Le cœur du Nemeton

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     Le petit cachet de bois roulait inlassablement entre mes doigts, attisant davantage ma curiosité sur ses origines chaque fois que le petit symbole gravé passait devant mes yeux. Je le tenais en l'air au dessus de mon visage, une fois encore allongé dans mon lit en compagnie de ma grande amie l'insomnie. Il devenait rare pour moi de passer une nuit sans que le sommeil ne me fasse faux bon et ce soir ne faisait malheureusement pas exception. Alors comme à chaque fois que je me retrouvais à fixer mon plafond, je saisis le pendentif que ma mère m'avait donné quelques semaines plus tôt, comme si il était sensé trouver la solution à mes problèmes. Or, malgré les dires de ma mère, cette petite chose ne m'avait jamais donné la moindre réponse à quoi que ce soit.
     Je pensais souvent à Stiles. Depuis que j'avais appris son existence, il n'était pas rare que son nom me revienne en tête. Je n'avais pas la moindre idée de ce à quoi il pouvait ressembler ou bien même de qui était réellement ce garçon mais mes pensées s'envolaient bien souvent vers lui. Je me demandais régulièrement comment j'étais sensé le retrouver avec le peu d'éléments qui m'étaient donnés mais aussi si j'étais réellement supposé le retrouver. Ma volonté me poussait vers ce choix sans que je n'en connaisse la raison, mais pourtant mon instinct me criait de prendre garde. Je trouvais toujours ça complètement insensé, peinant encore à croire que toute cette histoire était bien réelle. Mais elle devait l'être. Elle l'était même forcément. J'en étais persuadé, et ce devait probablement être car les preuves reposaient quelque pars dans mes souvenirs perdus. Je devais me rappeler, récupérer ma mémoire. Je devais retrouver Stiles, retrouver la place qu'il avait dans ma vie. Alors je continuais de fixer lascivement ce petit collier de bois en attendant qu'il accepte ou non de bien vouloir me parler, mais il restait encore et toujours muet. Ou bien étais-je tout simplement sourd à ses indications, dans tout les cas je n'arrivais pas à avancer.

     Je ne trouvais de toutes façons pas le sommeil alors il me vint finalement la volonté de quitter mon lit pour essayer de faire quelque chose de plus constructif que de compter les moutons dont le troupeau était devenu totalement indénombrable. Un peu de rangement compulsif en pleins milieu de la nuit, voila une bonne façon d'occuper son temps. Je me rendis vite au salon pour y récupérer tout les casiers de carton et aller les entasser sur le tapis au milieu de la pièce. Et une fois installé en tailleur dans ce beau bordel, je me mis à soigneusement trier chaque document et dossier me passant à portée de main. Je n'y avais pas mis d'ordre depuis un moment et mon système de classification avait bien évolué depuis le temps, c'était donc une bonne chose que je finisse par m'y coller. 
     Les colonnes de dossiers prenaient lentement de la hauteur et à mesure qu'elle grandissaient je sentais la fatigue me gagner. Et alors que je considérais enfin de tout laisser en plan pour aller me coucher, un dossier au cartonné rouge attira mon attention. A présent tiré de mes songes, je ne pu m'empêcher de le saisir entre mes doigts pour le tirer d'entre les classeurs et vérifier de quoi il s'agissait. Je n'avais pas la moindre idée d'où pouvait provenir ce truc. Avec soin, je le déposai sur mes cuisses découvertes pour pouvoir le feuilleter confortablement. J'ouvris le carton avec attention, ayant la sensation que je devais en prendre bien plus soin que tout les autres triés avant lui. Et lorsque mes yeux se posèrent sur l'en-tête, je compris immédiatement pourquoi. "Rapport de disparition de Mieczyslaw Stilinski". Le fils du Shérif. C'était Stiles. Mon instinct me criait que derrière ce nom hideux se cachait celui que je connaissais si bien. J'en étais absolument persuadé et rien ne pouvais altérer mes convictions. Je lu donc attentivement l'intégralité du rapport, m'imprégnant de ses informations qui faisaient écho dans ma tête comme si j'en savais déjà tout. Je connaissais par cœur chaque ligne alors que je venais de les lire pour la toute première fois, du moins à ce que je me souvenais car je devais évidemment déjà avoir essoré ce papier jusqu'à la dernière goutte.
     Je tirai par réflexe le triskel de ma poche pour à nouveau en détailler de gravé, m'étant soudainement senti comme appelé par lui. Je réagissais comme s'il s'apprêtait à me confier un terrible secret. Je n'entendais évidemment aucune parole mais je n'avais pas besoin de mots pour savoir ce qu'il était entrain de me raconter. Et comme dicté dans mes actes, je me mis à courir jusqu'à ma chambre pour enfiler un pantalon et des chaussures, palpant mes poches pour vérifier la présence de mes clés ainsi que de mon permis de conduire. Et une fois rendu devant ma porte d'entrée, je fus pris d'un instant de recul. Mais qu'est-ce que je foutais putain? Est-ce que je me voyais à l'instant? A partir de chez moi au beau milieu de la nuit pour aller poursuivre des chimères? Je devenais lentement aussi fou que ma mère. Mais en même temps, je sentais qu'il fallait que je parte. Tant pis si je passais pour un illuminé. Tant pis si ma quête ne me menais finalement à aucune réponse. J'y allais. J'enfilai le collier avec détermination, quittant la maison pour suivre son cap comme une boussole. Moteur en marche, phares allumés, j'étais parti.

Le garçon de l'autre monde ( Sterek Fanfiction FR )Место, где живут истории. Откройте их для себя