Chapitre 3

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J'éclairai devant moi à la lumière de l'écran de mon téléporteur mais la lumière est vite dévorée par l'obscurité. Je semblait toujours dans le même couloir seulement le sol était poussiéreux et fissuré par endroit. Des feuilles étaient éparpillées partout autour de moi comme si tout avait été abandonné en détresse. J'avançais doucement dans les couloirs, lisant parfois les feuilles traînant afin de savoir ce qu'il s'était passé ici. Les lieux étaient désert, ma voix essayant d'interpeller la personne ayant laissé des coordonnées résonnait dans tout le bâtiment. Il faisait un froid glacial et les courants semblaient transporter le pôle nord jusqu'ici. Les salles que je regardais rapidement étaient en désordre comme si un ouragan était passé par là. Les quelques fiches que j'avais traversé en diagonale m'avaient fait comprendre qu'une brèche de confinement avait eu lieu et que tout avait dégénéré se traduisant par la discorde et l'obscurité. Seulement aucun document expliquait la disparition de tout le personnel. J'étais dans le bureau de Marcus, cherchant le moindre indice sur cette fameuse disparition quand j'entendis tout près de mon oreilles des étrangers claquement. Je ne bougeais plus, complètement paralysé. Certes, j'avais suivi un entraînement au combat mais lorsqu'on se retrouve directement sur le terrain, l'angoisse prend le dessus sur la logique et nous ne sommes plus capables de rien. L'espace d'un instant, j'ai admiré les militaires, les agents du terrain de l'Organisation, les policiers et tous autres corps de métiers mettant face au danger en personne. Je levai doucement les yeux au plafond, au rythme de mon souffle saccadé. Une créature humanoïde y était suspendue. Elle avait une peau laiteuse et humaine. Ses yeux entièrement noir me fixait avec appétit. Ses membres semblait désarticulé le maintenait juste au dessus de moi, ses griffes au dégradé noir planté dans le plafond. Mon envie de crier augmenta au fur et à mesure que son bras s'approchait de moi mais ma gorge était complètement paralysé. Sa peau se mit à briller alors que ma seule source de lumière vacillait. D'autres créatures semblables entrèrent à leur tour, envahissant la pièce. Une main agrippa mon sweat et me tira brutalement en arrière. Mon cœur ne fit qu'un tour lorsque je vis la créature sauter là où j'étais quelques microsecondes avant. Dans l'action mon téléporteur m'échappa des mains et s'écrasa sur le sol pour s'émietter comme un simple amas de légo. Alors que je me débattais vigoureusement, cette chose me tira dans les couloirs avant de me jeter dans ce qui me semblait être le même sas que celui menant à l'abri du confinement. Elle verrouilla la porte et s'avança méfiante sur ses quatres membres avant de finalement se redresser complètement.
-Les secours arrivent dans combien de temps ? finit-elle par demander d'une voix ferme.
Les secours ? Pour en avoir, il aurait fallu que quelqu'un ait remarqué que j'avais disparu et quand bien même Aiden s'en rendait compte, ils n'avaient pas les moyens technologiques pour nous rejoindre puisque j'en étais l'inventeur. La seule qui aurait pu le reproduire était Ambre puisqu'elle était un peu comme moi mais malheureusement, elle n'avait pas accès à mes plans qui était stocké dans ma tête… Pour conclure, j'étais le seul sur qui on pouvait compter pour nous sortir de là. Ne voulant pas réellement m'en prendre plein à la tête, je décidai de dévier la conversation :
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?
-Je ne sais pas trop… Quand je suis arrivée il ne restait plus qu'un seul scientifique avec qui j'ai appris à survivre. Ces créatures étaient déjà très présentes mais désormais elles envahissent tous les bâtiments de l'organisation. Si vous étiez arrivé deux jours plus tôt, il serait encore en vie.
