L'arme fatal

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Oh ! Pauvre Sophia ! Elle n'a pas pu se retenir de combler le vide entre nous. Pourtant, Charles était un si joli prénom. Par contre, ma belle-sœur ne semblait pas trop y croire. C'est étonnant comme les goûts peuvent être différents pour chacun. Vous ne trouvez pas que c'est joli ? Désolée ! Vous devrez garder votre réponse pour vous car sinon, vous vous mettrez à dos l'une de nous deux. Peu importe votre choix, ma main au feu que vous n'aimeriez pas avoir affaire à nous.

Allez ! Souriez un peu ! Je n'ai fait que la taquiner pendant cette soirée. Ce n'est pas ma faute si elle n'a aucun sens de l'humour. Par contre, je plains mon frère. Il s'était approché par derrière alors que j'annonçais le prénom de mon facteur x. Je m'étais d'ailleurs assurée qu'il était assez près. Évidemment, elle s'était débattue pour... hem... Vous croyez qu'elle aurait frappé une femme enceinte ? Nous ne saurons jamais la réponse puisque c'est mon frère Daniel qui reçut les coups : un coude dans l'estomac et un talon sur l'orteil. Je la voyais venir. Le cliché habituel est de frapper là où ça fait mal. Pourtant, elle s'arrêta à la dernière seconde. Elle avait dû penser à sa future famille et se dire que ce n'était pas une très bonne idée de castrer son mari, surtout pas le jour de ses noces.

La Reine des démons était dans un tel état que ses yeux semblaient encore plus noirs que le coin le plus sombre de l'enfer. Je souris en sa direction pour lui montrer que sa rage ne m'atteignait nullement; enfin, oui, un peu tout de même. Sinon, je n'aurais jamais activé ma « machine de guerre ».

Bon, c'était beau tout ça, mais la soirée était bien avancée et une jolie rousse se tenait à mes côtés. Je lui chuchotai quelques mots à l'oreille afin de l'attirer dans mes filets. Je n'avais pas terminé, qu'elle s'était déjà jetée dans mes bras. Je fis signe au DJ de continuer la musique et je m'évadai de cet endroit, suivie de près par Pénélope.

Nous nous retrouvâmes dans mon appartement, pratiquement vide. Ce n'est pas que j'aime la simplicité volontaire, c'est plutôt qu'il était prévu que je parte vers un autre continent, afin de poursuivre ma carrière. J'espérais, au plus profond de moi, que ma belle rousse ne fasse pas d'allusion aux boîtes qui s'entassaient un peu partout. Je voulais m'approprier son corps à tout prix. Il était beaucoup trop tentateur pour ne pas y goûter, au moins une fois, avant mon départ.

Je tentai de lui cacher tout ça et, à mon grand bonheur, nous nous retrouvâmes au lit, gémissant sous les caresses. Eh ! Je suis peut-être espiègle, mais cela ne m'empêche pas d'avoir une vie privée. Imaginez ce que vous voulez, mais je ne confirmerai rien, même sous la torture.

Au matin, j'étais ensevelie sous une longue crinière de feu. Je n'avais jamais été si bien dans une relation, mais malheureusement pour Pénélope, je n'étais pas du genre à m'attacher. Oui, vous pouvez me traiter de sans cœur, j'assume aussi ce côté-là de moi. Je me lasse facilement de mes conquêtes et elle était, en quelque sorte, la tante de mon bébé. Déjà que Sophia se retrouvait dans ma famille, je préférais garder mes distances d'avec sa sœur. J'avoue que cela me déplaisait un peu, mais c'était mieux ainsi.

Je pris ma robe de chambre et me dirigeai vers la cuisine pour préparer des cafés. La nuit avait été courte et avec l'annonce que je m'apprêtais à faire, j'avais besoin d'être au meilleur de ma forme. Alors que je terminais de préparer les breuvages chauds, je sentis une main s'enrouler sur mon abdomen et y faire de petits cercles. Ma belle rousse était adorable, mais j'avais déjà accepté mon poste à l'autre bout du monde. Il fallait d'ailleurs que j'en parle à Daniel. Je ne voulais pas gâcher les préparatifs du mariage, alors, je m'étais retenue. Il ne me restait qu'une semaine avant le grand départ.

Laissant Pénélope m'embrasser dans le cou, je me retournai vers elle en tentant de rester ferme. Puis, je lui annonçai tout ça, la laissant déprimer à chaque nouvelle phrase que je prononçais. Que pouvais-je faire d'autre ? On m'avais déjà embauchée et ma future maison était payée par mes nouveaux patrons. J'avais trop d'engagements de pris pour reculer.

Sous le charmeWhere stories live. Discover now