Le garçon de l'autre monde ( Sterek Fanfiction FR )

Le dossier

     - Tu trouves?
     - Non.
     - Et là tu trouves?
     - Non Nikodem je ne trouve pas.
     - Et là maintenant tu trouves?
     - Ah mais il va pas la fermer le fantôme là ! Non je ne trouve pas je t'ai dis !

     Je balançai d'un air exaspéré un nouveau dossier sur la pile de ceux que j'avais déjà consulté plus tôt. Après m'être accordé une bonne douche une fois rentré chez moi, je m'étais mis en tenue plus confortable et avais immédiatement investi mes vieux rapports de police sur les situations de morts suspectes à Beacon Hills. J'avais été affecté à pas mal de cas depuis mon entrée dans les forces de l'ordre et je n'expliquais absolument pas certains d'entre eux, mais aucun ne semblait correspondre à Nikodem. Celui-ci ne réagissait tout simplement pas aux informations, affirmant chaque fois haut et fort qu'il était sûr de ne pas être la personne concernée par l'incident. Bien vite, mes rapports conservés chez moi étaient tous tombés sur le parquet rejoignant l'amas d'échecs qui s'y étaient entassés. Une soirée gâchée à relire de vieilles enquêtes très peu intéressantes au lieu de prendre du temps pour moi. Je m'étais rendu compte pendant mes recherches que Nikodem était bel et bien capable de flotter dans les airs, tournant autour de moi de manière oppressante comme un poisson dans un bocal, commentant chaque action que je faisais ou bien espérant du concret au moindre haussement de sourcil que je pouvais initier à la lecture des informations. Si au moins ses mains étaient capables de toucher la matière pour m'aider, mais il s'était avéré que ce garçon n'était tout simplement pas matériel et qu'il régulait simplement ses gestes sur son environnement en fonction de ce qu'il voyait. Donc quand il marchait, il donnait juste l'air de marcher. Mais si il ne se donnait pas l'effort de faire semblant d'interagir avec la matière, il pourrait tout aussi bien se mouvoir dans le sol ou dans les airs comme si de rien. C'était une façon pour lui de se sentir un peu plus dans son élément et oublier au moins un tout petit peu qu'il était sur un autre plan astral que le notre.

     - J'ai absolument rien chez moi qui pourra nous aider j'ai l'impression Nik.
     - C'est légal de garder des dossiers d'enquête policière chez sois comme ça?
     - Ce sont des copies, les originaux sont au bureau. Je garde une trace de toutes mes enquêtes avec moi depuis un an.
     - Ah bon pourquoi?
     - Parce que je commençais à ne plus me souvenir de tout mes cas, j'ai laissé couler pendant un certain temps mais je n'ai pas envie de voir échapper de l'expérience qui pourrait me servir dans la nature. Alors j'ai trouvé ce stratagème pour toujours pouvoir me remémorer mon travail effectué.
     - Et tu les rouvres parfois juste pour te rappeler? Ou ils restent à pourrir dans tes étagères en attendant que tu te décides un jour de les relire?
     - Oui je les relis parfois pour me les rappeler, mais aussi pour m'aiguiller dans une direction quand je suis face à un pépin dans mon enquête. C'est toujours bien d'avoir des exemples pour essayer de mieux réfléchir sur une situation.
     - Futé.

     Il posa ses pieds au sol, se mettant à arpenter mon grand salon avec curiosité. Il semblait intrigué par l'endroit qui me servait d'habitation et en détaillait chaque recoin. Il s'assit sur le rebord du canapé, jetant un œil vers l'immense fenêtre qui éclairait mon loft, se penchant légèrement pour admirer la vue. Heureusement qu'il ne pouvait pas réellement interagir avec les objets parce qu'à le voir il aurait été capable de tout déplacer ou de prendre mes affaires dans ses mains pour les observer. Nikodem passa la tête au travers du mur donnant sur l'extérieur, regardant passer les voitures un peu plus bas avec intérêt. On aurait dit que chaque moment de vie était un spectacle pour enfant à le voir ainsi apprécier ce genre de choses. Il savait être très contemplatif malgré son mal à tenir en place. Il semblait être du genre curieux comme garçon. Mais en même temps, que faire d'autre qu'observer tout ce qui nous entoure quand personne ne peut nous voir et que l'on ne peut ni toucher les choses ni les sentir. Pendant qu'il faisait sa petite exploration, moi je rangeais tout le foutoir que j'avais inutilement sorti de mes étagères pour aller soigneusement tout remettre à sa place. J'étais quelqu'un d'ordonné et je ne comptais pas gâcher ça parce qu'un fantôme de pacotille s'était incrusté dans ma vie sans prévenir. Je sentis son aura apparaître derrière moi de la même façon qu'il l'avait fait pendant ma poursuite hors du parc cet après-midi, scrutant par dessus mon épaule mes moindres faits et gestes. Je me sentait particulièrement oppressé par son regard, me tournant vers lui avec exaspération.