Elle ramassa une torche qui était posée sur le sol le long de la paroie rocheuse et l'alluma à l'aide d'un briquet doré. Je pu enfin voir le visage de mon interlocutrice, une femme pour ne pas changer, d'une trentaine d'année. Elle avait un visage humidifié par des larmes récentes. Elle était vêtue d'un uniforme militaire. Ses cheveux châtains étaient attachés en queue de cheval et deux mèches tombaient devant son visage cachant légèrement ses yeux bleus profonds. Une bague brillait sur son annulaire, trahissant son inaccessibilité. Elle portait des médailles sur lesquelles on pouvait lire l'inscription Chloé Miléno. La torche qu'elle tenait était faite à partir d'une barre en métal surplombé d'un amas de tissus qui avait été préalablement trempé dans l'alcool pour le rendre inflammable. Mon expression devait trahir mes pensées car elle se laissa tomber à genoux en gémissant :
-Personne ne va venir n'est-ce pas..? On est tous les deux coincés ici…
J' hochai doucement la tête alors que les larmes coulaient doucement le long de ses yeux. Elle avait mal, mal à l'idée de rester coincée ici encore plus longtemps. Voir cette expression sur son visage fit tourner ma cervelle en surrégime.
-Je suis désolé mais il n'y aucun moyen que quelqu'un comprenne ta gravure car je suis le seul qui…
L'espoir reprit possession de mon être. Je la saisis par les épaules, l'aidant à se relever.
-Comment as-tu fait ? Comment tu as fait pour graver le mur et que nous le voyons ?!
-Ce n'est pas moi qui ait gravé ça mais le Nexus, je suis juste aller jusqu'à une de ses paroies pour lui montrer mes intentions et qu'il me viennent en aide. Mais tu peux déjà abandonner cette idée, il est mourant. Il n'a même plus la force de faire pousser ses roses…
-L'obscurité n'empêche-t-elle pas le bon développement des rosiers ?
-Si mais ces choses se nourrissent de l'électricité… Dès qu'il y a un peu de lumière, elles l'absorbent.
-Autrement dit, ça ne durerait qu'un temps…
Mes yeux se baladaient un peu partout, cherchant des solutions pour sauver le Nexus de cette invasion. Peu importe les idées que j'avais, nous devions sortir et l'abandonner un temps afin de mettre la main sur quelques éléments capitaux que je n'aurai aucune chance de trouver en bon état ici.
-Et si on tentait de lui redonner de la force temporairement, suffisamment pour qu'il puisse survivre sans nous.
-Tu veux dire pour qu'on ait le temps de sortir et de revenir pour trouver une solution ?
Elle acquiesça puis nous commencions à établir un plan. Il était simple, il s'agissait simplement de donner une petite fièvre au Nexus pour lutter contre les parasites. En effet, Chloé m'avait appris que les créatures détestaient le feu, la chaleur leur brûlant la peau aussi infime soit-elle. On avait un carburant dans toutes les salles ou presque et nous avions une matière inflammable à dégradation lente. Tout était parfait ! À l'exception d'un seul petit  détail… Le problème était qu' aucun d'entre nous ne savait où était le cœur du Nexus. C'est ainsi que nous partions dans les couloirs en avançant dans le noir complet pour ne pas gaspiller la seule source de feu de nous avions. Les yeux de ma nouvelle camarade avait dû s'habituer à l'obscurité vu l'agilité avec laquelle elle ondulait à travers les couloirs. Je me contentais de la suivre le plus silencieusement possible. Chaque porte que l'on ouvrait était source d'une nouvelle déception et leurs nombres nous décourageait un peu. On fit une pause dans une chambre qui aurait dû m'être familière mais qui pourtant n'avait rien à voir avec ce qu'elle était dans l'autre dimension. Peu à peu, mes yeux s'habituant à l'obscurité, j'ai pu voir mon environnement plus distinctement. C'était une chambre plus traditionnelle et aucune de mes affaires n'était présente. Curieux, je me faufilai rapidement en direction de la chambre censée appartenir à Aiden. Elle aussi avait changé, elle était plus girly et moelleuse. La dernière chambre que je voulais observer était celle d'Ambre. Je m'arrêtai net devant la porte pour dépoussiérer la plaque avec ma manche. Celle-ci représentait bien les deux ailes de mon amie mais au lieu d'en avoir deux faites de plumes, l'une d'entre elle était mécanisée. Lorsque je franchis la porte, c'était la seule chambre qui ne semblait pas avoir