Ô, toi, la nuit noire, ma douce amie qui m'accompagne dans mes insomnies.
Qu'il eut fait soleil, ou de la pluie, tu viens te poser chaque soir près de moi, calmement, sans un bruit.
J'ai peur de ton enveloppe obscure, et de marcher sans rien y voir.
J'entends parfois quelques murmures, je tremble, et je me cache.
Je ressens le sentiment des proies prêtes à se faire dévorer.
Alors que toi tu suis ton rôle, sans pouvoir me rassurer.
Sensation oppressante qui me traverse, à chacune de tes arrivées.
J'me fais souvent violence pour lever les yeux, et essayer de te regarder.
Pourtant comme j'aime les astres, ceux accrochés sur ta toile, comme une parrure.
Comme j'aime plonger mon regard dans les reflets gris et argent de la lune.
J'apprendrai à apprécier ta présence, cest sûr.
C'est drôle, c'est avec toi que je suis la plupart du temps.
Alors nuit noire, j'en fais le serment.
Un jour je saurais courir les yeux fermés dans mes couloirs.
