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-"Joyeux anniversaire Remus."

Elisabeth l'embrassa tendrement sur le front en lui offrant ses nombreuses lettres de la part de ses amis.

Il lut celle des Potter, touchante, pleine d'émotions.

Et celle des Black, nostalgique, drôle, sarcastique.

Celle des Londubat, plus tendre, douce.

Celle de Dumbledore, formelle.

Celle de son père, triste, mélancolique.

-"Ouvre tes cadeaux."

Elisabeth lui enleva les lettres des mains et les posa sur la table, s'écartant pour montrer les dizaines de cadeaux près du canapé.

-"Tout ça pour moi ?" Il parut si innocent et enfantin qu'elle se surprit à rire.

-"Pour toi."

Il s'assit sur la moquette et ouvrit les cadeaux un par un, les triant par taille pour ne pas en louper un au passage.

Elisabeth s'assit près de Peter sur le canapé, gardant le dos droit, les mains a plat sur ses genoux, regardant le jeune adulte ouvrir ses cadeaux avec des étincelles dans le regard.

-"Le mien est là." Elle le designa du doigt et il posa celui qu'il était en train d'ouvrir pour le prendre.

Il en déchira le papier autour et ouvrit, révélant une bague en argent.

-"Est-ce que tu me-"

Il fronça les sourcils et elle eut un sourire.

-"C'est fait à partir de tue-loup. Ça t'aiderai lors des pleines lunes, même si je suis là pour ça."

Il se leva et l'embrassa tendrement, avant de se rasseoir pour ouvrir le reste.

Peter l'aida à jeter les papiers cadeaux tandis que la jeune femme se voyait obligé à rester assise, pour préserver sa santé et celle du bébé - à son plus grand dam.

Lorsque Remus revint, il pris place près d'elle et caressa son ventre quelques peu arrondis, le sourire beat aux lèvres tandis qu'elle admirait ses yeux grisés de bonheur.

                             *****

-"Désolée du retard. C'est l'anniversaire de Remus."

Elisabeth enleva le parapluie trempé et le posa près de l'entrée tandis que Remus lui enlevait son manteau.

-"On a une mauvaise nouvelle." Emmeline les regarda tous les trois la mine grave. "Gideon est mort durant la mission."

-"Comment ?" Elisabeth s'appuya sur l'épaule de Peter, les yeux dans le vague. "Je croyais que ce n'était que de l'espionnage."

-"Il semblerait que les Lestrange ait été avertie de la mission."

Elisabeth se tourna instinctivement vers Remus, les sourcils froncés tandis que ce dernier avait la lèvre inférieure tremblante.

Il n'avait pas été mis au courant. Comment aurait-il pu savoir ?

-"Est-ce que les loup garou ont l'ouïe sur développée ?" Demanda soudain la jeune femme, et Remus fronça les sourcils.

-"Greyback était là-bas." Tenta de justifié Emmeline, comprenant où elle voulait en venir.

-"Eh bien." Remus parut réfléchir. "Oui, je crois que oui."

Le sang d'Élisabeth se figea dans ses veines. C'était de sa faute. Elle en avait parlé avec Emmeline lorsqu'elle était venue chez elle, et Remus était là. Dans la chambre.

Gideon était mort à cause d'elle. Parce qu'elle aimait trop, s'attachait trop.

Parce qu'elle avait prit la mauvaise décision.

Elle était restée avec lui.

Sans savoir pourquoi, elle eut mal. Mal au coeur, mal au dos, mal à la tête, mal à la gorge.

Elle sentit quelque chose au fond de ses tripes, et soudain eut un mal fou à tenir sur ses jambes. Elle eut un cri rauque tandis qu'elle s'effondrait sur le sol, et les sont devinrent inaudibles, les silhouettes diformes.

-"Elle perd du sang." Entendit-elle d'Emmeline tandis qu'elle voyait d'autres personnes accourir.

Le 10 mars. C'était l'anniversaire de Remus, ce jour-là.

Ce fut également le jour où elle fit une fausse couche, allongée sur le paillasson à l'entrée de l'appartement square Grimmaud.

                          *****

-"Comment tu te sens ?"

Elle ne leva pas les yeux vers lui.

Elle ne pouvait supporter de le voir.

Il posa sa main sur la sienne mais, alors qu'elle frissonnait, il la retira.

Il y eut un long silence dans sa chambre blanche.

-"Je dois y aller." Murmura-t-il. "Mon père est malade."

Elle ne dit rien. Pas d'au revoir, pas d'à bientôt. Rien.

Alors il se leva lentement de sa chaise, s'avança vers la sortie, et referma lentement la porte derrière lui.

Et enfin, elle laissa ses larmes couler lentement sur ses joues trempées.

Elle leva sa main tremblante et la posa sur son ventre plat.

Rien.

Elle ne ressentait rien, là où d'habitude elle sentait quelque chose.

Un vide.

Un trou béant.

Était-ce là ce qu'elle devait ressentir pour le restant de ses jours ? Une culpabilité insatiable.

Quelque chose manquait, en elle. Alors même qu'elle avait rejeté ça des semaines durant, parce que le père n'était pas celui qu'elle aurait espéré avoir, ça lui pesait.

Cette chose qui n'était plus.

Et peut-être la ressentait il aussi, lui qui était parti.

La perte de son enfant.

Allait-il avoir les cheveux de son père ? Son nez ?

La couleur de ses yeux peut-être.

Elle effleura son ventre plat.

Et, alors même que ca lui avait été interdit des décennies durant, lors de son éducation de Nott, elle eut un sanglot.

Puis un autre.

Et, pensant que personne ne l'entendait, elle se mit à crier et pleurer de tout son soûl, assise sur son oreiller.

Et le coeur de Remus se brisa, assis derrière la porte, laissant ses larmes amères rouler sur ses joues.

Et alors qu'il vit les petites chaussettes qu'avaient tricotés Émilie avec tendresse, il les prit dans sa main et, rageusement, les jeta par la fenêtre.

Parce que désormais, il n'y avait personne pour les mettre, ces petites chaussettes de bambin.