été modifiée. Tout était à sa place à l'exception des projets placés sur sEton mur. Je m'approchai de l'un d'entre eux avant de bondir de joie intérieurement. Ambre était une petite génie de tous ce qui était message codé et mécanisme complexe. J'avais appris ses codes à force de la côtoyer bien qu'elle n'appréciait pas forcément que je puisse voir ses projet en cours. Le plan sur lequel je m'étais arrêté présentait le mécanisme de défense qu'elle avait mis en place pour isoler le Nexus mais également la position de celui-ci en cas d'urgence. Je fis un signe de tête à Chloé qui s'approcha pour que je puisse lui expliquer discrètement ce qu'il se passait. Elle semblait avoir des étoiles dans les yeux, au bord des larmes. J'arrachai le document du mur puis nous nous précipitons à nouveau dans les couloirs, n'essayant plus vraiment d'être discret. Nous devions rejoindre le sas mais surtout la salle de confinement. C'était la pièce la plus proche du cœur du Nexus. Ambre avait installé son système de sécurité dans le mur droit devant nous. Enfin, c'est ce que Ambre disait sur le papier, dans les faits j'étais incapable de savoir qu'il y avait la moindre modification que lorsque j'étais dans ma dimension d'origine. Le système de sécurité passait par le téléphone rouge flamboyant désormais terni par l'âge et la poussière. C'était un vieux téléphone filaire à roulette comme ce qu'avaient nos grands-parents pour téléphoner. Ça contrastaient étonnamment avec la technologie supérieure de tout l'établissement. Je rentrai le code dans celui-ci et aussitôt le mur se divisa en deux, s'ouvrant sur une autre porte avec cette fois ci un réceptacle de ce que je pensais autrefois être un lecteur d'empreintes digitales. En réalité, Ambre m'avait expliqué qu'il s'avérait que cet appareil ne lisait pas les empreintes mais l'histoire et les intentions des personnes qui posaient leurs mains dessus. Je posai donc ma main dessus, pensant fortement à ce que je voulais faire, dans les moindres détails. Je voyais défiler dans ma tête les souvenirs de ma famille, mes amis d'antan et surtout de Sasha. La nostalgie me rattrapa et mes larmes dévalèrent le long de mes joues. Rester loin de sa famille n'est pas quelque chose d'aisé, mais parfois c'est la meilleure chose à faire. Après un long moment de mélancolie, la porte s'ouvrit donnant sur un immense cristal bleuté terne et morose contenue dans une étroite salle au murs noirs ébènes. Il n'y avait plus aucun éclat dans la pierre et me dire que cette chose sans vie était le cœur créature mourante me donnait la nausée. Dans plusieurs livres d'Aiden, j'avais lu que l'éclat d'un Nexus était d'une beauté infinie telle que les chercheurs de trésors pensaient avoir trouver le Graal lorsqu'il tombait sur l'un d'entre eux. Leur éclats pouvait même aveuglé lorsqu'il était en très bonne santé et sous mes yeux se trouvait un Nexus éteint et faiblard. Je tendis la main vers le cristal malgré les mises en garde de Chloé et, lorsque sa paroie entra au contact de ma main, sa teinte vira aux couleurs flammes. Des voix résonnaient dans ma tête, celle de Sasha qui semblait avoir retrouvé toute sa santé, celle d'Ambre qui semblait enthousiaste comme jamais elle n'avait été, celle de Aiden qui semblait rassurée. J'entendais également les sanglots de joie de Marcus, les remerciant de Chloé et une dernière voix que j'étais incapable d'identifié. Une fragment du cœur du Nexus se décrocha lorsque je retira ma main, restant dans celle-ci. Le Nexus resta dans sa nouvelle teinte et ses voix qui venait tout juste de venir à mon esprit me confortent dans mon choix. Je mis le fragment de Nexus dans ma poche et me tournai vers Chloé en hochant la tête, déterminé. On commença donc à répandre autour du Nexus les substances et matériaux inflammables qu'on avait. Plus on avançait dans les préparatifs, plus on avait l'impression qu'il faisait chaud dans la salle et pour cause, le Nexus augmentait peu à peu sa température. Asséchant dans la foulée tout ce qui nous entourait, rendant tout plus inflammable. Il nous restait plus qu'à enflammer le tout. J'ai eu la vision stylée de Chloé qui laisse volontairement tomber le briquet enflammé pour enflammer le cercle que nous avions conçu mais la vérité était bien différente… On a galéré pendant