Rangeant mon appareil dans ma poche, je me tournai instinctivement vers Stiles qui me fixait avec interrogation. Je me pinçai les lèvres, appréhendant l'instant qui allait suivre. Je me remis en route vers sa position, m'arrêtant auprès de lui. Les médecins l'avaient enfin laissé tranquille, il savourait particulièrement cet instant de paix. Il n'osa toujours pas parler, mais je sentais bien qu'il avait envie de me poser tout un tas de questions. Je me fis la remarque que les réponses allaient probablement arriver toutes seules d'un instant à l'autre, alors je ne pris pas le risque de lui forcer la parole. Au lieu de ça, je laissai glisser mon bras autour de sa nuque pour le ramener contre moi, prenant assise à côté de lui pour qu'il pose sa tête contre mon épaule. Il soupira d'aise, se détendant un peu de la situation. Il ferma les yeux quelques instants, visiblement épuisé par les événements.
     Je le laissai se reposer ainsi pendant plusieurs minutes avant d'entendre une sirène attirer mon attention un peu plus loin. Stiles redressa la tête, regardant au même point que moi avant de s'étouffer dans un couinement de panique. C'était le Shérif. Je lui saisis la main, tentant de me montrer rassurant. Il se mordit la lèvre, se sentant incapable de se lever pour aller le rejoindre, ce qu'il n'eut pas à faire puisque l'homme accourut de lui-même jusqu'à notre position pour s'emparer de son fils et le serrer aussi fort qu'il pu. Je dû m'écarter, contemplant ce touchant tableau de famille avec un sourire tordu d'émotions. Le jeune homme hésita quelques secondes, mais finalement ses bras se nouèrent autour du dos de son père, se permettant enfin d'éclater en larmes. Ses gémissements étaient plus semblables à des hurlements, se mêlant à ceux du Shérif qui retomba à genoux sur le sol en emportant son fils avec lui. Assis sur l'herbe sèche, ils continuèrent de se serrer, semblant ne plus jamais vouloir se laisser partir. Les mains de mon supérieur trouvèrent place sur les joues de son fils, se permettant enfin de le dévisager comme pour s'assurer qu'il s'agissait bel et bien de lui. Sa voix habituellement rauque et profonde se cassa dans un sanglot douloureux.

     - Mon fils.. Tu es vivant mon garçon.. Mon tout petit garçon..
     - Papa..
     - Si tu savais comme tu m'as manqué fiston..
     - A moi aussi papa..

     Et ainsi, ils se reprirent dans les bras, continuant de pleurer leur joie et leur peine ensemble. C'était extrêmement touchant à regarder. Je me sentis monter l'émotion, écrasant une larme au coin de mon œil pour ne pas lui laisser le plaisir de couler au long de ma joue. Un soulagement général avait envahi la troupe à la vue de ces belles retrouvailles.

     Stiles dû passer quelques jours à l'hôpital après ça. Il fût une nouvelle fois soumis à une batterie d'examens pour vérifier si son corps fonctionnait correctement et si les tortures qu'il avait visiblement subit lui avaient laissé des séquelles. Heureusement, rien de majeur au niveau du physique à pars une certaine sous-nutrition et de la fatigue qui allait probablement rester chronique pendant quelques mois. Mais tout le monde s'accordait à dire que le pauvre enfant allait avoir du mal à retrouver un état psychologique stable après ses trois ans de séquestration, puisque c'était le scénario qui avait été prononcé par mes soins lors de mon rapport. Personne ne savait à quel point le jeune garçon était atteint hormis moi. Son traumatisme ne serait jamais réellement compris par quiconque et c'était sans doute l'un des pires aspects de son retour à la civilisation. J'étais le seul à détenir la vérité, et je comptais bien la conserver bien enfouie au fond de mon cœur pour protéger Stiles et ses secrets.

     Quand il pu enfin sortir, j'entrepris d'escorter le jeune homme et son père jusqu'à leur maison familiale pour m'assurer que tout irait bien jusqu'au bout. Le Shérif n'était pas idiot, il avait remarqué mon implication auprès de son garçon ainsi que le fait que je ne quittais quasiment jamais son chevet à l'hôpital. Dès que mon service se terminait, je fonçais le retrouver pour la plupart du temps le regarder dormir profondément pendant des heures.
     Ma voiture se gara devant l'allée menant jusqu'au porche, leur permettant à tout les deux de sortir. Je ne pu m'empêcher de les suivre, accompagnant la petite famille jusqu'au pallier de la maison. Ils s'arrêtèrent dos à la porte, me faisant finalement face. Stiles, qui s'était montré très discret depuis le tout début, laissa son père prendre la parole à sa place.

Le garçon de l'autre monde ( Sterek Fanfiction FR )Where stories live. Discover now