33| dernières révélations

Magsimula sa umpisa
                                    

— Hello !

— Hey, Gab, t’es occupée ?

— Bah je fais mes devoirs.

— Tu veux pas nous rejoindre ?

— Ouais, viens ça va être grave cool ! renchérit Arthur.

— Viens mettre un peu d’ambiance pendant qu’on bosse. Et puis, tu peux largement faire tes devoirs pendant que nous on peint nos trucs, dit Thaïs.

— Ok ok, attendez moi.

Sans rechigner, la brune arrive quinze minutes plus tard au domicile de son amie, avec la bonne humeur que ses amis lui connaissent.

Elle salue Clara, Arthur, Thaïs et Maëlle, puis prend place à côté d’eux, sur la grande table. La discussion diverge soudain vers la répétition de la veille.

— On en parle du frisson que tu nous a donné hier, Danae ?

— Nan mais c’était ouf ! Comment t’as fait sérieusement ? C’était trop beau ! Faut que tu nous donnes ton secret, là.

— À ce propos… commence la blonde hésitante.

La conversation qu’elle a eu l’autre jour avec Roméo fait soudain écho aux propos de ses amis et lui revient en tête.

— Pourquoi tu refuses d’en parler à tes amis ? lui avait-il demandé après quelle se soit confiée sur ses angoisses. 

— Parce que j’ai peur. Peur de leur réaction. Peur que leur regard sur moi change. Avec Danae, ils ne voient que ce que je souhaite leur montrer. La partie de ma vie que je contrôle. Car lorsque je suis Clara, c’est le contraire. Je en contrôle plus rien. Alors j’ai peur qu’un sentiment de pitié s’installe chez eux. Qu’ils ne me voient plus comme Danae, la fille passionnée par le théâtre, qui  se donne corps et âme pour réaliser ses rêves. Mais comme Clara, la pauvre fille qui reprend peu à peu sa vie en main après un passé chaotique.

— Si ce sont de véritables amis, ils accepteront celle que tu es vraiment. Ce n’est pas un rôle que tu joues, Danae n’est pas très différente de Clara.

— Oh Roméo, cette double identité me ronge, avait-elle continué dans un murmure les larmes aux yeux. J’ai peur de le plus savoir qui je suis vraiment, de me cacher derrière Danae.

— Je suis tombé amoureux de Clara. Danae m’a éblouie sur scène certes, mais c’est ta personnalité que j’ai appris à connaître. Je pense qu’il en est de même avec tes amis.

Clara chasse cette pensée et se tourne vers ses amis qui ont cessé leur activité.

— Faut que je vous parle d’un truc…

— Rien de grave, j’espère ? demande Gabrielle, inquiète.

— Non, non. Juste, j’ai gardé ça pour moi trop longtemps, il est temps que je vous raconte mon histoire.

Elle inspire un grand coup et se lance.

— Je ne m’appelle pas vraiment Danae. C’est le prénom de ma sœur. J’ai voulu lui rendre cet hommage mais à présent il est temps d’assumer avec vous qui je suis réellement. Derrière le masque de Danae, je suis Clara. Et Clara et Danae ne font qu’une. Elles forment chacune une partie intégrante de ma vie, des éléments de ma personnalité, mais elles sont indissociables et complémentaires. Sans l’une ou l’autre, je ne suis rien. Clara représente ce que j’ai vécu par le passé, la part la plus sombre, et celle que je suis devenue. Danae, elle, symbolise le théâtre, la face plus joyeuse.

Elle s’arrête un instant et regarde ses amis. Ces derniers attendent en silence, ne posent pas plus de questions, mais Clara sent dans leurs regards bienveillant et compatissant, qu’ils se soucient d’elle.

— Quand ma sœur est morte, c’est le théâtre qui m’a sauvé. Quand je m’enfonçais dans un gouffre, il m’a aidé à me relever, à éviter que je me noie. Tout mon monde s’est écroulé, il ne m’est resté que le théâtre. Et malgré tout ce que j’ai enduré, malgré la douleur, les pleurs, le chagrin, j’ai eu la chance d’avoir croisé votre chemin. Alors merci de m’avoir sauvé.

Une larme s’échappe de ses yeux et coule le long de sa joue.

— Oh bichette, tu vas me faire pleurer aussi, dit Thaïs en se levant pour lui faire un câlin, imitée par les autres adolescents.

Tour à tour, ils enserrent leurs bras par-dessus la blonde et restent un moment ainsi.

— Tu sais, peu importe que tu t’appelles pas réellement Danae, commence Arthur. Chacun a son jardin secret, c’était ton droit. Nous ce qu’on veut, c’est que tu sois heureuse. Clara ou Danae, tu restes une personne incroyablement merveilleuse, l'une des meilleures que j'ai jamais connu.

— Oui, moi aussi, continue Maëlle.

Clara leur sourit puis rigole, satisfaite de leur avoir avoué ça et libérée d’un poids supplémentaire.


hello !
comment vous allez ?

Clara s'est enfin livrée à ses amis, j'espère que ce chapitre vous a plu :)

à la semaine prochaine pour la suite (ou peut-être même avant maybe hihi)

bon week-end <3
anaïs.

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