14 Labúrinthos

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Poussée par une brise étonnement constante, l'embarcation filait avec rapidité. Les étoiles rivalisaient d'étincelance avec la demi-lune.
Illes arrivèrent à l'embouchure où le fleuve Amnisos se jetait dans la mer.

Les eaux de la mer Aigeús donnent de savoureux poissons. Racontait Mános à Pasipháê. Mais les terres sont arides. Mes parents sont pêcheurs, ils élèvent aussi quelques chèvres pour leur lait et en faire du fromage, et quelques volailles pour leurs œufs. Il y dans le jardin un olivier immense qui a été planté par mon arrière grand-père. La famille de mon oncle cultive des céréales et ils ont un grand potager. Ils ne sont pas bien riches, mais ils ont toujours tout partagé du fruit de leurs labeurs aussi ils n'ont jamais connu la famine.

─ J'espère les rencontrer un jour. Répondit Pasipháê, admirative de cette si belle coopération familiale.

Ni l'une ni l'autre n'évoquèrent le fait que cela était impossible: toustes deux quittaient le royaume de Krétê pour ne jamais y revenir, laissant derrière elleux toutes leurs familles. Pasipháê connaissait suffisamment Kirkê pour savoir que sa sœur comprendrait et approuverait cette fuite. Même si elle avait un pincement de tristesse à la pensée qu'elle ne la reverrait plus jamais. L'enfant bougea dans son ventre, comme pour la rappeler à l'essentiel. Mános posa sa main sur le ventre tendu. Le bébé cessa aussitôt de s'agiter, comme apaisé.
Illes ignoraient le but final de ce voyage, mais illes ne regrettaient rien. Illes aimaient déjà cet enfant en devenir depuis qu'illes avaient appris son existence. Leur unique devoir désormais était de lui assurer une vie heureuse loin de tout danger.

Est-ce un fonctionnement courant? Demanda Leóntios

Oui, mais il faut pour cela que la confiance et l'amitié entre les deux couples soit grande. La légende raconte qu'il y a très longtemps, des sœurs jumelles avaient refusé de se séparer malgré leur mariage. Leurs époux étaient des amis très proches et cela ne leur posait pas de problème, mais cela a déclenché la réprobation des gens du village. Alors ils sont allé construire des maison jumelées au bord de la mer, loin du village. L'un des couples devint pêcheur, l'autre travailla la terre, leurs enfants grandirent comme frères et sœur. Lorsque survint une famine, ils furent les seuls à ne pas en souffrir.

─ C'est un très joli conte. Sourit Leóntios avec approbation.

Kirk entendait au loin ces discussions agréables, mais il n'y prenait pas part. Depuis qu'illes étaient monté·es à bord de cette embarcation, il avait été comme paralysé par une fatigue intense. Il était assis, tout le poids de son corps reposait contre celui de Spock. Le Vulcain ne s'en plaignait pas, au contraire. Lors de la traversé de la ville endormie, ils avaient "emprunté" cinq imations de laine chaude pour se protéger des températures fraiches de la nuit. Le vent qui soufflait en permanence était étonnement tiède.
La tête de Jim était lovée dans le creux confortable l'épaule de Spock, le bras du Vulcain entourait l'épaule de l'Humain... leur position était un peu impudique à leur goût, mais Pasipháê et Mános avaient la même. Enveloppé·es dans les épais manteaux, illes ne souffraient pas du froid.

Mános avait confié le gouvernail à McCoy. Il lui avait montré le triangle d'étoiles à suivre. Le médecin les regardaient de temps en temps, en souriant d'attendrissement... Spock ne lui en tint pas rigueur : sous ses airs bourrus et acariâtres, cet Humain était un grand sentimental.

Pour le moment, toustes étaient hors de danger, illes pouvaient se permettre de se détendre un peu. Jim ferma les yeux et fut aussitôt happé par le sommeil.
Spock éprouvait une vive satisfaction à avoir son T'hy'la abandonné en toute confiance contre lui. Il percevait sa confiance absolue, et les Ondes delta de son sommeil profond à travers leur Kash-naf. C'était intensément relaxant, presque autant qu'une phase de Wh'ltri...

BÉNÉVOLENTS - Partie 1 ÉmissairesWhere stories live. Discover now