P.d.v. de Mael
- T'as pas entendu? Relâche la sinon on te casse la gueule!
Avait renchéri Maréme alors que je fixais le gars qui nous répond:
- Vous m'excuserez tous les deux mais cette histoire ne vous regarde pas, ok? Je parle à ma femme alors vous tracez votre chemin.
-Je ne suis plus ta femme pauvre imbécile! Maintenant fous-moi la paix!
Lui crie la dite Bouchra en se dégageant de son emprise.
-Bou...
Avait-il essayé de l'agripper à nouveau quand je suis intervenu pour le bousculer et m'interposer entre eux en lui disant:
-Elle t'a dit de la laisser tranquille!
Il a naturellement riposté en me bousculant aussi et comme je suis de nature impulsif, je n'ai pas trop réfléchi quand je lui ai envoyé ma droite en pleine tronche sous le cri ahuri de la jeune femme qui s'est dépêchée de s'interposer entre nous alors que l'autre connard voulait me rendre le coup.
- NON MAIS ÇA SUFFIT BOCAR! MERDE T'EN AS PAS ASSEZ FAIT LÀ? TU VAS AUSSI ME FAIRE UN SCANDALE EN PLEIN MATIN DEVANT TOUT LE VOISINAGE C'EST ÇA?
Crie t-elle visiblement hors d'elle.
- Non mais t'as pas v...
-MERDE JE TE DIS, MERDE! TU N'UN DÉFINITIVEMENT QU'UN SALE CON JE TE DÉTESTE, BOCAR! JE TE DÉTESTE!
Éclata t-elle en sanglot sous le regard impuissant de celui que je surveillai, n'attendant qu'il daigne la toucher à nouveau.
Mais il faut croire qu'il semblait plus affecté par les larmes de celle que Maréme avait fini par attirer dans ses bras tout en lui adressant:
- Ça fricote de gauche à droite et quand on lui demande le divorce il se permet un boucan? Tu n'as même pas honte en fait, pauvre imbécile, allons nous en Bouchra. Il ne mérite même pas tes larmes ce pauvre con!
J'ai compris à cet instant une partie de l'histoire: la cause de tout ce remu-ménage même si j'étais intrigué par le regard attristé du mec. Il semble...beaucoup l'aimer à en croire cet air de chien battu par lequel il l'a fixé avant de passer nerveusement sa main sur son visage pour finalement faire un demi-tour et rejoindre l'immeuble devant lequel on était.
Il ne m'avait pas adressé un regard, visiblement atteint et je m'en voulais à cet instant de lui avoir donné un coup.
Et c'est sur cette pensée que je suis retourné à la voiture où j'ai trouvé ma sœur en train de consoler son ami. C'est elle qui m'a donné l'adresse où je devais déposer celle-ci et heureusement que le détour n'était pas si important, parce qu'au fond j'étais grave gêné.
D'abord parce que je sais ce que c'est que d'être dans cet état, ce que nous inspirent les regards emplis de pitié qu'on nous lance et ce besoin d'en être totalement isolé, raison pour laquelle j'ai de suite préféré me concentrer sur la route et lui donner ce minimum d'intimité d'exprimer sa tristesse à sa guise.
Et ensuite parce que si elle a craqué, c'est en partie de ma faute puisque je suis responsable de ce scandale qu'elle vient de reprocher à ce type.
Je n'aurai pas dû le frapper mais qu'est ce que je peux y faire.
Je ne supporte pas de voir une femme se faire brutaliser, et depuis qu'elle n'est plus là, j'ai l'impression d'être devenu plus irritable. Je pensais avoir les choses en main mais il paraît que non, ce qui veut dire qu'il va falloir que je reprenne mes séances chez le psy!
Je soufflai d'exaspération rien qu'à cette pensée quand on est enfin arrivé à destination.
Je m'étais garé devant la maison que Maréme m'avait indiqué et entendus cette dernière demander à son amie:
