deux

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Il est même pas encore huit heures du matin que je suis déjà soûlé de ma journée. Ça a commencé hier soir, à cause d'Iklil qui m'a pas laissé dormir. J'ai dû la menacer de l'étouffer dans son oreiller, quand vers trois heures du sbah elle a enfin fermé sa gueule.

J'ai à peine eu le temps de dormir quatre heures, qu'il était déjà l'heure de me réveiller. C'est donc la tête dans le cul que je me lève et que je cherche dans mon armoire le haut que j'avais prévu de mettre la veille sauf qu'il était impossible pour moi de mettre la main dessus. Après confirmation de ma mère, c'est la connasse de Sourour qui l'a mis.

J'avais tellement le seum qu'au final j'ai enfilé la tenue la plus basique qu'il existe au monde, un tee-shirt blanc et un jean bleu. Je suis sortie de chez moi en courant parce que j'avais perdu trop de temps à chercher un haut que je n'allais jamais trouver et c'est de justesse que j'ai pu attraper le bus.

Me voilà donc, toute frustré à 7h50, arrivé au lycée. Je me dirige vers le fond de la cour, à la place habituel de la petite team à Aymen.

— ouah elle a l'air d'être en rogne aujourd'hui Leyna, rigole Fazil

— t'es fou de dire ça ? Ça va l'énerver encore plus, moi je me frotte pas à elle.

Demba avait dit cette phrase avec un tel sérieux qu'en réalité, c'est littéralement pour se foutre de ma gueule.

— ça s'voit elle est du genre à foutre des patates à tout vas si tu l'a chauffes.

— mais n'importe quoi ! je rétorque, j'suis pas zehef

— pourquoi tu tires la gueule de bon matin wesh ? demande Aymen

— parce que j'ai couru comme une bouffonne pendant 5 minutes pour pas rater le bus

Ils explosent tous de rire. Ok, j'suis un clown ce matin je crois.

— zeeeh, si t'es vener comme ça pour un bus, j'veux pas te voir quand c'est pour des vraies raisons.

Je finis quand même par rigoler avec eux. Je suis le genre de personne qui pète le seum pour un rien et qui démarre au quart de tour, mais je suis aussi le genre qui oublie tout. J'ai une grande capacité à vite passer à autre chose donc au final, mes crises de seumlarde ne durent jamais.

Ça faisait une semaine que j'avais repris les cours, et donc une semaine que je connaissais les amis à Aymen et sah, c'était tous des bêtes de personnes. Ils m'ont immédiatement mis à l'aise, ils ne me mettent pas à l'écart, au contraire, ils essayent au maximum de m'intégrer à eux et à leurs délires et pour être honnête je les kiffes tous.

— Oh Kaaahil, enculéééé t'es kheeel (noir), crie Aymen.

Je me tourne en direction d'où regardait Aymen. Il y avait Ilyes, tout souriant qui arrivait vers nous avec un grand mec, alors c'est lui Kahil ?

Lorsque je me rends compte que ça fait déjà plusieurs secondes que je le matte, je détourne immédiatement le regard avant de me faire remarquer. Je me mets à guetter mes pieds, que je m'amuse à balancer dans le vide pour m'occuper.

— wesh ça dit quoi les gars ? dit le fameux Kahil lorsqu'il est assez proche de nous.

— toi ça dit quoi gros ? répond Fazil, depuis le mois de juin on t'a pas vu

— zeubi ça fait vraiment longtemps enfaite

— le mec il a passé 3 mois au Maroc, t'es vraiment fou Kahil, remarque Sofia

— j'aurais pu rester encore wAllah j'y serais resté je me sens trop bien dans mon pays

— la puissance frère c'est normal, affirme Ilyes.

Après la nuit vient l'aubeDove le storie prendono vita. Scoprilo ora