme une voix enfantine ou de mannequin âgé.

— Bon, tu m'emmènes à ce gymnase ? l'interpelle-t'elle. Je veux pas rater leur rencontre moi !

Ils commencèrent à marcher. Ils étaient heureux, l'un à côté de l'autre. Dans la rue, les regards des passants égarés se dirigeaient vers Kise, et cela mettait Mei mal à l'aise. Oui, il était beau, mais il était surtout gentil, drôle, attentionné, c'était son ami et ils venaient de se rencontrer et elle voulait être la seule à pouvoir le regarder.

De son côté, Kise ne regardait que Mei. Du coin de l'œil, pour être discret, si tant est qu'il connaissait la discrétion. Elle était belle, d'une beauté naturelle, son sourire rayonnant le rendait heureux à lui seul.

— J'ai hésité à venir avec des pancartes Seimoon... lâcha Kise en rigolant.

— Hésité ? Mais pourquoi tu l'as pas fait ?! cria presque Mei, attirant ainsi les regards des passants.

Kise glissa un regard amusé à son interlocutrice, et dans un demi sourire, il lui répondit :

— Mais qui te dit que je ne les ai pas prises ? C'est pour ça que mon sac à dos est aussi rempli...

Mei éclata de rire.

— Et tu n'as que ça dans ton sac ? demanda t'elle. Tu en as pris combien, vu la place que ça prend ?

— Non, j'ai aussi de quoi manger, lui répondit-il en souriant. Himurocchi s'occupe de nourrir Murasakibaracchi, et moi je m'occupe de toi !

Mei lui sourit. Voir Ryota et manger en même temps, cette journée frôlait la perfection. Ils avancèrent vers le gymnase, même s'ils avaient beaucoup d'avance. Quand ils discutaient, le temps passait vite, alors ça ne gênait pas.

— Moon m'a dit qu'elle avait invité le connard de son club de basket à venir la voir avant le match, commença Mei. Ça risque pas de faire des étincelles avec Akashi.

— Moon a fait ça ? ria Kise. Mais quel génie ! Bien sûr que ça va faire des étincelles, et je peux te dire que quelque soit la confrontation, c'est Akashicchi qui la remportera !

Mei sourit. Goût de la victoire et répartie, cet Akashi avait donc tout pour correspondre à sa meilleure amie...

Ils arrivèrent devant le gymnase.

— Ne serait-ce pas notre lâche ami Kise par ici ? Lâcha une voix grave venant de derrière eux.

Il se retournèrent et tombèrent nez à nez avec un grand jeune homme avec les cheveux bleus foncés et le genre de carrure qu'il devrait être interdit d'avoir, tellement elle est imposante et presque ridiculisante pour ceux qui passent autour.

Kise se mit à rire et présenta Mei à Aomine et au reste de la génération miracle ainsi qu'aux autres accompagnateurs tels que Kagami, Himuro et Takao. Mei, au millieu de cette orde de colosse, n'était pas spécialement gênée.

Il faut dire qu'elle était difficilement impressionnable ! Percevoir ses sentiments et se rendre compte que son coeur n'était pas entièrement fait de pierre lui faisait bien plus peur. La chaleur de ses joues quand elle pensait à Ryota, aussi.

Ils s'aventurèrent dans le gymnase dans une cacophonie joyeuse. Chacun restait fidèle à son caractère et à ses habitudes, et une ambiance chaleureuse s'échappait du groupe, rendant Mei à l'aise et heureuse.

Ryota Kise, lui, restait étonnement silencieux. Aussi bizarre que cela puisse paraître pour ses camarades, il réfléchissait. En 17 ans d'existence, il n'avait jamais été amoureux, et il s'interrogeait sur ce que l'on était censé ressentir.

Les gens qu'il côtoyait décrivaient l'amour comme un sentiment heureux, agréable, une orgie passionnelle. Lui, si c'était bien ça, trouvait ça plutôt douloureux. Le stress de plaire, la panique lorsque qu'on croise le regard de l'autre. Kise était plus dégoulinant de transpiration que d'amour, et dans ses yeux apparaissait le stress et non les étoiles.

— Ryo ? Ca va ? s'inquiéta Mei. On dirait que tu as vu passer satan en tenue de pom pom girl !

Un rire lui échappa et il mit ses incertitudes et ses failles de coté. Oui, il doutait beaucoup, mais pour l'instant il souhaitait juste profiter du temps qu'il passait avec elle.

— C'était plutôt Woodie Allen en clown Mc Donald, répondit-il en riant.

— Ma phobie d'enfance... s'étrangla Mei. Franchement, je ne comprends pas, à quoi servent les clowns ? Leur humour est trop faible pour les adultes, et les enfants sont trop traumatisés par l'apparence pour écouter les blagues. Intérêt ?

Midorima intervint, sous le regard amusé de Takao :

— C'était à une époque où les films d'horreur pleins de clowns n'existaient pas, personne ne se disait que ça pourrait être flippant.

— Honnêtement, fit à son tour part Takao, avec ou sans film d'horreur je trouve leurs peintures faciales et leurs expressions de visage absolument flippantes...

— Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi on tient une discussion sur les clowns alors que Akashi va rencontrer l'amour de sa vie ?

Ils se turent en souriant. Aomine brisa néanmoins rapidement le silence :

— Il n'y a qu'à moi que ça fait bizarre de se dire qu'Akashi aime quelqu'un ?

Tous secouèrent la tête - sauf Mei et sa faible connaissance de la personne qu'était Akashi. Imaginer leur ancien capitaine et meilleur ami entretenir une relation sociale avec quelqu'un était déjà beaucoup, alors devenir proche à ce point... Midorima continua la conversation :

— Ne le lui dites pas, il ne s'est pas encore rendu compte de ses sentiments, il pourrait être traumatisés de savoir qu'il en ressent.

— Dit-il alors qu'il a attendu plus d'un an pour se mettre avec le gars qu'il aime, rétorqua Aomine.

— Quoi ? Vous êtes enfin ensemble ? Pourquoi j'ai pas été mis au courant ? pleurnicha Kise

— C'est tout récent, rougit Takao. Juste avant que vous arriviez. Pendant que tu étais avec Mei j'imagine.

Mei ronchonna :

— C'est pas ma faute si je me perds partout là où je vais. Je suis bien trop occupée à me complimenter intérieurement de ma propre beauté pour penser à mon chemin !

Kise se mit à rire.

Oui, décidément, il était très amoureux de cette fille.

alors oui, le chapitre a un jour d'avance, et pour cause :
aujourd'hui ça fait tout pile un an que j'ai commencé cette fanfiction :)

je vous suis vraiment reconnaissante, parce que j'ai commencé cette fiction sur un coup de tête et si je n'avais pas eu autant de lecteurs, je suis persuadée que je l'aurais arrêtée

du coup merci à tous <3

MON EMPEREUR ET MOITahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon