Amnesia (T1) | ✓

Chapitre 6

Des voix familières. Des échos. Quelques sanglots. Des appels de détresse.

Je me réveillais en sueur. Depuis quelques temps, je faisais toujours le même genre de rêves. Il me semblait que des voix familières m'appelaient, entre deux sanglots. La plupart ressemblaient à des cris de détresse, comme des appels à l'aide. Or, je ne pouvais percevoir leurs paroles. Je ne comprenais que mon nom, répété inlassablement, tel un refrain. De temps en temps, il me semblait entendre ces voix si familières même en pleine journée.

Je n'avais osé en parler à personne, de peur d'être prise pour une folle. Pourtant, ces voix m'obsédaient à n'en plus dormir la nuit.

Elles avaient commencés de me tourmenter un peu avant ma rencontre avec Harry. Depuis, j'étais souvent sujette à des malaises ou à des crises en tout genre. J'avais peur de l'être que j'étais devenue. Un rien pouvait me faire vaciller. Ainsi, je ne cessais de me blâmer pour avoir cédé à la requête de Harry. Je nous avais laissé une chance, une seule chance. Mais que penserait Harry s'il me voyait lors de l'une de mes périodes de crise ? Je devais à tout prix le protéger de moi. Même si cela insinuait de me séparer au plus vite de lui.

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- Hazel ? Que fais-tu ici ?

A bout de souffle, je tentais en vain de m'exprimer. J'avais couru jusqu'à chez Harry. Ma décision, quoique douloureuse, était prise. Et je ne pouvais revenir dessus.

- Harry...

Celui-ci m'invita d'un geste à entrer. Une fois à l'intérieur, nous nous installâmes face à face dans les fauteuils du salon.

- Harry... je... écoute... nous ne pouvons pas être ensemble. - tentais-je maladroitement

Il m'observa longuement, sans rien dire. Les silences d'Harry étaient les plus insupportables. Je regrettais mes dernières paroles, mais ne pouvais faire marche arrière.

Ses yeux verts émeraude s'encrèrent dans les miens.

-Une chance. - murmura-t-il de sa voix rauque
- Je sais mais...
-Pourquoi ? - me coupa-t-il
- Parce que. C'est compliqué. - marmonnais-je - Mais ce n'est pas de ta faute. - terminais-je en baissant la tête

Harry se leva et s'approcha de moi. Il s'agenouilla ensuite pour arriver à ma hauteur.
Je pouvais sentir son souffle chaud s'abattre dans ma nuque. Je sentais son regard persistant sur moi. Doucement, il releva mon menton et nous nous fîmes face.

- Hazel, je comprends que tu as peur de t'engager. Mais sache que je ne te ferais jamais de mal.
- Tu ne comprends pas... c'est moi...

Il me sourit.

- Hazel, nous sommes tous les deux imparfaits. Tes défauts et tes qualités font de toi la personne que tu es. La personne que j'aime. -me caressant la joue- J'apprendrais à aimer toutes les facettes de ta personnalité. Cela prendra du temps pour que l'on se dévoile chacun à l'autre. Mais je m'en fous. Tout ce que je veux c'est être avec toi. J'aurais pu choisir une fille plus populaire, plus sexy, si je puis dire, douée d'une beauté surnaturelle, j'aurais pu choisir une fille plus parfaite que toi Hazel. Mais la perfection m'ennuie et me dégoutte. C'est toi que je veux. Personne d'autre.

Je posais mon regard sur lui. Des larmes roulèrent lentement le long de mes joues. Il ne comprenait pas. Il ne comprendrait pas. Sans savoir comment, je me retrouvais à tout lui raconter. Les voix, les crises, les malaises. Tout. A la fin de mon récit, je me levais pour partir. Je n'étais qu'un monstre. Qu'un monstre qui ne méritait pas l'attention et l'amour d'Harry.

Une pression se fit au niveau de mon poignet. Je me retournais pour voir d'où elle provenait.

- Reste. S'il te plaît. - murmura Harry de sa voix éraillée.

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J'étais restée. Mais je m'arrangeais pour l'éviter. Ce n'est pas moi qui aurais du l'éviter. Mais lui qui aurait du me fuir. Pourtant il ne l'avait pas fait.
Depuis la matinée, nous n'avions plus échangé un seul mot. Lorsque j'étais dans une pièce et qu'il venait me rejoindre, je me déplaçais dans une autre et ainsi de suite.
J'étais à présent dans la cuisine, sirotant un verre d'eau glacée. Je sentis les pas feutrés d'Harry me rejoindre. Je me retournais une nouvelle fois pour fuir lorsque je le découvris juste derrière moi. Il me plaqua contre le meuble de l'évier, m'empêchant d'aller plus loin. Ses yeux cherchèrent mon regard, en vain.

- Hazel, dis-moi quelque chose. N'importe quoi. - implora-t-il

Je ne savais que dire. Pourtant je lui dis la première chose qui me vient à l'esprit.

- J'ai peur Harry.

Oui, j'avais peur de cette chose qui me possédait, m'empêchant d'être moi-même. J'avais peur de lui faire du mal.

Il enroula ses bras protecteurs autour de ma taille et rapprocha son visage du mien. Son souffle chaud s'abattait régulièrement sur mon visage. Nous restions dans cette position, sans bouger. La pression des bras d'Harry sur mon corps se relâcha petit à petit.

Je le fuis en rasant les meubles. Il saisit fermement mon poignet et m'attira vers lui. Il me plaqua une seconde fois, cette fois sur le mur de la cuisine.
Ses lèvres se posèrent délicatement sur les miennes, formant un doux baiser chaud. Je répondis à son baiser, ne voulant pas que notre étreinte s'achève. Doucement son muscle pénétra à l'intérieur de ma bouche. Il me souleva de terre et je m'accrochais à ses hanches. Ma main droite se déplaçait rapidement dans ses cheveux, emmêlant ses boucles brunes. Ses mains montaient et descendaient le long de mon dos.
Il mit, à mon grand désarroi, fin à ce doux baiser. Son sourire d'ange fendit le bas de son visage.

- Je t'aime- me souffla-t-il

"Hazel, c'est toi que je veux. Personne d'autre."