Si elle avait rêvé de cette Terre du Milieu, Océane ne s'était pas attendue à s'y retrouver propulsée après avoir été arrachée d'un coup à sa vie urbaine ordinaire. Les choses ne se dérouleront pas comme elle l'avait imaginé, à commencer par le lieu...
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Elle atteignit l'endroit où laisser son dépôt et prit une des paires de gants en peau épaisse qui pendaient sur un des pans de bois. On aurait dit des gants de jardinier. Ils avaient l'air étanches. Un filet d'eau courait dans une rigole de bois, alimentant régulièrement un petit bassin. Elle ne fut pas longue à tout vider sur un tas un peu en contrebas et à nettoyer le seau dans le bassin, le ressentiment envers l'elfe, fraîchement rencontré, avivé par la pestilence du tas qui parvenait à ses narines par moments, la faisant redoubler d'ardeur malgré ses bras douloureux. Une fois les gants raccrochés, elle remplit la poche de tissu de feuilles déposées dans de grands cylindres de bois. Elle en profita pour puiser dans le mélange de fleurs et d'herbes odorantes. Y plonger les bras et les renifler à plein poumon lui donnait le sentiment de se purifier de ce qu'elle venait de faire. Lorsqu'elle revint près de l'escalier, l'elfe qu'elle avait rencontré n'y était plus. Evidemment, il ne l'avait pas attendu, mais pour Océane, il était toujours là dans son esprit, et le souvenir de son regard peu amène la contrariait.
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— Je ne te connaissais pas ce talent, Erynion ! fit Indis dans un large sourire.
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Indis avait voulu rencontrer celui qui gravait, pour la musicienne Talaganis, les petites pierres pour son prochain jeu de piste. Elle pensait pouvoir récolter des informations supplémentaires et voir si ce que faisait Erynion avait un rapport quelconque avec ce, sur quoi, Haldir lui avait demandé d'enquêter. Pour garder un minimum de discrétion, elle avait voulu le trouver sur son lieu de création : un endroit isolé où il pouvait tailler et sculpter des pièces, plus importantes qu'habituellement, sans perturber la vie familiale de ceux qui vivaient dans le même talain que lui. Elle était sûre de ne croiser aucun des membres de sa famille pouvant s'étonner de sa présence et de ses questions. Le graveur lui rendit son sourire et montra une autre de ses œuvres, expliquant qu'il n'était qu'un débutant. Il assurait également qu'il se cantonnait aux œuvres de petites dimensions. Aucun danger qu'il concurrence un jour le grand sculpteur Finwamaitar ; chacun son talent.
— N'es-tu pas un soldat avant tout ?
Erynion haussa les épaules.
— Est-ce incompatible ? Aujourd'hui je fais les deux. Je suis soldat par devoir, graveur pour mon plaisir, parfois pour celui des autres.