cinq longues minutes pour faire une petite flamme qu'on a doucement mis au contre un morceau de tissu et on a attendu 5 minutes de plus pour que ça prenne correctement. Ça n'avait rien de spectaculaire et encore moins d'épique. On avait juste l'air de guignols essayant d'allumer un feu de camp avec des vents à décorner les bœufs. Lorsque le feu prit correctement, on l'observa un moment pour s'assurer que tout se déroulait comme prévu. Il ne restait plus qu'à évacuer le bâtiment... C'était en réalité la partie la plus délicate car les créatures sentant la chaleur à proximité du Nexus, il allait forcément s'en éloigner donc, dans le cas présent, se rapprocher de ce qui nous intéressait c'est-à-dire la porte de sortie. Il nous restait la torche qui devait nous servir uniquement si on ne se retrouvait plus en capacité de nous échapper autrement. N'ayant pas beaucoup de feu, nous devions l'économiser. Tout allait pour le mieux pour l'instant, pas de créature sur notre chemin ce qui m'inquiétait plus que si il y en avait effectivement. Nous commencions à voir la porte et chaque pas que Chloé assimilait à du soulagement révélait en moins un instinct primitif de danger. Rien n'allait comme prévu et cette chaleur ardente brûlait mes entrailles. J'attrapai la mains de Chloé avant qu'elle la pose sur la porte et aussitôt, la porte changea de couleur pour s'avérer être un amas de créature blanchâtre menaçante. Chloé fit un bond en arrière et tenta d'allumer le briquet le plus vite possible mais elle comme moi savions qu'il n'y avait plus assez de gaz dedans pour y parvenir. Je fermais les yeux, me détendais complètement. Il ne restait plus qu'à s'abandonner à la mort. C'était la fin, nous allions mourir ici à cause de ma stupidité. Pourquoi… Pourquoi j'avais fait l'erreur d'inverser les données dans le téléporteur ? Si je n'avais pas fait ça, nous n'en serions pas là ! Si j'avais été capable de faire ne serait-ce qu'une minuscule flamme, j'aurai pu nous sauver ! Ma dispute avec ma colocataire me revint en tête, alors que je sautai en arrière pour éviter une de ces créatures. Du calme, du vide, de la détente. Les atomes réagissent entre eux, les électrons s'échangent et modifient chaque élément pour en donner un autre. Un bruit de chaîne se brisant m'obligea à ouvrir les yeux. Mes poings était désormais pris dans des flammes comme si elles émanaient directement d'eux. Ces choses ne s'approchaient déjà plus ni de moi, ni de Chloé, essayant de s'enfoncer le plus profond possible dans la paroi de la porte. L'idée de les brûlés vifs me passa par la tête mais la condition de la Renarde pour l'obtention de ses pouvoirs m'en dissuada vite. J'avançai donc pas par pas vers la porte accompagné de ma camarade, les créatures s'écartant brutalement de notre passage. Il ne fallut que quelques instants pour pouvoir ouvrir la porte. On s'empressa de la refermer derrière nous pour éviter que ces choses ne sortent puis on soupira de soulagement. J'entendis un nouveau bruit de chaîne provenant des profondeurs de mon être, cette fois-ci comme si elles s'entrechoquaient alors que mes mains redevenint normales. Deux secondes plus tard, quelque chose vint brutalement heurter mon délicat visage. Il s'agissait bien évidemment du poing violent d'une Chloé enragée. Il me sonna quelques minutes puis lorsque je repris connaissance j'essayai de comprendre ce qu'elle me hurlait dans les oreilles :
-... C'est vrai que me tenir au courant de chose comme ça, ça ne sert à rien ! Évidemment ! Nan mais c'était franchement plus interressant de me voir galéré avec mon briquet de merde ! Nan mais c'est fou à quel point vous êtes con vous les mecs ! Des pouvoirs de feu non mais je rêve ! Je rêve ! Et en pl…
-Je ne les contrôle pas, la coupai-je. C'est la première fois que j'arrive à le faire de moi même… Il y a quelques mois, j'ai foutu le feu au bâtiments tout entier par accident à cause d'un amplificateur puis j'ai jamais su réutiliser de la magie après ça. Ça tient du miracle que j'ai réussi cette fois-ci, j'ignore si je pourrais le refaire.
Elle posa ses mains sur ses hanches en s'immobilisant devant moi. Elle s'essuya d'un bref geste de main, le front avant de reprendre :
-Bon… Faut continuer d'avancer… On a seulement un voire deux jours avant que le feu ne s'arrête.
