Sommeil

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Le lit.

Celui qui voit mes traits fatigués s'enfoncer dans mon visage.
Qui sent les courbatures de mon corps, chaque soir lorsqu'il m'accueille.

Il est si bienveillant.
Mais moi ? Je le regarde avec une étrange panique.
Je rentre dans la chambre, et je le vois si fière, pensant bien faire et être.

Ne sait il pas ma colère ?
Il m'enlève à mes nuits créatives, à mes fous rires et mes passions.
Il me prive d'heures chaleureuses, d'expériences folles et de débats inutiles.

Parfois, j'aimerais qu'un tel objet n'existe pas.
Que nul n'ait besoin de sommeil, de repos ou de Morphée, pour affronter les journées nouvelles.
Mais quelle hypocrite je fais.

Dans mes moments de joie, je cris dans ses moelleux coussins, et lorsque je pleure de mes tourments, sa couverture m'enveloppe dans une douceur sans pareille.

Pas une seul remontrances pour le mascara qui l'entache, ni de cris lorsque je le piétine sur le rythme des chansons qui m'apaisent.

Lui, qui me glisse dans un écrin de tendresse et de soin, lorsque je me faufile dans ses draps.
Et m'envoie sans demandes quelques fois, dans les plus belles échappées solaires..

Comme je suis mauvaise, de lui en vouloir autant, chaque fois que je l'aperçois.
Comme j'aimerais que nos retrouvailles se passent de meilleure façon.

Bien à toi, subconscient qui me traverse, de rendre nos moments plus doux lorsque j'ai besoin d'éteindre les chandelles.

N'ai plus crainte d'exister plus tôt.
Je t'accueillerais plus souvent, lorsque le besoin s'en fera.
Jusqu'à ce que nous aimions partager ces instants avec l'objet de mes insomnies.

Les Maux Et Les Mots.Where stories live. Discover now