On était situé dans une galerie souterraine extrêmement complexe. Les agents de l'Organisation avaient placé un plan des galeries pour se repérer mais il nous fallait le retenir de tête puisque n'ayant rien pour le noter. Pour retenir les chemins, j'avais une petite astuce d'ordre binaire. Si on devait tourner à droite je retenais 1 et si on devait tourné à gauche je retenait 0. Ce qui nous donnait 1 011 010 100 010 010 101 011 011 100 100 010 110 100 101 010 101 010 111 101 010 100 010 010 101 010 101 001 010 101 010 111 011 comme résultat. Ainsi ce nombre agréablement facile à retenir, notez l'ironie, répertoriait tout les intersections que nous devions prendre. Je commençais à m'avancer dans le labyrinthe de couloirs, sûr de moi dans les couloirs et Chloé m'enquilla le pas l'air nerveuse. Tout se déroulait à merveille, on avançait a une vitesse fulgurante jusqu'à ce qu'on tombe dessus… Il était énorme et tellement mal placer qu'aucun de nous deux ne pouvait l'escalader. Cette énorme roche sphérique était posée comme si elle avait toujours été là ! On échangea un regard lassé avec Chloé avant de soupirer tout les deux. On en avait tellement ras le bol que l'on ne cherchait même pas à savoir ce qu'elle faisait là, ni comment elle y était arrivée. On essaya tout, la pousser alors qu'elle ne bougeait pas d'un millimètre, la briser à l'aide d'un couteau de poche qui ne semblait même pas l'avoir éraflé et même se glisser entre la paroie de la grotte et le rocher même si il n'y avait vraiment pas du tout la place. Je me laissai tomber assis contre la paroi rocheuse en soupirant. J'avais mémorisé le chemin par cœur et je savais que c'était l'unique tunnel menant à aux autres intersections. On ne pouvait pas trouver un nouveau chemin. Ma tête tourbillonnait jusqu'à m'en donner mal au crâne, cherchant à trouver un moyen d'amocher ou juste de faire bouger ce caillou démoniaque. Ce fut un vulgaire geste d'agacement qui nous débloqua la situation de manière coquace. Ma camarade qui en avait plein les bottes de cette histoire en avait lancé une des siennes contre la pierre en criant de rage. La roche était-elle faible à cet endroit ? Son cri avait-il fait vibrer la roche jusqu'à ce qu'elle cède ? Ou la botte était-elle magique ? A cet impact, la pierre se fractionna en millier de petits bouts. J'aurais aimé vous dire que nous avions sauté de joie à cette solution miracle mais elle nous laissa de marbre, complément épuisés. Nous venions de perdre des heures à errer dans les couloirs et quelques heures de plus à essayer de venir à bout de cette chose ingrate pour finalement qu'elle tombe face à une simple botte. On reprend notre trajet jusqu'à ce qu'on aperçoive de la lumière au fond du tunnel, ne sachant plus vraiment si c'était notre route vers le paradis ou vers la sortie. Chloé m'arrêta en levant le poing, un signe militaire pour l'immobilité, l'air de plus en plus soucieuse me faisant penser que tout ne semblait pas aussi bien ce passer que ça finalement. Elle se tourna vers moi et murmura :
-Tu n'entends rien ?
-Non pourquoi, demandai-je en tendant l'oreille le plus attentivement possible.
-Normalement l'entrée de l'Organisation est cachée par une cascade…
Après ce qu'elle venait de dire, c'est vrai que ne rien n'entendre n'était pas normal. On aurait du entendre depuis un moment le brouhaha de l'eau dévalant a grande vitesse rendant impossible d'entendre le moindre chuchotement. On avança a grande enjambée s'étonnant d'avoir de plus en plus de mal à respirer. Il me fallait quelques minutes pour remettre de l'aveuglement que produisait la lumière du jour lorsque nous nous retrouvâmes devant l'ouverture béante de la sortie et constater l'effroyable spectacle qu'il avait devant nous. L'ancien lac devant nous était maintenant asséché depuis fort longtemps au vue des plaques que formait le sol. Les arbres étaient entièrement composés de cendre et le moindre vent pouvait les faire se dématérialiser à tout moment. On pouvait constater avec horreur les squelettes de toutes sortes d'animaux éparpillés un peu partout. Il n'y avait plus rien de vivant, même pas nos congénères allongés aux bords du lac qui cherchaient à priori désespérément de l'eau. Il n'y avait plus aucun doute, c'était l'apocalypse ici...

Esprit De RenardWhere stories live. Discover now